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Gouvernance minière : « La divulgation des contrats n’est pas une faveur, c’est une exigence » (Dr Charles Mvongo)

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Au Forum des Mines et du Pétrole de la CEDEAO (ECOMOF) tenu à Cotonou du 22 au 24 février 2024, dirigeants, experts et autres acteurs ont discuté de plusieurs questions ayant rapport aux stratégies de mutualisation pour la création de valeur ajoutée dans les des secteurs extractifs d’Afrique de l’Ouest. Parmi ces questions se trouve la problématique de la bonne gouvernance, cruciale pour une meilleure prise en compte des préoccupations liées à la préservation environnementale, l’équité sociale et l’inclusion de genre dans les industries géo-extractives. Dans un entretien accordé à Agence Ecofin en marge de cet événement, Dr Charles Mvongo, expert en bonne gouvernance et stratégies de développement des ressources extractives, donne son point de vue sur cette thématique.

Agence Ecofin : Vous interveniez tantôt dans un panel où il était question de bonne gouvernance, considérations environnementales, sociales et genre dans les industries géo-extractives. Comment définissez-vous la bonne gouvernance ?

Charles Mvongo : Je crois que la bonne gouvernance est ce modèle de gestion responsable des ressources avec la participation inclusive de tous les acteurs concernés et qui permet de rentabiliser à travers la maximisation des intérêts, la stabilité des recettes, et une efficacité administrative concrète.

« Je reste optimiste et je crois que d’ici quelques années, on pourra se retrouver avec des systèmes de gestion de nos ressources naturelles qui prennent en compte la participation effective de tous les acteurs. »

Et quand on parle d’acteurs, la société civile ne doit pas être exclue. Parmi les acteurs, nous avons l’État, qui est détenteur de la ressource dans le cadre de la législation minière des pays de la CEDEAO. Nous avons les industriels, nous avons les banques, nous avons les populations, qui sont sur les sites à exploiter, nous avons les syndicats, toujours dans la société civile nous avons les journalistes que vous êtes, nous avons les partis politiques, nous avons une longue liste d’acteurs qui doivent être impliqués de manière effective, dans la gestion de ces ressources.

Maintenant, il est clair que cela n’est pas effectif dans nos États à 100 %, parce que c’est une exigence qui est en train d’être davantage mise en place et qui se fait de manière progressive. Donc, je reste optimiste et je crois que d’ici quelques années, on pourra se retrouver avec des systèmes de gestion de nos ressources naturelles qui prennent en compte la participation effective de tous les acteurs.

AE : Vous évoquiez un certain nombre de solutions, parmi lesquelles un meilleur contrôle des activités et engagements des compagnies qui viennent exploiter les ressources minérales des pays africains, ainsi qu’un système de sanctions plus efficaces. Pouvez-vous mieux nous expliquer cet aspect contrôle ?

CM : J’ai dit dans mon intervention que le contrôle doit être une activité prise réellement au sérieux par nos États parce que c’est le contrôle qui nous permet d’assurer, de veiller à ce que les conditions d’exploitation, et les processus d’exploitation utilisés par les partenaires industriels soient les processus les moins polluants pour notre écosystème.

Et pour cela, la sanction ici est un peu comme on dit la peur du gendarme, la sanction ici ne doit pas être une sanction approximative ou alors une sanction de plaisanterie, qui ne soit pas capable en cas d’utilisation de mauvais process, d’impacter ces firmes et de les obliger à répondre aux différents risques qui pourraient s’en suivre. Donc les sanctions doivent être déterminées en fonction de la hauteur des risques qui peuvent s’en suivre et les contraventions ou les condamnations qui suivront permettront effectivement de pouvoir pallier les différents dégâts qui auront été causés par les mauvaises méthodes d’exploitation.

« Le contrôle, ça commence bien avant la mine et au début de la mine jusqu’à la fin. Donc c’est une activité à prendre vraiment très au sérieux, ce qui peut révolutionner même le développement, et l’émergence de nos États. »

Et on ne peut bien contrôler que ce que l’on connaît, ce que l’on maîtrise. Il faut d’abord avoir la maîtrise de la ressource, il faut avoir des acteurs vraiment outillés pour l’activité de contrôle parce que le contrôle, ça commence bien avant la mine et au début de la mine jusqu’à la fin. Donc c’est une activité à prendre vraiment très au sérieux, ce qui peut révolutionner même le développement, et l’émergence de nos États.

