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Le président Bassirou Diomaye Faye veut divulguer l’identité des véritables propriétaires des mines au Sénégal

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La divulgation des véritables propriétaires des mines et projets pétrogaziers est une exigence de l’ITIE, destinée à réduire le risque de corruption et de fraude dans le secteur extractif.

Au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye veut divulguer la propriété effective des entreprises extractives. Cette mesure annoncée dans son discours à la nation mercredi 3 avril est conforme à une directive de l’Initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) qui exige aux pays membres de dévoiler l’identité des véritables propriétaires des mines.

Selon l’ITIE, l’anonymat des véritables propriétaires des entreprises extractives, appelés « bénéficiaires effectifs », accroit le risque de corruption et de conflits d’intérêts dans le secteur. Au Sénégal, un décret de 2020 définit un bénéficiaire effectif comme tout individu détenant une participation de 2 % ou plus dans une société extractive.

Dissimuler l’identité de ces derniers ferait perdre de l’argent aux pays riches en ressources naturelles, comme l’indique un rapport de l’ONG internationale ONE. Elle évalue à 1 000 milliards de dollars chaque année depuis 2011, les sommes perdues par les pays en développement à la suite de transactions frauduleuses ou illégales, dont beaucoup concernent des sociétés anonymes.

En dehors de la propriété effective, l’autre priorité du président élu en mars dernier est l’audit du secteur minier, gazier et pétrolier. Le nouveau chef d’État a aussi annoncé une protection soutenue du contenu local, sans donner d’autres détails sur la mise en œuvre de ces différentes initiatives. Il faut souligner que la réalisation d’audits au niveau des contrats miniers peut souvent déboucher sur la renégociation des accords liant les entreprises aux États, comme ce fut récemment le cas en RDC avec le contrat « mines contre infrastructures ».

Au Mali, l’audit commandé par le président Assimi Goïta a donné lieu en 2023 à l’adoption d’un nouveau code minier qui augmente la participation de l’État dans les mines, avec une hausse potentielle de 500 milliards FCFA des revenus miniers. Ces initiatives peuvent néanmoins créer des tensions avec les investisseurs étrangers et réduire l’attractivité du pays.

« Je voudrais dire à tous nos partenaires privés qu’ils sont les bienvenus au Sénégal. Conformément aux lois et règlements en vigueur, les droits de l’investisseur seront toujours protégés, de même que les intérêts de l’État et des populations », a donc tenté de rassurer M. Diomaye Faye.

Pour rappel, le secteur minier sénégalais est dominé par l’exploitation de l’or et des phosphates. Les deux mines d’or du pays appartiennent à deux sociétés basées au Royaume-Uni (Endeavour Mining) et en Australie (Resolute Mining), alors que l’exploitation des phosphates concerne des sociétés à capitaux sénégalais, asiatiques et européens. Notons que le secteur extractif dans son ensemble (Mines et Hydrocarbures) représente 4,5 % du PIB en 2022 et environ 7 % des recettes de l’État.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Une société détenue par la famille indienne Patel va racheter plusieurs mines d’or en Afrique

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La Tanzanie est l’un des plus grands producteurs africains d’or. Active dans le pays sur deux mines d’or, la compagnie minière Shanta Gold, domiciliée sur l’île de Guernesey, a conclu un accord pour être rachetée par une société à capitaux indiens basée à l’île Maurice.

Shanta Gold a annoncé le 5 avril l’approbation de ses actionnaires pour vendre la compagnie domiciliée à l’île de Guernesey à Saturn Resources, une filiale d’ETC Holdings. Avec cette transaction, la société à capitaux indiens enregistrée à l’île Maurice devrait indirectement prendre le contrôle des mines d’or New Luika et Singida en Tanzanie, ainsi que d’un important projet aurifère au Kenya.

Notons qu’avec cette acquisition, ETC Holdings renforce sa présence dans le secteur minier africain, puisque la société était déjà, via ETG Group, l’un des actionnaires de Shanta. ETG Group est contrôlée par les trois frères Patel (Ketan, Birju et Mahesh) une famille d’investisseurs indiens active notamment dans l’agrobusiness, l’hôtellerie et l’immobilier dans plusieurs pays africains.

En décembre 2023, Saturn Resources a trouvé un accord pour racheter Shanta Gold. La transaction, actuellement évaluée à 156,1 millions de livres sterling (196,7 millions $) selon Mining Weekly, devrait être bouclée d’ici fin juin 2024, sous réserve de l’accord des autorités kényanes et tanzaniennes.

