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La Caroline du Nord cherche plus d’informations sur l’examen du permis de la mine Piedmont Lithium

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Les régulateurs de Caroline du Nord ont demandé mardi à Piedmont Lithium Inc les informations supplémentaires nécessaires pour approuver la demande de permis minier de la société, la troisième demande de ce type depuis le début du processus d’examen en 2021.

La mine proposée, si elle est construite, deviendrait l’une des plus grandes sources de lithium d’Amérique du Nord pour les batteries de véhicules électriques pour Tesla Inc et d’autres constructeurs automobiles, mais elle a fait face à une forte opposition de la part de voisins inquiets de la pollution de l’eau et du bruit, entre autres facteurs.

Le Piémont a demandé le permis pour la première fois en août 2021. L’État a demandé des informations supplémentaires en octobre 2021 et en janvier 2022. Le délai de réponse de l’entreprise à la demande de janvier 2022 a été prolongé à deux reprises.

Piedmont, qui a déménagé son siège social en Caroline du Nord en 2021 depuis l’Australie, a déclaré qu’il examinait la demande et répondrait le plus rapidement possible.

“Nous restons extrêmement satisfaits des progrès significatifs que nous avons réalisés dans notre planification à ce jour et nous nous engageons à prendre le temps nécessaire pour mener à bien le processus d’autorisation de l’État”, a déclaré Monique Parker, vice-présidente principale de la sécurité, de l’environnement et de la santé de Piedmont.

Reuters a rapporté en 2021 que l’incapacité du Piémont à détailler ses plans pour les résidents du comté de Gaston en Caroline du Nord, juste à l’ouest de Charlotte, avait incité les autorités locales à retarder les changements de zonage nécessaires jusqu’à ce que la société ait reçu son permis d’exploitation minière d’État.

Au milieu du processus d’examen de la Caroline du Nord, Piedmont a investi en 2021 dans Sayona Mining Ltd, centrée sur le Québec, et Atlantic Lithium Ltd, centrée sur le Ghana, des accords qui lui donnent accès au lithium des deux sociétés. Le Piémont a déclaré mardi qu’il prévoyait de commencer à recevoir des expéditions de Sayona d’ici septembre.

(Par Ernest Scheyder; Montage par Leslie Adler)

Source : mining.com

Lepidico reçoit une notification d’arbitrage d’un fabricant chinois de produits chimiques

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L’explorateur de lithium australien Lepidico Ltd a déclaré mercredi avoir reçu une notification d’arbitrage du fabricant de produits chimiques Jiangxi Jinhui Lithium concernant un accord d’enlèvement entre son unité basée en Namibie et la société chinoise.

La société torontoise Desert Lion Energy, acquise par Lepidico en 2019 et rebaptisée Lepidico Chemicals Namibia, avait signé en novembre 2017 un accord d’enlèvement avec Jinhui pour la vente des matériaux stockés de son projet Karibib en Namibie.

L’avis, déposé en vertu des règles d’arbitrage du Centre d’arbitrage international de Singapour, comprend une réclamation d’un montant de 4,6 millions de dollars, qui correspond au paiement reçu de Jinhui dans le cadre de l’accord de prélèvement, a déclaré Lepidico.

Lepidico envisage des demandes reconventionnelles contre Jinhui et estime que l’arbitrage est sans fondement, a-t-il ajouté.

(Par Ayushman Ojha; édité par Subhranshu Sahu)

Source : mining.com

Libye : la NOC boucle un programme permettant de renforcer l’approvisionnement local en gaz

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Alors qu’elle œuvre depuis quelques mois à renforcer l’attractivité de son secteur pétrolier, la Libye mise aussi sur l’optimisation de sa production gazière, également stratégique pour soutenir la monétisation de ses ressources énergétiques.

En Libye, la société publique du pétrole NOC a annoncé, samedi 27 mai, qu’elle a initié un projet qui devrait améliorer les capacités de transport du gaz naturel vers les consommateurs du marché intérieur.

L’initiative a ciblé la station de compression de gaz de la Green Stream Company. L’infrastructure a bénéficié d’un nouveau système permettant de diminuer la pression à laquelle le gaz est comprimé. Ceci avec pour objectif d’augmenter les capacités de traitement de l’installation.