AE : En parlant justement des dégâts, à Agence Ecofin nous avons produit un rapport qui portait sur comment les pays africains peuvent tirer profit des fermetures et réhabilitation de sites miniers en fin de vie. Dans votre intervention, vous évoquiez votre expérience dans la réhabilitation d’un site minier en Roumanie, pouvez-vous nous la raconter et nous dire quels enseignements les pays africains peuvent en tirer, même si les contextes sont différents ?

CM : L’expérience en Roumanie qui est allée de 2016 à 2020 consistait à mettre sur pied une stratégie qui permettrait de donner une nouvelle vie à un site minier abandonné. Comme je le dis, après la fermeture et la réhabilitation, qu’est-ce qu’on fait du site ? Qu’est-ce qu’on fait des acteurs ? La réhabilitation c’est ramener le site dans les conditions les plus proches de celles d’avant l’exploitation. Une fois qu’on l’a fait, qu’est-ce qui vient après ?

Donc, au niveau de la Roumanie, j’ai pu développer une stratégie qui consistait à pouvoir exploiter les eaux des mines qui sont remontées dans les galeries fermées. Et ces eaux ont absorbé la chaleur des galeries. Cette chaleur qui tournait autour de 8 à 10 degrés est largement suffisante pour être stockée dans les accumulateurs d’énergie et propulsée, transformée pour pouvoir produire le chauffage en période hivernale et le froid en période d’été.

« L’activité de reconversion ne se pense pas après l’activité minière. L’activité de reconversion se conçoit avant le démarrage de l’activité minière, en fonction de la typologie du gisement qui sera exploité. »

De même, dans le domaine agricole, cela peut être utilisé, pour construire des encas de stockage, des produits post-récoltes, et ça marche. Donc aujourd’hui, on a pu transformer l’ancien site minier en centrale géothermique. Voilà un peu ce que l’on peut dire. Aujourd’hui, les gens qui travaillaient dans les mines se retrouvent en train de travailler dans le secteur énergétique. Vous voyez ce que ça veut dire ?

En Afrique, alors qu’on cherche à mettre l’accent sur le développement minier, il faut savoir que l’activité de reconversion ne se pense pas après l’activité minière. L’activité de reconversion se conçoit avant le démarrage de l’activité minière, en fonction de la typologie du gisement qui sera exploité. Et c’est l’exploitation de ce gisement-là qui doit pouvoir générer des fonds qui permettront de préparer l’activité de reconversion après fermeture et réhabilitation du site minier.

AE : Dans le contexte même de cette conférence de la CEDEAO, vous présentiez votre théorie des 4C, qui peut, selon vous, permettre aux pays de la communauté de se mettre ensemble pour des actions concrètes. Pouvez-vous nous l’expliquer ?

Après moult analyses, moult constats, et de mon expérience personnelle au niveau africain, je remarque que nous avons beaucoup de difficultés à pouvoir nous mettre ensemble de manière concrète pour pouvoir faire des actions communes. Et dans le cadre de l’exploitation minière au sein de la CEDEAO, je peux évoquer l’exemple des tensions de haut niveau qui existent et qui ne datent pas forcément d’aujourd’hui. On ne peut pas décider de se mettre ensemble si on ne se fait pas confiance. Il faut vraiment se faire confiance pour pouvoir mutualiser les efforts et aller dans le même sens. Le premier C, c’est confiance. Et le deuxième, c’est contrôle, que j’évoquais tantôt. Le troisième, c’est compétence. On ne peut pas mener une activité si on n’est pas compétent. Et la compétence se crée. Il faut former. Si on ne peut pas former, on peut faire former. La ressource humaine doit être capable de mener à bien ce vaste projet qui consiste à développer le secteur minier en Afrique. Et puis, comme je l’ai dit, une fois qu’on a la confiance, on a la capacité et les outils qui nous permettent de faire un bon contrôle, la ressource humaine qu’il faut, on peut amplifier la coopération au niveau régional, au niveau continental. Et puis, pourquoi pas la coopération au-delà du continent avec les autres acteurs et partenaires.

AE : En parlant de bonne gouvernance des industries extractives sur le continent, un point crucial pour lequel militent plusieurs ONG et initiatives internationales comme l’ITIE, le NRGI etc., est l’aspect divulgation des contrats. Pourquoi est-ce si important ?