Présentée par Shanta Gold comme la quatrième plus grande mine d’or en Tanzanie, New Luika peut être exploitée jusqu’en 2028. Entrée en production en 2012, elle a livré 71 248 onces d’or en 2023. Quant à Singida, entrée en production au premier trimestre 2023 et exploitable jusqu’en 2029, elle a livré 29 323 onces en 2023. Pour l’année 2024, Shanta prévoit une production maximale de 106 000 onces sur les deux opérations, dont 70 à 74 000 onces d’or à New Luika.

Le dernier actif de Shanta Gold à passer dans le giron d’ETC Holdings est West Kenya. Acquis en 2020 par la compagnie, le projet peut livrer 949 000 onces sur 9 ans, selon une étude exploratoire publiée la même année.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Cuivre : le deuxième plus grand producteur africain veut augmenter sa production à 1 million de tonnes d’ici 2026

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En 2023, la production de cuivre en Zambie a enregistré une troisième baisse consécutive à 698 000 tonnes. Cette tendance devrait bientôt s’inverser avec les nouveaux investissements annoncés depuis quelques mois dans le pays et la relance de mines en difficulté ces dernières années.

La Zambie veut atteindre une production de 1 million de tonnes de cuivre d’ici 2026. C’est l’ambition affichée le 5 avril par le ministre des Finances Situmbeko Musokotwane, ce qui constituerait une hausse de 43 % par rapport aux 698 000 tonnes livrées par les mines en 2023.

Intervenant sur une station de radio locale ce vendredi, le membre du gouvernement a estimé que le pays peut désormais s’appuyer sur deux grandes exploitations, Mopani Copper Mines (MCM) et Konkola Copper Mines (KCM), en difficulté ces dernières années. « Les deux géants miniers étaient hors de l’équation, maintenant ils sont de retour […]. Donc, d’ici fin 2025 à 2026, nous produirons plus d’un million de tonnes de cuivre », a-t-il déclaré, cité par Reuters.

La production annuelle de cuivre a enregistré en 2023 sa troisième baisse consécutive en Zambie. À l’origine de cette situation, les problèmes financiers des mines de MCM et de KCM, deux sociétés entrées dans le giron de l’État, depuis 2019 et 2021 respectivement. En 2023, le gouvernement a trouvé un accord pour relancer Mopani avec un investisseur émirati, International Resources Holding, et a rendu KCM à son ancien propriétaire, Vedanta.

Le géant minier d’origine indienne et la société émiratie devraient investir plusieurs milliards de dollars dans les années à venir, en vue de réhabiliter les infrastructures minières et relancer la production. La Zambie peut aussi compter sur Kansanshi, une mine de cuivre où le canadien First Quantum met en œuvre depuis 2022 un projet à plus de 1 milliard de dollars pour augmenter la production. Ces différents investissements devraient aider le pays à atteindre une production annuelle de cuivre de 3 millions de tonnes d’ici la fin de la décennie.

Pour rappel, la RDC est le premier producteur africain de cuivre. Les mines du pays ont livré 2,8 millions de tonnes en 2023, lui permettant de se hisser au rang de deuxième producteur mondial.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Burkina Faso : le propriétaire de la mine Sanbrado a vendu pour 103 millions $ d’or au premier trimestre 2024

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Le Burkina Faso est l’un des plus grands producteurs africains d’or. L’australien West African Resources y exploite la mine d’or Sanbrado qui a livré 226 823 onces en 2023 et généré plus de 400 millions de dollars de revenus.

Au Burkina Faso, la compagnie minière australienne West African Resources a publié le 5 avril une mise à jour de ses activités à la mine d’or Sanbrado au premier trimestre 2024. Sur cette période, elle a enregistré des ventes d’or de 49 509 onces à un prix moyen de 2 078 $ l’once, soit des revenus de 102,87 millions $.

Ces revenus représentent une hausse de 13 % en glissement annuel, à cause de l’augmentation du prix de l’or sur le marché mondial, ainsi que des quantités vendues (48 208 onces à un prix moyen de 1 878 $ l’once). Notons que la production de la mine d’or Sanbrado est restée stable à 56 595 onces, contre 56 307 onces au premier trimestre 2023.

Rappelons que West African Resources vise une production de 190 à 210 000 onces d’or en 2024, contre 226 823 onces l’année dernière. Alors que le prix de l’or est en hausse ces dernières semaines, s’échangeant début avril à plus de 2 300 $ l’once, les revenus de la mine Sanbrado en 2024 pourraient dépasser les 657,6 millions de dollars australiens (433 millions $) générés l’année dernière grâce à la vente de 224 970 onces.