L’ambition de la société d’État, c’est de porter les capacités opérationnelles de la station à environ 700 millions de pieds cubes de gaz par jour, contre environ 530 millions de pieds cubes de gaz par jour actuellement. Des essais techniques sont déjà en cours pour déterminer la faisabilité du projet.

Conformément à son plan visant à redonner un nouveau souffle aux activités énergétiques du pays, la NOC multiplie depuis quelques semaines les mesures pour optimiser le fonctionnement de ses infrastructures pétrogazières. Récemment, le complexe de Mellitah a ainsi subi des travaux de réhabilitation.

Abdel-Latif Boureima 

Source : Agence Ecofin

Namibie : l’État veut prendre une participation minoritaire gratuite dans les sociétés minières

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Grand producteur d’uranium et de diamants, la Namibie héberge d’autres ressources minières comme le cuivre, l’étain, le zinc et les terres rares. Pour accroître les profits tirés du secteur, l’État s’apprête à prendre une décision qui animera l’actualité dans les prochains mois.

En Namibie, le gouvernement cherche à obtenir une participation minoritaire gratuite dans le capital des sociétés minières et pétrolières. C’est ce qu’a annoncé lundi 29 mai au cours d’une session parlementaire le ministre des Mines et de l’Énergie, Tom Alweendo (photo).

« Nous défendons l’idée que la propriété locale doit commencer par l’État, qui est le détenteur de nos ressources naturelles […]. La proposition de propriété de l’État devrait prendre la forme d’une participation minimale dans toutes les sociétés minières et dans la production pétrolière, pour laquelle il n’a pas à payer », a déclaré M. Alweendo, selon des propos relayés par plusieurs médias locaux et internationaux. Il a ajouté que le pays envisage de mettre en place un fonds d’exploration minière, financé par une partie des redevances reçues des compagnies, et qui sera utilisé pour aider les entrepreneurs locaux désirant investir dans le secteur minier.

De quoi inquiéter les compagnies minières ?

Au stade actuel, il manque des détails importants concernant les plans du gouvernement namibien. On ne sait en effet pas encore quel pourcentage de participation l’Etat veut obtenir dans les entreprises ni sur quelles échéances il table pour la mise en œuvre de ce projet.

En allant au bout de ses plans, la Namibie rejoindrait d’autres pays africains sur la liste des nations minières où on assiste à une montée des tendances de nationalisme des ressources. Dans un rapport publié fin 2022 et intitulé « La tentation du nationalisme et de la nationalisation des ressources en Afrique »Ecofin évoque des poussées nationalistes dans plusieurs pays miniers sur le continent, comme en RDC, au Mali, au Zimbabwe, en Afrique du Sud, ou encore en Tanzanie. Dans ces pays, les manifestations du phénomène varient d’une renégociation des contrats miniers existants à une nationalisation d’actifs en passant par des restrictions à l’exportation ou des augmentations de taxes et redevances. L’objectif commun qu’ils affichent est de tirer un plus grand bénéfice de l’exploitation des ressources de leur sous-sol alors que de bonnes perspectives s’annoncent pour les marchés de plusieurs matières premières.

En attendant d’avoir plus de détails sur le projet du gouvernement namibien, on peut déjà avancer qu’il y a de grandes chances qu’il se heurte, comme dans les pays susmentionnés, aux compagnies minières, qui vivent en général mal les poussées de nationalisme des ressources. La Namibie semble déjà s’y préparer puisque dans une précédente déclaration, le ministre Alweendo a indiqué que le pays doit « être conscient du fait qu’il existe un niveau au-dessus duquel aucun investisseur n’investira ». Il a assuré que l’État ne veut pas se retrouver dans cette situation.

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La base de données Ecofin Pro répertorie 51 projets miniers en Namibie portant sur diverses matières premières et pilotés par différentes compagnies. Chacune des sociétés surveillera l’évolution des plans de l’État namibien.