CM : La divulgation des contrats, ça ne se négocie normalement pas, c’est une exigence. Et il n’y a pas que les contrats. Il faut divulguer les informations réelles sur la ressource. Il faut divulguer les informations réelles sur la collecte de recettes. Il faut donner les informations exactes. Il faut divulguer les informations sur les dépenses qui sont faites.

Il faut être vraiment transparent à tous les niveaux de la chaîne. Ce n’est pas une faveur, c’est une exigence. Et l’ITIE dont vous parlez est l’un des promoteurs de cette exigence-là. Parce que pour l’ITIE, la ressource appartient aux citoyens, mais les citoyens sont membres d’un État, il n’y a pas d’État sans citoyen, n’est-ce pas ? Et pour cela, il faut avoir un modèle de gestion responsable, participatif et transparent. La CEDEAO ne peut que s’inscrire dans ce canevas-là, parce que c’est par là aussi que l’on implémente les outils de performance pour la bonne gouvernance dans le cadre des ressources extractives.

Propos recueillis par Louis-Nino Kansoun

Source : Agence Ecofin

Sénégal : l’investissement d’Endeavour dans l’exploration de l’or devrait augmenter de 10 % en 2024

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En Afrique de l’Ouest, Endeavour Mining exploite actuellement quatre mines d’or, dont Sabodala-Massawa au Sénégal. En 2022, elle a consacré 50 millions de dollars pour l’exploration sur ses quatre actifs, y compris 19 millions de dollars sur sa mine sénégalaise.

Au Sénégal, Endeavour Mining devrait consacrer 21 millions de dollars à l’exploration sur la plus grande mine d’or du pays, Sabodala-Massawa, en 2024. C’est ce que rapporte la compagnie dans un communiqué du 27 février relatif aux travaux d’agrandissement de l’actif.

Cet investissement est en hausse de 10,5 % par rapport aux dépenses d’exploration de 2022 et représente, selon la compagnie, le plus gros budget prévu pour ses opérations cette année (31 % du total).

En dehors du Sénégal, Endeavour est en effet active sur deux mines d’or au Burkina Faso et une en Côte d’Ivoire. Les fonds permettront d’accroitre les ressources exploitables à Sabodala-Massawa, dans le cadre d’un programme quinquennal visant à découvrir 2,3 à 2,7 millions d’onces supplémentaires de ressources indiquées à la mine d’ici fin 2025.

En ce qui concerne l’agrandissement de la mine, les travaux lancés en 2022 affichent un taux d’exécution de 91 %. Endeavour a annoncé ce mardi le démarrage du processus de mise en service de la nouvelle usine de traitement qui devrait ajouter annuellement 194 000 onces à la production d’or de Sabodala-Massawa.

Conformément au calendrier, la première coulée d’or à la nouvelle usine est attendue au deuxième trimestre 2024, précisément en mai prochain. Grâce au succès de ce projet, Endeavour Mining vise une production d’or de 360 à 400 000 onces à Sabodala-Massawa en 2024, et plus de 400 000 onces dès 2025. Ce serait une hausse nette par rapport aux 294 000 onces livrées par la mine en 2023.

Notons que la hausse de la production à Sabodala-Massawa peut améliorer les revenus que l’État sénégalais tire du secteur minier, dominé par l’exploitation de l’or. Selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, le métal jaune est en effet le premier produit minier d’exportation avec 540,5 milliards FCFA de revenus en 2022, soit 39 % du total des exportations minières. D’une manière générale, le secteur extractif sénégalais a représenté 4,5 % du PIB, 6,85 % des recettes de l’État et 32,16 % des exportations en 2022, d’après la même source.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Zambie : le britannique Tertiary obtient 90 % dans deux licences d’exploration de cuivre

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La Zambie est le deuxième producteur africain de cuivre, avec environ 700 000 tonnes attendues en 2023. Le pays veut plus que tripler ce chiffre d’ici 2030 et pourrait compter sur la contribution de certains projets pilotés par la société britannique Tertiary Minerals.

Tertiary Minerals est libérée de l’obligation d’effectuer des dépenses prédéfinies avant d’obtenir des participations dans deux licences de cuivre en Zambie. Dans un communiqué publié le 26 février, la société britannique indique détenir désormais 90 % d’intérêts dans les licences Mukai et Mushima North, grâce à un accord avec leur propriétaire initial.