Pour rappel, la mine Sanbrado est détenue à 90 % par West African Resources, et à 10 % par le gouvernement burkinabé.

Source : Agence Ecofin

En 2023, le Rwanda s’est classé premier exportateur mondial de coltan pour la 5e fois en 10 ans

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La RDC et le Rwanda sont les deux principaux exportateurs mondiaux de coltan, minerai essentiel dans l’industrie électronique et présent dans nos ordinateurs et smartphones. Entre 2014 et 2023, les deux pays ont publié des chiffres d’exportation totalisant 32 702 tonnes de coltan.

Les exportations de coltan de la RDC ont atteint 1918 tonnes en 2023, contre 2070 tonnes pour le Rwanda. Selon les statistiques officielles des deux pays, compilées par l’Agence Ecofin, c’est la cinquième fois depuis 2014 que le Rwanda exporte plus de coltan que son voisin congolais.

Outre 2023, le Rwanda a dépassé la RDC en 2014, en 2015, en 2017 et en 2019. Après un pic à 2302 tonnes en 2014, les exportations rwandaises de coltan ont évolué en dents de scie, restant inférieures à 2000 tonnes jusqu’à l’année dernière.

Sur la décennie, la RDC a de son côté atteint son pic en 2020, avec 2466 tonnes exportées. Si les deux pays ont occupé tour à tour la place de premier exportateur mondial de coltan, les volumes d’exportations consolidés sur 10 ans montrent que la RDC reste en tête avec 17 330 tonnes, contre 15 374 tonnes pour le Rwanda.

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Coltan : Exportations de la RDC vs exportations du Rwanda 

Il faut souligner que les chiffres suscités ne tiennent pas compte des circuits d’exportation de contrebande dans les deux pays, qui échappent au contrôle des autorités. Minerai essentiel à l’électronique moderne, le coltan est largement exploité de manière artisanale, notamment dans les régions du Nord et du Sud Kivu, où la présence de groupes armés et la corruption généralisée rendent les contrôles difficiles. La contrebande est même alimentée par les multinationales peu regardantes sur l’origine du coltan qu’elles achètent.

« Une enquête des Nations unies a révélé que de nombreux comptoirs achètent sciemment du coltan dans des zones contrôlées par des groupes armés et exploitent la distinction entre eux et les négociants pour prétendre ignorer l’origine du minerai […] Les entreprises internationales transportent ensuite le minerai directement vers le pays de destination ou le réexportent via l’Ouganda et le Rwanda vers des installations de traitement à l’étranger », relate un rapport publié en mars 2022 par l’ENACT, une initiative de lutte contre le crime organisé transnational.

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Intitulé « Mining and illicit trading of coltan in the Democratic Republic of Congo », le document souligne que le Rwanda est la voie privilégiée pour le négoce illicite du coltan. Kigali ne taxe pas les exportations du minerai et permet aux marchandises importées d’être requalifiées « made in Rwanda » à condition de subir une transformation dans le pays avec une valeur ajoutée d’au moins 30%. « Il est donc probable que la majeure partie du minerai exporté du Rwanda soit d’origine congolaise », conclut l’ENACT.

Parmi les recommandations pour mettre fin à ce trafic illégal, l’ENACT propose au gouvernement congolais de développer une méthode nationale de diligence raisonnable permettant de tracer les cargaisons de coltan jusqu’à leur source, avec l’appui des coalitions mondiales d’organisations à but non lucratif.

Au plan sous-régional, la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs devrait revoir son engagement en RDC, au Burundi, au Rwanda et en Ouganda afin d’encourager les partenariats avec la société civile pour tracer et certifier le coltan. De leur côté, les multinationales sont notamment invitées à mettre en œuvre des programmes de traçabilité en vérifiant leur chaîne d’approvisionnement en coltan.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

La forte hausse de l’or au Vietnam suscite l’inquiétude face à la contrebande

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La stabilisation du marché de l’or est devenue une question urgente pour le Vietnam, les contrebandiers profitant des prix locaux plus élevés pour introduire le métal précieux, entraînant des distorsions du taux de change et une faiblesse du dong qui nuisent à l’économie.