Louis-Nino Kansoun 

Source : Agence Ecofin

Côte d’Ivoire : le projet Atex a le potentiel pour produire du concentré de coltan

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En septembre 2022, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO a octroyé 4,7 milliards de F CFA pour la construction en Côte d’Ivoire d’une usine de transformation de coltan. Si le projet s’appuie sur des gisements situés à Issia, on retrouve du coltan ailleurs dans le pays.

La junior minière Firering Strategic Minerals vient d’achever le programme d’échantillonnage du sol initié en janvier dernier à Atex, son projet de lithium et de tantale en Côte d’Ivoire. C’est ce qu’elle a annoncé mardi 30 mai, précisant dans le communiqué que les tests sur le coltan, un sous-produit potentiel du projet, se sont également révélés concluants.

Les tests en question ont été réalisés par le sud-africain Cormet qui indique dans un rapport rendu le 15 mai la possibilité de concentrer le coltan présent à Atex. Si des travaux supplémentaires sont nécessaires pour espérer produire un concentré à valeur commerciale à l’avenir, le document fournit déjà à Firering des plans pour installer une usine gravimétrique sur le site.

En attendant d’en savoir plus sur les prochains mouvements de la compagnie concernant l’exploitation du coltan, notons qu’elle s’apprête à passer un nouveau cap dans l’exploration du lithium après les premiers résultats prometteurs du programme d’échantillonnage réalisé à Atex.

« Au total, 14 116 échantillons de sol ont été prélevés, préparés et envoyés au Ghana pour être analysés […]. Il est très encourageant d’avoir identifié plusieurs anomalies liées aux pegmatites qui seront considérées comme des cibles lors de la prochaine phase de forage à la tarière qui débutera sous peu », a commenté Yuval Cohen, DG de Firering.

Pour rappel, le coltan est l’un des minéraux qui suscitent l’intérêt de la Côte d’Ivoire dans son objectif de faire grimper la contribution du secteur minier dans l’économie. Pas plus loin qu’en mars dernier, le gouvernement a octroyé à la société Guggenex Côte d’Ivoire Sarl une licence d’exploration pour rechercher du coltan dans les départements de Daloa, d’Issia et de Zoukougbeu.

En septembre dernier, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO a par ailleurs octroyé un financement d’environ 5 milliards de F CFA à une filiale de Firering pour la construction d’une usine de transformation de coltan dans le pays. Ce projet ne s’appuie pas sur les ressources d’Atex, mais sur des gisements de tantalite et de colombite (les deux minéraux qui composent le coltan) situés dans la commune d’Issia, au centre-ouest du pays.

Source : Agence Ecofin

Mali : Resolute signe un accord de coentreprise avec Marvel pour l’exploration de l’or à Kolondieba

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Avec les canadiens Barrick et B2Gold, l’australien Resolute est l’un des trois plus grands producteurs d’or au Mali. La société, qui n’exploite actuellement que la mine d’or Syama dans le pays, augmente ses chances de faire une importante découverte aurifère grâce au nouveau partenariat avec Marvel.

La junior minière australienne Marvel Gold a annoncé le 30 mai la conclusion d’un accord de coentreprise avec son compatriote Resolute Mining. Ce dernier, présent à la mine d’or Syama au Mali, pourra investir 1 million de dollars sur les 24 prochains mois pour obtenir 51 % d’intérêts dans le projet aurifère Kolondieba acquis récemment par Marvel Gold auprès de B2Gold.

Dans le détail, Resolute effectuera un paiement initial de 250 000 dollars à Marvel, puis financera pour 750 000 dollars de travaux d’exploration sur la période. Au bout des deux ans, Resolute pourra porter sa participation dans le projet à 70 % en investissant 4 millions de dollars sur 36 mois. Notons que le projet Kolondieba est situé à 70 km à l’ouest-nord-ouest de Syama.

« Nous sommes heureux d’avoir démarré cette coentreprise avec Resolute Mining, qui est un partenaire très crédible et expérimenté, très respecté au Mali. Le fait d’avoir réussi à négocier une joint-venture avec Resolute est une reconnaissance de la qualité du travail effectué à Kolondieba », a commenté Chris van Wijk, DG de Marvel.