Tertiary est en effet en partenariat avec la société zambienne Mwashia Resources sur des licences de cuivre et, en novembre 2022, a acquis 90 % d’intérêts dans la licence Jacks. Une nouvelle société est désormais créée pour rassembler les licences Jacks, Mukai et Mushima North sous une même entité. La société sera contrôlée à 90 % par une filiale locale de Tertiary et à 10 % par Mwashia. Les dépenses liées à la participation de 10 % de Mwashia seront assurées par Tertiary qui se fera rembourser une fois que les projets généreront des bénéfices.

« Ce nouvel accord simplifie la structure de notre entreprise en Zambie, fait progresser notre participation de 90 % dans les trois permis et crée un véhicule qui permettra aux partenaires de mieux envisager les approches de coentreprise de la part de tiers sur les permis », explique Patrick Cheetham, président exécutif de Tertiary.

Pour rappel, la Zambie cherche à plus que tripler sa production annuelle de cuivre d’ici 2030, à 3 millions de tonnes. Alors que le gouvernement compte surtout sur la réhabilitation et l’agrandissement de mines déjà existantes, de potentielles découvertes de cuivre sur les différents projets explorés dans le pays augmentent les chances d’atteindre cet objectif. Les projets de Tertiary Minerals s’inscrivent dans cette perspective.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Burkina Faso : une société basée à Hong Kong investit dans l’exploration de l’or

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Le Burkina Faso est l’un des plus grands producteurs africains d’or. Alors que les problèmes sécuritaires ont poussé certains investisseurs à suspendre ou ralentir le développement de leurs projets, d’autres acteurs continuent de s’intéresser à l’immense potentiel aurifère du pays.

La société Riverstone Resources basée à Hong Kong fournira des équipements pour des opérations d’exploration alluviale de l’or au Burkina Faso. Cette mission s’inscrit dans le cadre d’un partenariat annoncé le 27 février par le britannique Red Rock Resources, qui précise que les travaux seront menés sur ses projets aurifères Bilbale et Boulon dans le pays.

Red Rock et Riverstone mèneront ensemble un programme d’essai dont l’objectif sera d’établir la teneur en or de minerais provenant de différentes parties des permis. Alors que les travaux seront d’abord menés à titre expérimental, dans les limites des exigences contenues dans les permis d’exploration, Red Rock envisage de soumettre une demande d’obtention de permis pour produire de l’or. Les résultats de ces travaux permettront à la société de définir les termes de sa collaboration future avec Riverstone.

« Riverstone et nous-mêmes pensons que le [projet alluvial] a le potentiel de s’étendre rapidement, et nous chercherons à le prouver au cours de la phase actuelle d’exploration. L’expérience de leur personnel dans le domaine des gisements alluviaux devrait compléter nos capacités », a expliqué Andrew Bell, président de Red Rock.

Pour rappel, les projets Bilbale et Boulon couvrent 348 km² de terrains aurifères dans le sud-ouest du Burkina Faso. Ils sont contrôlés par Faso Greenstone Resources, filiale à 100 % de Red Rock Resources.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Ghana : Newcore élargit sa présence sur l’or avec l’acquisition d’un nouveau permis d’exploration

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Le Ghana est le premier producteur africain d’or. Dans le pays, la junior canadienne Newcore est présente au projet Enchi qui est capable de livrer près d’un million d’onces d’or sur 11 ans. L’ajout d’un nouveau permis d’exploration pourrait contribuer à améliorer ces chiffres dans le futur.

Au Ghana, Newcore Gold intègre le permis d’exploration Omampe à son projet aurifère Enchi. C’est ce qu’a annoncé la junior minière canadienne dans un communiqué publié le 27 février, précisant que l’actif de 32,12 km² fait passer la superficie couverte par sa future mine d’or Enchi à 248 km².

Selon Luke Alexander, PDG de Newcore, Omanpe ajoute à Enchi plusieurs cibles aurifères à un stade de développement précoce. Des travaux d’exploration menés par le passé, notamment des levés géophysiques et géochimiques, ont permis d’identifier des anomalies aurifères similaires à celles qui composent les gisements actuels à Enchi. Les nouveaux travaux d’exploration devraient commencer sur le permis d’ici la fin du premier semestre 2024.