Le Premier ministre Pham Minh Chinh et les membres du Conseil consultatif national de politique financière et monétaire font partie des principales autorités qui ont réclamé des solutions ces derniers mois. L’écart de prix du métal local par rapport au taux international doit être réduit « pour éviter des évolutions défavorables », a déclaré Chinh la semaine dernière en ordonnant à la banque centrale d’intensifier les mesures visant à calmer le marché.

Les importations d’or du Vietnam se sont élevées à 55,5 tonnes l’année dernière, contre 39,8 tonnes en 2020, selon les données du Conseil mondial de l’or. Des personnes familières avec le marché intérieur de l’or et ses réglementations ont déclaré à Bloomberg News que l’augmentation se faisait principalement par des canaux illégaux, le Vietnam ayant des règles strictes sur les importations de métal. Ils ont demandé à ne pas être identifiés en raison du caractère sensible du sujet.

L’augmentation de la contrebande d’or est alimentée par la combinaison d’un manque d’approvisionnement officiel et d’exigences de fuite vers la sécurité dans un contexte économique en difficulté. Cet afflux exerce une pression sur le dong, car les contrebandiers doivent acheter des dollars sur ce qu’on appelle le marché noir pour payer leurs marchandises.

Le dong a clôturé à 24 962 vendredi à Hanoï, proche d’un plus bas record face au dollar, selon les fixings quotidiens des banques compilés par Bloomberg . Il s’est affaibli de 2,9% cette année.

La demande de dollars pour payer les importations d’or « a poussé le dong à baisser davantage, ce qui rend difficile pour la banque centrale de freiner l’inflation et a un impact négatif sur l’économie », selon l’économiste Nguyen Tri Hieu, directeur général de Toan Cau, une étude. institut des finances et de l’immobilier.

L’or a établi une série de records au cours des deux dernières semaines, atteignant vendredi son dernier sommet historique de 2 330,50 $ l’once. Les tensions persistantes au Moyen-Orient et la guerre russe en Ukraine ont renforcé le rôle du métal comme valeur refuge.

Des frénésie similaires ont été observées dans d’autres pays consommateurs comme la Chine. La demande des acheteurs chinois a été forte depuis l’année dernière, les inquiétudes concernant la reprise économique inégale du pays ayant provoqué une fuite vers les actifs refuges. La banque centrale chinoise a décidé de limiter les importations d’or l’année dernière pour défendre le yuan lorsque la monnaie s’est affaiblie jusqu’à atteindre son plus bas niveau depuis plusieurs années.

Le prix de l’or au Vietnam était de 3 263,26 dollars le tael vendredi après-midi, soit environ 2 719 dollars l’once.

Des décennies de guerre, de révolution et de turbulences économiques ont favorisé une affinité pour l’or au Vietnam. Les banques acceptaient des dépôts et prêtaient en or jusqu’à ce que la banque centrale interdise cette pratique en 2012. Elle est devenue l’unique importateur et Saigon Jewelry Co. le seul producteur légal de lingots.

La prime locale par rapport au tarif international a atteint 15 millions de dongs (600 dollars) par tael ces derniers mois, contre 2 à 3 millions de dongs il y a environ dix ans après la mise en place du monopole, selon Huynh Trung Khanh, vice-président. de l’Association des négociants en or du Vietnam.

Le Conseil consultatif national de politique financière et monétaire a proposé le mois dernier de mettre fin au monopole d’État sur les importations d’or et la production de lingots. Le règlement, vieux de 12 ans, « a connu du succès et a rempli sa mission », a déclaré le conseil.

Les acheteurs d’or vietnamiens, tels que les producteurs de bijoux, sont connus depuis longtemps pour leurs achats auprès de sources illégales en raison du manque de permis d’importation. Mettre fin au monopole signifie davantage de voies légales pour accéder à l’or, ce qui réduira la prime locale, selon Khanh.

“Si le monopole ne prend pas fin, la prime locale continuera certainement d’augmenter et cela aura des effets très négatifs sur le dong et l’économie”, a-t-il déclaré.

Khanh prévoit que l’écart pourrait se creuser jusqu’à atteindre 25 à 30 millions de dongs plus tard cette année si le monopole est maintenu.

L’abolir réduirait également le recours aux passeurs. Le Parquet populaire suprême a annoncé le mois dernier qu’il poursuivrait 24 personnes appartenant à deux réseaux criminels pour avoir introduit clandestinement environ 6,2 tonnes d’or du Cambodge vers le Vietnam.

« Mettre fin au monopole réduira certainement la contrebande et pourra aider le gouvernement à augmenter les recettes fiscales provenant des importations officielles », a déclaré Khanh.