Pour rappel, Resolute Mining est le troisième plus grand producteur d’or au Mali. En cas de succès dans son partenariat avec Marvel, Kolondieba pourrait devenir l’une des prochaines mines d’or de la compagnie au Mali, contribuant à la hausse de la production industrielle d’or du pays.

Source : Agence Ecofin

Mali : Leo envisage de transformer le lithium de la mine Goulamina en Europe

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L’entrée en production de Goulamina est attendue en 2024, ce qui en fera la première mine de lithium du Mali. Si le projet de transformation devrait permettre à ses propriétaires de générer des revenus au-delà de la simple exportation du minerai, l’État malien n’est pour le moment pas impliqué.

La compagnie minière australienne Leo Lithium mènera une étude de faisabilité pour une installation de transformation de lithium en Europe, alimentée par la production de Goulamina, une mine de lithium qu’elle construit actuellement au Mali. Selon un communiqué publié le 29 mai, ce projet commun avec le copropriétaire de Goulamina, le chinois Ganfeng Lithium, permettra de produire de l’hydroxyde de lithium, matériau utilisé dans les batteries lithium-ion.

Producteur de batteries et aussi spécialisé dans la production de matériaux de batteries lithium-ion, Ganfeng s’occupera des aspects techniques du projet, notamment du choix de la technologie de transformation, de l’ingénierie et de la conception de l’usine. Quant à Leo, elle s’occupera de la recherche du site approprié en Europe ou dans « une région située à une distance raisonnable de l’Afrique de l’Ouest », des discussions avec les partenaires potentiels et de l’analyse économique.

Au cours de la première phase d’exploitation de Goulamina, notons que 100 % de la production de la mine malienne sera cédée à Ganfeng qui a financé les travaux de construction. Pour la phase 2 qui devrait permettre de produire 500 000 tonnes de spodumène par an, Ganfeng a le droit d’acheter jusqu’à 350 000 tonnes, laissant 150 000 tonnes à Leo Lithium que ce dernier pourra vendre à d’autres acheteurs.

Une fois l’installation de transformation envisagée par les deux partenaires en service, Ganfeng continuera de traiter en Chine une partie du lithium obtenu à Goulamina (150 000 tonnes), réservant le reste (soit 200 000 tonnes) à l’usine commune avec Leo Lithium. La compagnie australienne fera également traiter sa part de la production de Goulamina dans la future usine, dès son entrée en service.

Quid de la transformation locale ?

Selon un rapport de la Banque africaine de développement, le continent africain ne devrait capter que 55 milliards de dollars d’ici 2025, sur un marché global des batteries et des véhicules électriques estimé à 8800 milliards de dollars. Malgré le fait que plusieurs minéraux essentiels à ce marché sont produits sur le continent, l’industrie de la transformation locale est encore très peu développée. Pour le moment, le Mali n’a d’ailleurs pas manifesté sa volonté de transformer son lithium.

Une telle éventualité n’est cependant pas à écarter à long terme, vu l’émergence de projets de transformation dans d’autres pays producteurs de minéraux stratégiques comme le Zimbabwe, le seul en Afrique à produire du lithium, ou encore en RDC et en Zambie, les deux principaux producteurs africains de cuivre. Il faudra néanmoins surmonter certains obstacles pour y arriver.

Dans un récent rapport consacré à la faisabilité d’une industrie africaine de batteries électriques, Ecofin Pro estime en effet que les pays africains doivent notamment développer une chaine d’approvisionnement « solide et sûre » pour les matières premières, tout en réussissant à mobiliser d’importants financements pour construire les usines, dans un contexte de rude concurrence avec les leaders chinois du marché.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

La RDC peut supplanter le Pérou comme deuxième producteur mondial de cuivre d’ici 2026 (Wood Mackenzie)

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En 2022, la RDC a produit 2,36 millions de tonnes de cuivre. Cette performance place le pays au rang de troisième producteur mondial, juste derrière le Pérou (2,44 millions de tonnes). La production congolaise devrait continuer d’augmenter grâce aux investissements massifs des dernières années.