Alors que le projet Enchi peut livrer environ un million d’onces d’or en 11 ans, selon une évaluation économique préliminaire (PEA) de 2021, le succès de l’exploration à Omampe permettrait d’améliorer ces chiffres. Notons qu’une actualisation de la PEA de 2021, intégrant les données d’une estimation de ressources minérales actualisée en 2023, devrait être achevée au cours du premier semestre 2024.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Le chinois Yintai Gold va racheter Osino Resources pour 272 millions de dollars

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La société chinoise Yintai Gold a annoncé dimanche qu’elle allait acquérir la société canadienne d’exploration aurifère Osino Resources dans le cadre d’une transaction entièrement en espèces pour 368 millions de dollars canadiens (272,53 millions de dollars).

Osino mettra fin à son accord de 287 millions de dollars canadiens avec la société minière d’or canadienne Dundee Precious Metals, qui a été annoncé en décembre, et Yintai paiera également des frais de résiliation de 10 millions de dollars pour l’accord, selon le communiqué.

« Bien que nous ayons apprécié l’offre précédente de DPM, l’offre entièrement en espèces de Yintai représente une prime significative par rapport au prix de l’offre de DPM, c’est donc clairement une proposition supérieure et constitue un excellent résultat pour les actionnaires d’Osino », Heye Daun, PDG d’Osino. a déclaré dans un communiqué.

L’accord aidera également Osino à accélérer le développement du projet aurifère Twin Hills, en propriété exclusive, dans le centre de la Namibie.

L’opération offre une contrepartie en espèces de 1,90 $ CA pour chaque action ordinaire d’Osino et a été approuvée par le comité spécial du conseil d’administration d’Osino, qui l’a recommandée aux actionnaires, ajoute le communiqué.

(1 $ = 1,3503 dollars canadiens)

(Par Urvi Dugar ; édité par Bill Berkrot)

Source : mining.com

Les revenus d’exportation du GNL camerounais ont bondi de près de 149% en 2022 (INS)

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Pour maintenir le cap, la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun annonçait en 2022 le forage d’environ 3 puits supplémentaires, « afin de soutenir de nouvelles augmentations soutenues de la production ».

Les recettes d’exportations de GNL du Cameroun ont grimpé en flèche en 2022, d’après le rapport sur le commerce extérieur de l’Institut national de la statistique. « Le gaz naturel liquéfié connaît une ascension fulgurante avec une croissance vertigineuse de 148,8%. Les recettes générées par les exportations se chiffrent à 631,5 milliards FCFA en 2022, contre 253,8 milliards un an plus tôt, constituant ainsi 18,1% du total des recettes d’exportations » indique le rapport.

Si l’INS ne détaille pas les raisons de cette performance commerciale du gaz produit au large de la cité balnéaire de Kribi, via l’unité flottante de liquéfaction Hilli Episeyo, Investir au Cameroun analyse que cette hausse est parallèle à celle significative de la production. En effet, de 1,2 million de tonnes annuelles initialement, la production du Hilli Episeyo fût officiellement annoncée à 1,4 million t en 2022, puis 1,6 million t en 2023.

Selon les projections du producteur Golar LNG et ses partenaires, le Camerounais Société nationale des hydrocarbures et le français Perenco, cette augmentation de la production sera soutenue jusqu’en 2026. La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) renchérit en prévoyant la barre de 5 millions de tonnes atteinte en 2026.

Les cours mondiaux du gaz naturel ont également soutenu l’embellie des recettes d’exportation du Cameroun en 2022. Selon les données de la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale), le cours est ressorti à 40 $/mmbtu au 3ème trimestre 2022, avant de redescendre à 28,6 $/mmbtu au 4ème, puis à 17,9 $/mmbtu lors du 1er trimestre 2023.

Cette bonne tenue des cours du gaz naturel en 2022 s’explique non seulement par les effets post-Covid, mais aussi et surtout par le déclenchement du conflit russo-ukrainien qui a entrainé une limitation des exportations du gaz russe vers l’Union européenne.

Source : Agence Ecofin

Namibie : ReconAfrica publie son plan de prospection pétrogazière pour 2024

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En octobre 2023, ReconAfrica active dans la recherche d’hydrocarbures dans le bassin de Kavango en Namibie, avait été accusée d’enfreindre la réglementation du pays sur le pétrole.

Dans une mise à jour opérationnelle publiée dimanche 25 février, la compagnie canadienne Reconnaissance Energy Africa a livré des informations concernant la stratégie qu’elle compte mettre en œuvre tout au long de cette année, dans le cadre des travaux d’exploration pétrogazière qu’elle effectue en Namibie.

L’entreprise envisage entre autres une vaste campagne de forage de plusieurs puits d’exploration à terre, ciblant essentiellement le prospect L de la Damara Fold Belt, une zone d’intérêt du PEL 73 sur lequel ReconAfrica détient 90 % de participation et dont le potentiel gazier est estimé à 22,4 Tcf.

Actuellement, la compagnie s’active à finaliser les travaux préparatoires de l’opération qui devrait démarrer en juin 2024. Toutes les opérations de cartographie et de relevé de terrain nécessaires au lancement des activités de forage sur le site sont bouclées.

Dans le même temps, ReconAfrica travaille à établir les voies d’accès à la zone de prospection tout en préparant la mobilisation de la plateforme de forage et en s’offrant l’équipement et les services nécessaires à cette campagne de forage.

Par ailleurs, s’appuyant sur les résultats d’études préliminaires mettant en évidence un potentiel pétrogazier prometteur dans les intervalles de réservoirs peu profonds de Mulden et la cible plus profonde d’Otavi, ReconAfrica a une nouvelle fois sollicité l’expertise de Netherland, Sewell & Associates (NSAI) pour une évaluation complète dont les résultats sont attendus en mars.

Notons qu’en cas de découverte d’un gisement pétrogazier monétisable en Namibie, ReconAfrica devrait accéder à une licence de production d’une durée de 25 ans. La compagnie n’est pas active que dans le secteur pétrogazier de ce pays. Elle détient également une participation de 100 % dans la prospection d’une zone de 8 990 km², située au Botswana.

Abdel-Latif Boureima

Source : Agence Ecofin

Exportation d’hydrocarbures pour le monde et pauvreté énergétique à l’intérieur du pays : le paradoxe tchadien

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« Même à N’Djamena, les réfrigérateurs sont rares et les pannes d’électricité sont récurrentes », une phrase qui symbolise à elle seule la situation du Tchad où l’électricité reste encore une denrée rare, malgré les ressources fossiles et renouvelables.  

Le Tchad, malgré un relatif succès dans le développement d’une industrie pétrolière axée sur l’exportation qui a généré des recettes publiques importantes, reste coincé au bas de l’échelle des classements en matière d’accès à l’énergie.

Selon les données de la Banque Mondiale et de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE), environ 90 % de la population tchadienne n’avait pas accès à l’électricité en 2021. Seuls le Burundi et le Sud-Soudan affichaient des taux d’accès plus faibles à la même période.

Un document du Center on Global Energy Policy (CGEP) at Columbia University indique que les nouveaux raccordements au réseau depuis le début de l’ère pétrolière en 2003 ont été largement limités à certaines circonscriptions urbaines, et que même au sein de cette tranche élitaire de la société, la consommation d’électricité reste limitée.

Les Tchadiens consommeraient également moins d’énergie que leurs voisins de la région, 47 kilowattheures (kWh) par an et par personne, contre 107 kWh en moyenne pour les habitants des pays du Sahel.

Par ailleurs, depuis 2003, le Mali et le Niger, pays au niveau de vie similaire, ont élargi leur accès à l’électricité de manière plus significative qu’au Tchad, bien qu’ils soient tous partis de niveaux aussi bas en 2000, qu’ils soient confrontés à des défis géographiques similaires et qu’ils ne produisent pas ou produisent peu de pétrole.

Les problèmes institutionnels caractérisés par les dysfonctionnements de la société nationale d’électricité

Selon le papier du CGEP, ce sont les problèmes institutionnels qui expliquent principalement la persistance de la pauvreté énergétique au Tchad. Ces problèmes sont symbolisés par la Société Nationale d’Électricité du Tchad (SNE), qui « est embourbée dans des défis techniques, logistiques et financiers qui l’empêchent de mener à bien sa mission de connecter les Tchadiens à l’énergie dont ils ont besoin ».

En effet, alors que l’infrastructure de transmission est pratiquement inexistante à travers le pays, les installations de production de la SNE en place sont pour la plupart anciennes et délabrées, ce qui entraîne des pannes fréquentes et des coupures d’électricité.

En outre, même lorsque les capacités de production sont relativement nouvelles, la SNE se heurte à des difficultés pratiques qu’elle a du mal à surmonter. « Avec des manuels d’instruction principalement en chinois et une pénurie de techniciens qualifiés, même les petites pannes entraînent généralement de longs retards. »

Pour espérer remédier à ces obstacles, de gros investissements sont nécessaires. Mais le papier souligne que la SNE est perpétuellement insolvable. Les branchements illégaux sont très répandus et le gouvernement tchadien, principal client de la société, n’arrive souvent pas à régler sa facture. Dans ce contexte, la SNE « sert surtout le clientélisme plutôt qu’elle n’est un moteur de croissance ou d’inclusion sociale. »

Au-delà des défaillances de la SNE, le peu d’intérêt que porte le gouvernement pour la question énergétique semble pérenniser la situation. Ce désintérêt du gouvernement se manifeste par son manque de clairvoyance à capitaliser sur le potentiel du pays en matière de sources d’énergie autres que le pétrole.

Le Tchad dispose en effet d’un potentiel immense en ressources énergétiques renouvelables, notamment le solaire. « Le soleil brille entre 2 700 et 3 200 heures par an au Tchad. » Pourtant seuls 3 à 4 % de l’approvisionnement énergétique du pays proviennent de sources à faible teneur en carbone.

Par ailleurs, alors que des économies africaines telles que la Mauritanie et la Namibie ont conclu des accords de plusieurs milliards de dollars pour des projets d’hydrogène et des fermes solaires, le Tchad n’a pas attiré de capitaux internationaux pour développer des capacités d’énergie renouvelable. Principalement parce qu’il ne dispose pas d’un environnement réglementaire propice à l’investissement dans le secteur.

Les projets d’électrification soutenus par la Banque Mondiale et les entreprises étrangères

En novembre 2023, les gouvernements tchadien et camerounais ont lancé le Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (Pirect), financé par la Banque mondiale (385 millions de dollars), la Banque africaine de développement et d’autres institutions financières.

L’objectif global du projet est d’améliorer le cadre de développement économique et social des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) par la fourniture d’une quantité et d’une qualité adéquates d’électricité à faible coût. L’objectif sectoriel étant d’augmenter le taux d’accès à l’électricité pour la population des deux pays, et de renforcer la coopération et l’intégration régionale dans la sous-région grâce au commerce de l’énergie entre les pays.

En 2022, le gouvernement tchadien a signé un contrat avec le britannique Savannah Energy pour une centrale solaire photovoltaïque de 300 MW ainsi qu’un projet solaire et un projet éolien de 100 MW chacun.

Mais ces projets sont compromis, selon le papier du CGEP, par une bataille juridique avec le gouvernement tchadien au sujet des actifs pétroliers beaucoup plus lucratifs que Savannah a cherché à acquérir auprès d’Exxon et de Petronas. Comme Savannah avait l’intention d’utiliser les paiements de redevances comme garantie de paiement de l’électricité, les centrales solaires qu’elle avait convenu de construire au Tchad ne se matérialiseront probablement pas, selon le papier.

Abdoullah Diop

Source : Agence Ecofin

Harmoniser les politiques extractives en Afrique de l’Ouest : enjeux et défis (Ecomof 2024)

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L’Afrique de l’Ouest héberge en grandes quantités des ressources extractives comme le gaz, le pétrole, l’or, l’uranium, le lithium, les phosphates, le fer, le manganèse, etc. Pour mieux profiter de ces richesses convoitées et se développer, les Etats discutent des possibilités de coopération.

Harmonisation et mutualisation. Ce sont les deux mots qui reviennent le plus dans les différentes interventions de ministres, experts et autres acteurs des secteurs extractifs présents à la 4e édition du Forum des Mines et du Pétrole de la CEDEAO en cours à Cotonou (Bénin). S’ils s’accordent sur la valeur ajoutée que peut créer la mise en œuvre des stratégies d’harmonisation et de mutualisation en Afrique de l’Ouest, les Etats ont encore plusieurs défis à relever.

Les enjeux de l’harmonisation et de la mutualisation

Selon le vice-ministre des Mines et des Ressources minérales de la Sierra Leone, Napoleon Umaru Koroma, il faut harmoniser les lois et politiques dans les secteurs extractifs pour favoriser le succès des différents efforts de création de valeur en Afrique de l’Ouest. Dans une session portant sur les cadres institutionnels et légaux à mettre en place, les mécanismes de partenariat et des stratégies de collaboration entre Etats membres de la CEDEAO, d’autres intervenants ont abondé en ce sens.

Il faut rappeler que la CEDEAO a élaboré plusieurs textes à ce propos, dont la directive portant sur l’harmonisation des principes directeurs et politiques du secteur minier de la zone économique en juillet 2009. Plus récemment, l’organisation a travaillé sur de nouveaux textes, y compris un projet de Code minier et pétrolier régional, ainsi qu’un projet de règlement communautaire sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, ainsi que la stratégie de sa mise en œuvre.

L’objectif déclaré de ces travaux qui s’inscrivent dans la lignée de plusieurs recommandations émises dans la Vision minière africaine adoptée par l’UA, est de « remédier aux grands déséquilibres entre les firmes étrangères et les Etats dans la répartition des ressources tirées de l’exploitation des ressources naturelles ».

L’autre axe de coopération évoqué à plusieurs reprises lors du Forum Ecomof 2024 porte sur la mutualisation des efforts pour créer de la valeur ajoutée dans les secteurs extractifs de tous les pays de la sous-région. « La mutualisation, c’est mettre des ressources ensemble pour atteindre un objectif. Si un pays a une mine et un autre a des compétences, les deux peuvent mutualiser leurs ressources pour obtenir des résultats » explique à l’Agence Ecofin, Bayaornibè Dabiré, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO.

« En unissant nos forces et en mutualisant nos ressources, nous pouvons libérer tout le potentiel de nos richesses naturelles et transformer nos économies pour le bien-être de nos populations » a déclaré dans son discours d’ouverture le ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, qui indique que la mutualisation va améliorer la capacité de négociation des États et réduire les coûts d’exploitation grâce à des économies d’échelle.

Pour le ministre béninois de l’Energie, de l’Eau et Mines, il faut réfléchir et travailler à comment les pays ouest-africains qui n’exploitent pas encore certaines ressources minérales peuvent bénéficier de l’expérience de leurs voisins qui en exploitent.

Selon lui, les difficultés du Bénin, qui n’est pas encore reconnu comme une grande nation minière, sont un parfait exemple pour comprendre l’importance de la mutualisation. En effet, explique-t-il, il faut 6 à 7 mois au Bénin pour avoir les résultats de l’analyse d’échantillons miniers envoyés au Burkina et au Ghana. Pour réduire ce délai à 3 mois, il faut envoyer ces échantillons au Maroc. Si de bonnes stratégies de mutualisation sont mises en place, les pays ouest-africains peuvent être plus efficaces. « Seul on peut aller vite, mais ensemble on peut aller loin » a insisté le ministre.

Des défis à surmonter

Si la CEDEAO et ses pays membres semblent s’accorder sur les avantages d’une harmonisation des politiques extractives et de la mutualisation des efforts, il est légitime de se demander pourquoi la mise en œuvre des différents textes adoptés par la Communauté prend autant de temps. Comme l’a soulevé le ministre gambien du Pétrole et de l’Energie Adboulie Jobe, il faut encore transformer les cadres légaux et réglementaires en « quelque chose de pratique ».

Plusieurs experts présents à l’événement ont pointé du doigt une faible volonté politique. Pour d’autres, les divergences d’intérêts entre les Etats membres sont sous-estimées et peuvent constituer un facteur bloquant l’accélération des efforts.

Selon Jean-Baptiste Mawulé Dassekpo, professeur associé au Shenzhen Institute of Information Technology interrogé par Agence Ecofin à ce sujet, la CEDEAO est composée de pays qui disposent de ressources différentes (certains ont de l’or, d’autres ont du pétrole, d’autres des minéraux critiques ou des diamants) et en différentes quantités. Le fait que les enjeux autour de chacune de ces ressources soit différents peut d’une certaine manière être un frein à la concrétisation des processus de coopération.

Selon M. Dassekpo, s’il est vrai qu’il faut un cadre régional, ce cadre doit tenir compte des besoins et priorités de chaque pays. Même son de cloche chez M. Bayaornibè Dabiré, pour qui la mutualisation ne doit pas se faire au détriment de l’intérêt national et des besoins de chaque pays.

Louis-Nino Kansoun

Source : Agence Ecofin