(Par Nguyen Dieu Tu Uyen)

Source : mining.com

Côte d’Ivoire : le canadien Turaco Gold prend le contrôle d’un projet aurifère à 120 km d’Abidjan

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Turaco Gold a conclu en novembre 2023 un accord avec Endeavour Mining, plus grand producteur ouest-africain d’or, pour racheter le projet aurifère Afema. Situé à 120 km d’Abidjan près de la frontière avec le Ghana, l’actif a le potentiel pour devenir l’une des futures mines d’or de Côte d’Ivoire.

Turaco Gold est désormais propriétaire majoritaire du projet aurifère Afema dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, avec 51 % d’intérêts. C’est l’annonce faite le 2 avril par la junior minière, qui précise qu’elle a racheté la participation jusque-là détenue par Endeavour Mining, plus grand producteur d’or en Afrique de l’Ouest.

Un paiement de 1,5 million de dollars a été effectué en contrepartie à une filiale d’Endeavour, ainsi que 46,5 millions d’actions Turaco émises en faveur de la compagnie. Cela permet à Endeavour d’entrer au capital de Turaco avec 7 % d’intérêts, s’exposant potentiellement aux retombées financières d’une découverte d’or sur le projet Afema.

Ces derniers mois, Turaco a mené un important programme de forage qui devrait se poursuivre dans les prochaines semaines pour déboucher sur une estimation de ressources minérales. « La finalisation de l’acquisition du projet aurifère Afema permet à Turaco de faire progresser rapidement le projet par le biais de forages visant à définir une première estimation des ressources minérales JORC à court terme et, par la suite, de continuer à accroître ces ressources », explique Justin Tremain, DG de Turaco Gold.

Pour rappel, Turaco a procédé ces dernières semaines à une cession de plusieurs actifs en vue de consacrer son énergie et ses ressources à Afema, projet dans lequel la société peut encore gagner jusqu’à 70 % d’intérêts. Cette décision pourrait accélérer le calendrier de développement du projet, situé à 120 km à l’est de la capitale Abidjan près de la frontière avec le Ghana, et le positionner bientôt comme une des futures mines d’or de Côte d’Ivoire.

Avec 50 tonnes attendues en 2023 et 54 tonnes en 2024, la production ivoirienne d’or est sur une pente ascendante depuis plusieurs années et le développement de nouvelles mines contribuerait à maintenir cette tendance.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Comment la transparence des contrats miniers a aidé la RDC à gagner 4 milliards $ sur le cuivre et le cobalt

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Face aux critiques suscitées par les résultats du contrat « mines contre infrastructures » en RDC, le gouvernement a renégocié en 2023 avec la Chine, obtenant 4 milliards de dollars supplémentaires. Ce résultat n’aurait sans doute pas été possible sans la divulgation des termes du contrat.

L’accord de 7 milliards de dollars signé entre la Chine et la RDC mi-mars 2024 est une nouvelle preuve de l’importance de la transparence et de la divulgation des contrats miniers. Selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), ces deux éléments ont en effet contribué à augmenter de 4 milliards $ les revenus attendus de ce partenariat portant sur l’exploitation du cuivre et du cobalt.

Conclu en 2008, l’accord initial prévoyait en effet 3 milliards dans des infrastructures en RDC, mais sa divulgation a permis à plusieurs acteurs de la société civile de critiquer le déséquilibre dans les termes du contrat entre la partie congolaise et la partie chinoise. C’est le cas du comité local de l’ITIE en RDC qui a publié en décembre 2021 une étude dénonçant « un préjudice sans précédent dans l’histoire de la RDC ».

Non seulement les infrastructures essentielles (routes, hôpitaux, etc.) prévues n’ont pas été réalisées, mais les réserves de cuivre sur lesquelles la décision d’investissement a été prise ont été sous-évaluées. Ce constat a été confirmé quelques mois plus tard par un rapport de l’Inspection générale des Finances, montrant que la RDC n’a engrangé que 822 millions de dollars depuis la mise en œuvre de l’accord, contre près de 10 milliards de dollars de bénéfices pour les entreprises chinoises.

Ces critiques ont contribué à susciter le débat public autour du contrat « mines contre infrastructures », conduisant les autorités congolaises à demander sa renégociation. Sans la divulgation de ce contrat, l’État congolais n’aurait peut-être donc pas signé ce nouvel accord qui a permis d’obtenir 4 milliards de dollars supplémentaires qui seront principalement affectés à la construction d’environ 5 000 km de routes.