La RDC devrait devenir le deuxième producteur mondial de cuivre d’ici 2026-2027. C’est du moins ce que le cabinet Wood Mackenzie estime dans un rapport publié mardi 30 mai, précisant que le pays dépassera ainsi le Pérou après l’avoir presque égalé l’année dernière.

« Dans les années à venir, le Congo va dépasser le Pérou […]. Le Congo possède aujourd’hui des mines à haute teneur en minerai, plus importantes que celles du Chili et du Pérou », indique Ruben Arrieta, un responsable du cabinet cité par Reuters.

Selon les données officielles, le Pérou a produit 2,44 millions de tonnes de cuivre en 2022, soit une hausse d’environ 5 % par rapport à 2021. La RDC a enregistré une meilleure progression en glissement annuel, avec une hausse de 31 % à 2,36 millions de tonnes de cuivre. Alors que le Pérou restera probablement devant cette année, avec une production de cuivre attendue à 2,8 millions de tonnes, le pays fera face au manque de nouveaux projets sur les prochaines années, contrairement à la RDC.

Pour rappel, plusieurs mines sont entrées en production ces dernières années en RDC, dont le projet Kamoa-Kakula considéré comme la future deuxième plus grande mine de cuivre au monde. Le pays qui dispose encore d’immenses réserves inexploitées, continue d’attirer de nouveaux investissements dans un contexte où les grandes compagnies minières cherchent à répondre à l’explosion de la demande mondiale du métal rouge, du fait de la transition énergétique.

Longtemps cantonné au rôle d’exportateur de la matière première, Kinshasa cherche d’ailleurs à transformer localement son cuivre afin de produire des matériaux utilisables directement par l’industrie des batteries pour véhicules électriques. La faisabilité d’un tel projet, en partenariat avec la Zambie, est actuellement à l’étude.

En 2022, le Chili, le Pérou et la RDC ont été les trois premiers producteurs mondiaux de cuivre. Le premier pays cité domine l’approvisionnement mondial avec plus de 5 millions de tonnes livrées par ses mines l’année dernière.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Burkina Faso : comment les compagnies minières peuvent répondre à l’obligation de financer la lutte antiterroriste (Me Bourgeois)

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Au Burkina Faso, le Conseil des ministres du 19 avril 2023 a examiné un projet de loi visant à modifier la loi du 26 juin 2015 portant code minier afin d’introduire des dispositions permettant d’affecter une partie des ressources financières destinées au Fonds minier de développement local pour soutenir le Fonds de soutien patriotique. Dans l’attente de son éventuelle adoption par l’Assemblée législative de Transition, Charles Bourgeois, avocat associé du cabinet Bourgeois Itzkovitch & Delacarte et spécialiste en droit minier, s’entretient avec l’Agence Ecofin sur les enjeux juridiques liés à ce projet.

Agence Ecofin :  Comment pensez-vous que vont réagir les sociétés minières en cas d’adoption par l’Assemblée législative de Transition de ce projet de loi mettant à contribution le secteur minier pour soutenir le Fonds de soutien patriotique et la lutte antiterroriste au Burkina ?

Charles Bourgeois : Mal. Et ils auront raison de se plaindre, car l’industrie minière n’a pas vocation à être directement impliquée dans la lutte armée d’un pays contre des mouvements terroristes. Elle finance déjà des écoles, des centres de santé et des infrastructures civiles comme des routes ou des réseaux d’électricité. Les investisseurs miniers n’ont pas vocation à remplacer les fonctions régaliennes d’un Etat souverain, au Burkina ni dans aucun autre pays du monde !

« Les investisseurs miniers n’ont pas vocation à remplacer les fonctions régaliennes d’un Etat souverain, au Burkina ni dans aucun autre pays du monde ! »

Il faut se rappeler que la plupart des sociétés minières internationales installées au Burkina opèrent selon des normes environnementales et sociales définissant un cadre très strict pour mener leurs activités dans des régions en conflit (citons par exemple le Guide OCDE sur le devoir de diligence pour des chaînes d’approvisionnement responsables en minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque) et que le financement de la lutte antiterroriste au Burkina par le biais d’un prélèvement sur le Fonds minier de développement local va être un véritable casse-tête pour tous les responsables « éthique & conformité » de ces sociétés et des banques et institutions qui les finance.

Agence Ecofin : Doit-on considérer en effet que l’affectation d’une partie des ressources financières destinées au Fonds minier de développement local pour soutenir le Fonds de soutien patriotique viole les engagements internationaux des sociétés minières concernant l’extraction de minerais provenant de zone de conflit ?

CB : Le financement par le Fonds de soutien patriotique des Volontaires de Défense pour la Patrie (VDP), milice destinée à soutenir l’armée régulière burkinabé, va poser dans ce sens d’immenses questions aux sociétés minières et à leurs partenaires financiers en cas d’adoption de ce projet de loi par l’Assemblée législative de Transition… 

Agence Ecofin : Quels sont plus précisément les risques juridiques de cette réforme pour les sociétés minières internationales opérants au Burkina Faso ?

CB : Être rendus complices de crimes de guerre, voire même de crimes contre l’humanité… La récente demande du Haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, que soit menée une enquête « impartiale » après le massacre de 28 personnes à Nouna, chef-lieu de la province de la Kossi (nord-ouest), dans la nuit du 30 au 31 décembre 2022, et attribué selon certains médias aux Volontaires de Défense pour la Patrie, montre à quel point ce sujet est brulant dans un contexte d’augmentation des violences entre communautés. Mais ce n’est pas tout.

Quid de l’hypothèse où les rumeurs sur la présence du groupe Wagner dans le pays se révèleraient exactes et que tout ou partie des sommes récoltées par le Fonds de soutien patriotique soient en fait directement versées à Wagner pour financer son aide dans la lutte contre les mouvements terroristes ?

Dans ce cas, les opérateurs miniers pourraient être accusés de financer une organisation sous sanctions américaines et européennes et considérée par certains pays comme terroriste. On est bien loin de l’aide au développement local initialement prévue par le Code minier de 2015 sur recommandation de l’Union africaine…

« Dans ce cas, les opérateurs miniers pourraient être accusés de financer une organisation sous sanctions américaines et européennes et considérée par certains pays comme terroriste.»

Les opérateurs miniers et leurs partenaires financiers installés au Burkina doivent impérativement prendre la mesure du problème et définir immédiatement une stratégie juridique, voire judiciaire, en cas d’adoption de ce texte par l’Assemblée législative de Transition conformément à leur devoir de diligence raisonnable en matière de conflits et de droits de l’homme.

Compte tenu par ailleurs de la place grandissante des critères ESG en matière de financement du secteur minier et de la pratique du « name & shame » potentiellement dévastateur pour la valorisation d’une société, l’enjeu est donc immense pour les sociétés minières installées au Burkina. 

Agence Ecofin : Les opérateurs miniers ont-ils la possibilité de s’opposer au paiement de cette contribution au Fonds minier de développement local ? Que conseilleriez-vous aux opérateurs miniers en cas d’adoption par l’Assemblée législative de transition de ce projet de loi ?

CB : Il semble qu’un certain nombre d’opérateurs miniers disposant d’une convention minière établie avant l’entrée en vigueur du code minier 2015 se sont opposés à toute contribution au Fonds minier de développement local en invoquant les clauses de « stabilisation fiscale » desdites conventions.

D’autres auraient accepté de contribuer « volontairement » à cette contribution au Fonds minier de développement local sous réserve de la prise en compte de leurs investissements réalisés au profit des populations dans le cadre de la responsabilité sociale des entreprises (RSE) en déduction du montant devant être versé à ce fonds.

Sans revenir sur la légalité de ces oppositions, ces derniers ont un argument tout trouvé pour continuer à financer volontairement leurs propres programmes de RSE au lieu et place du Fonds minier de développement local.

Pour les autres, c’est-à-dire pour les sociétés minières ayant obtenu leurs permis d’exploitation après l’adoption du code minier 2015, plusieurs actions pourraient être envisagées en cas d’adoption de ce projet de loi, dont peut être une action devant les juridictions compétentes afin de placer sous séquestre judiciaire les sommes devant être reversées au Fonds minier de développement local dans l’attente d’une décision de justice rendue sur la légalité de cette réforme.

Agence Ecofin : Quelles sont les actions judiciaires qui pourraient être engagées à l’encontre des opérateurs miniers contribuant au Fonds de soutien patriotique ?

CB : Tout dépend des juridictions saisies. En ce qui concerne les juridictions françaises, la récente jurisprudence Lafarge en Syrie montre que le Parquet national antiterroriste français pourrait ouvrir une enquête sur des allégations de complicité et de responsabilité pénale potentielle de sociétés minières en matière de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité en vertu du Code pénal français.

« En ce qui concerne les juridictions françaises, la récente jurisprudence Lafarge en Syrie montre que le Parquet national antiterroriste français pourrait ouvrir une enquête. »

L’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du Département du trésor américain pourrait aussi par exemple décider de diligenter une enquête dans l’hypothèse où tout ou partie des sommes récoltées par le Fonds de soutien patriotique soient en fait directement versés au groupe Wagner.

En tout état de cause, le récent rapport d’Amnesty International faisant état de la responsabilité de l’armée régulière dans le massacre, le 20 avril dernier, d’au moins 147 personnes dans le village de Karma dans le nord du pays, montre que la situation est en train de dégénérer et que l’ensemble des opérateurs miniers et de leurs partenaires financiers vont devoir définir rapidement une stratégie en cas d’adoption du projet de réforme du code minier 2015 par l’Assemblée législative de Transition.

Agence Ecofin : Que répondriez-vous à quelqu’un qui pense qu’on peut lier « financement du développement des populations » à « sécurité desdites populations » ?

CB : La légitimité d’une telle réforme appartient à l’Etat et au peuple burkinabé qui est souverain pour définir le cadre juridique lui permettant de financer la lutte antiterroriste dans le pays.

Il est toutefois important de rappeler que la question de la mise à contribution du Fonds de développement minier à la lutte antiterroriste est posée dans un contexte de baisse de la production d’or dans le pays, liée notamment à de graves problèmes d’insécurité.

La baisse des revenus miniers de l’Etat le force à trouver des solutions alternatives pour financer la sécurisation du pays et la lutte contre les groupes terroristes, mais il n’est pas certain que l’aide au développement doive être utilisée pour financer la lutte armée.

Agence Ecofin : La question de la sécurité au Burkina touche aussi bien les populations que les compagnies minières elles-mêmes. De nombreuses attaques meurtrières ont été perpétrées ces derniers temps contre d’importants sites d’exploitation aurifère, en l’occurrence les mines Karma, Boungou ou encore Essakane. Si vous estimez que le modus operandi de l’Etat avec cette réforme n’est pas bon ni judicieux, que pensez-vous qu’il puisse faire et comment les compagnies peuvent-elles aider aux questions sécuritaires ?

CB : C’est une question difficile, mais que vous avez tout à fait raison de la poser. Si l’Etat ne peut garantir la sécurité de sites miniers contre des groupes armés, il me semble que ce dernier n’a pas d’autre choix que de recommander aux opérateurs de procéder à la fermeture temporaire des sites concernés.

L’Etat doit avoir le monopole de la force et l’utilisation de milices civiles, voire de mercenaires étrangers, pour sécuriser des sites miniers dans des pays fragiles engendre très souvent des cycles de violences qui ne mettront pas un terme aux problèmes sécuritaires dans le pays.

Les sociétés minières ont un devoir de vigilance et de diligence dans leurs opérations, non de soutien à toute violence – même légitime – dans un pays en guerre. Dans certains cas, elles ont la possibilité d’invoquer la force majeure pour suspendre leurs opérations et doivent à tout prix s’interdire de participer directement à l’effort de guerre afin d’éviter d’être accusées, à tort ou à raison, d’exploiter des « minerais de conflit ».

Propos recueillis par Louis-Nino Kansoun

Source : Agence Ecofin

ActuMines/ActuLex

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ActuMines

Botswana – Le gouvernement campe sur ses positions et continue de réclamer une part plus importante au géant De Beers, à un mois de l’échéance de leur accord sur les diamants. Selon le dirigeant cité par Reuters, les termes actuels de l’accord avec De Beers sont très « restrictifs » pour le Botswana. Il a été signé à une époque où le pays n’était pas pleinement conscient des enjeux autour de ses diamants, ajoute-t-il, estimant que la donne a désormais changé. Pour rappel, le sud-africain De Beers est actif sur les diamants au Botswana depuis un siècle. (Agenceecofin.com)

Guinée – Predictive Discovery Limited (ASX:PDI) a annoncé qu’elle a reçu des engagements fermes de la part d’investisseurs institutionnels pour un placement de 40,4 millions de dollars australiens pour stimuler la croissance et l’avancement du projet aurifère de Bankan.  (Predictive Discovery)

Mali – L’australien Leo Lithium Ltd a déclaré lundi qu’elle avait signé un accord contraignant avec le chinois Ganfeng Lithium Group Co Ltd pour lever 106,1 millions de dollars australiens (72 millions de dollars) et coopérer ainsi à la montée en puissance de son projet de lithium Goulamina. (Mining.com)

Namibie – L’Etat envisage de prendre des participations minoritaires dans des sociétés minières et pétrolières. Le ministre des mines et de l’énergie, Tom Alweendo, a déclaré lundi : « Nous défendons l’idée que la propriété locale doit commencer par l’État, qui détient la propriété de nos ressources naturelles ». La Namibie rejoint ainsi d’autres pays tels que le Zimbabwe, le Brésil, le Chili, l’Indonésie, les Philippines qui cherchent à valoriser davantage leurs minéraux ou envisagent une intervention accrue de l’État. (Mining.com)

Nigeria – Le géant français du pétrole et du gaz, TotalEnergies, a annoncé lundi le renouvellement pour 20 ans d’une licence de production dans un bloc en eaux profondes au large du pays.

Tunisie – Le pays est en mesure d’exporter 5,5 à 6 millions de tonnes d’hydrogène vert vers l’Europe d’ici 2050, selon le directeur général de l’électricité et de la transition énergétique au ministère de l’énergie, M. Belhassen Chiboub. Cette quantité représenterait la part du pays dans les importations prévues par l’Europe en provenance de la région, soit un total de 11 millions de tonnes. (Agenceecofin.com)

Colombie – La ministre colombienne des mines et de l’énergie, Irene Vélez, a déclaré que la nouvelle politique minière du pays envisagera de réorganiser les zones de développement du pays autour de la conservation des ressources en eau. Mme Vélez a également indiqué que le ministère entendait élaborer un plan de connaissances géoscientifiques qui guidera le processus décisionnel relatif aux industries extractives. (Mining.com)

Gaz naturel – La demande de gaz naturel pour la production d’électricité et l’industrie continue d’être modérée en Europe, ce qui a fait chuter les prix de cette matière première ces huit dernières semaines. Si cette tendance se poursuit et que la demande reste faible, des pays africains tels que le Sénégal, le Ghana, le Mozambique, le Cameroun, la Guinée équatoriale et le Nigeria, qui ont trouvé dans la production et l’exportation de gaz naturel un relais de croissance de leurs produits intérieurs bruts risqueraient de faire face à des déséquilibres budgétaires. (Agenceecofin.com)

ActuLex

Règlement des différends CIRDI : affaires en cours (Source)
 

Parties

 

Objet du litige

 

Règles applicables

Date de constitution du Tribunal  

Résultat de la procédure

EEPL Holdings (Mauritian) C/. Republique du Congo  

Concession minière

 

Convention CIRDI – Règlement d’arbitrage

 

26 Avril 2022

Dernier développement :

4 Avril 2023 mai 2023 – Le défendeur retire sa demande de traiter le déclinatoire de compétence en tant que question préliminaire.

 

TC Energy Corporation (Canadian), TransCanada Pipelines Limited (Canadian) C/. USA

 

 

Projet d’oléoduc

 

 

 

Convention CIRDI – Règlement d’arbitrage

 

 

21 Septembre 2022

Dernier développement :

13 Avril 2023

Le Tribunal rend l’Ordonnance de procédure n° 2 concernant la demande du Défendeur de traiter le déclinatoire de compétence en tant que question préliminaire.