« En alignant ses efforts sur les priorités nationales, l’ITIE-RDC a tiré parti des divulgations de l’ITIE pour mener des analyses et stimuler le débat public, dans le but d’éclairer les politiques qui renforcent la mobilisation des revenus, assurent une distribution équitable des ressources et favorisent le développement durable », souligne un billet de blog publié le 25 mars par l’organisation.

Alors que le nouvel accord fait déjà l’objet de critiques de la société civile qui s’inquiète du secret ayant entouré les négociations et des termes toujours trop favorables à la partie chinoise, les bénéfices obtenus grâce aux précédents efforts de divulgation devraient inciter les autorités congolaises à poursuivre sur cette voie. Il s’agit notamment de rendre publique la méthode utilisée pour parvenir au nouveau chiffre de 7 milliards de dollars et d’associer davantage la société civile aux négociations sur les contrats miniers, à travers des consultations publiques par exemple.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Une société basée en Irlande veut rechercher du cuivre en Afrique

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Le potentiel minier africain attire chaque année de nouveaux investisseurs. Si les entreprises chinoises, canadiennes ou australiennes dominent le paysage, des groupes européens s’intéressent aussi au continent. En décembre 2023, l’un d’eux s’est associé à un spécialiste du secteur minier africain.

La junior minière irlandaise Unicorn Mineral Resources a annoncé le 2 avril son objectif d’inclure bientôt dans son portefeuille des projets de zinc, de plomb, de cuivre et d’argent en Afrique. Les deux régions visées sont l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe, bien connues par Jason Brewer, le directeur exécutif de la société.

« Le type de minéralisation en métaux de base que nous avons exploré dans nos différents projets irlandais présente de fortes analogies avec celui que l’on trouve dans de nombreux projets de cuivre, de plomb et de zinc à haute teneur situés en Afrique de l’Est et en Afrique australe », explique Patrick Doherty, président d’Unicorn, précisant que la société s’appuiera sur l’expérience de M. Brewer pour mener les projets identifiés vers la production.

Pour rappel, Jason Brewer est l’actuel PDG de Marula Mining, une compagnie active sur les minéraux critiques en Tanzanie, au Kenya et en Afrique du Sud. Il a rejoint Unicorn en décembre dernier, afin d’aider la société à identifier de nouvelles opportunités d’investissement minier. La junior minière irlandaise a mené récemment un examen technique sur des projets prometteurs sur le continent et devrait annoncer au cours des prochaines semaines des acquisitions de projets et nouveaux investissements.

Source : Agence Ecofin

RDC : Electra Battery Materials approvisionnera son usine avec du cobalt congolais dès 2026

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Bien qu’il soit le premier producteur mondial de cobalt, la RDC ne le transforme que très peu, exportant une large partie de sa production vers les raffineries chinoises. Pour réduire la dépendance envers Pékin, les pays occidentaux signent des accords pour raffiner le cobalt congolais sur leur sol.

En RDC, Electra Battery Materials a annoncé le 2 avril la signature d’un accord avec le luxembourgeois Eurasian Resources Group (ERG) pour s’approvisionner en cobalt. ERG livrera ainsi au groupe canadien 3 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt par an dès 2026, depuis son exploitation congolaise Metalkol, afin d’alimenter une raffinerie au nord de Toronto.

Cet accord s’inscrit dans la stratégie des États-Unis visant à sécuriser leur approvisionnement en minéraux essentiels à la transition énergétique, puisque la principale utilisation du cobalt est en tant que matériau pour les batteries de véhicules électriques (VE). L’accord conclu avec ERG est d’ailleurs déclaré conforme par Electra à la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA) qui offre notamment une subvention à l’achat de véhicules électriques. L’usine d’Electra devrait fournir suffisamment de cobalt pour alimenter jusqu’à 1,5 million de véhicules par an.

« La raffinerie canadienne d’Electra occupe une position unique en tant que première raffinerie de sulfate de cobalt d’Amérique du Nord, avec des matières premières conformes à l’IRA pour répondre à la demande croissante de VE. Nous sommes très fiers d’avoir ERG, l’un des meilleurs fournisseurs d’hydroxyde de cobalt au monde, comme partenaire », a commenté Trent Mell, PDG d’Electra.

Pour rappel, la RDC est le premier producteur mondial de cobalt. Le pays est en revanche peu présent à l’étape de la transformation tandis que la Chine domine le raffinage du métal.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin