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SOMISEN

Sans les coupures d’électricité, le PIB de l’Afrique du Sud serait aujourd’hui supérieur de 17% (rapport)

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Alors que les centrales à charbon vieillissantes de la compagnie publique Eskom ne parviennent plus à répondre à la demande, les coupures planifiées d’électricité plombent l’économie sud-africaine. Mais la situation devrait s’améliorer progressivement, grâce à des investissements colossaux dans les énergies renouvelables. 

Les coupures d’électricité ont causé une réduction du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique du Sud allant de 1 à 1,3% par an, depuis que la compagnie publique de l’électricité Eskom a commencé à procéder à des délestages par roulement en 2007 pour éviter un effondrement total du réseau, selon un rapport publié le 22 mars dernier par la Chambre africaine de l’énergie.

Le rapport souligne également que la taille de l’économie sud-africaine aurait pu être au moins 17 % plus importante qu’elle ne l’est aujourd’hui, si les délestages n’avaient pas été mis en œuvre.

Les économistes locaux estiment en effet que les coupures planifiées d’électricité coûtent entre 85 et 230 millions de dollars par jour en perte de production, et sapent les efforts pour réduire le chômage endémique qui touche plus de 32% de la population active.

Centenaire cette année, Eskom qui fournit plus de 90% de l’électricité du pays, est incapable à répondre à la demande, avec ses centrales à charbon vieillissantes. La compagnie qui traîne des dettes de 23 milliards de dollars, en raison plusieurs décennies de mauvaise gestion et de corruption, ne parvient plus à entretenir ses centrales existantes. Conséquence : des délestages par roulement durant 205 jours ont été enregistrés en 2022.

S’éloigner du « tout charbon »

Intitulé « The state of South African energy 2023 », le rapport précise d’autre part que la première puissance industrielle en Afrique tire 80% de son électricité du charbon. Sur le court et le moyen terme, la part de ce combustible fossile dans le mix énergétique du pays ne devrait pas changer significativement. Cette part devrait baisser légèrement, à 75% en 2025 et à 65% en 2030.  La production d’électricité à partir du charbon devrait ensuite continuer à diminuer progressivement pour se situer à 25 % seulement du total des capacités installées en 2045.

Parallèlement, la part des énergies renouvelables et du gaz naturel, qui est considéré comme un combustible de transition, devrait croître. Les parts du gaz naturel, de l’éolien terrestre et du solaire devraient atteindre respectivement de 5 %, 17 % et 7 % en 2031.  En 2045, ces mêmes sources d’énergie devraient représenter 65% de l’électricité produite dans le pays.

Par ailleurs, le rapport indique que le système avant-gardiste de vente aux enchères des énergies renouvelables lancé le gouvernement pour attirer les investisseurs privés a connu un succès retentissant. Entre 2010 et 2015, quatre appels d’offres ont permis d’attribuer 102 projets d’une capacité globale de 6 gigawatts (GW) à des entreprises privées dans le cadre de ce système baptisé « Programme d’approvisionnement indépendant en énergie renouvelable » (Renewable Energy Independent Power Producer Procurement Program/REIPPPP).

Des ressources renouvelables abondantes

Après avoir été abandonné au prétexte que les énergies renouvelables sont très coûteuses, ce programme a été relancé en 2019. Deux appels d’offres supplémentaires lancés ces dernières années ont permis d’attribuer plusieurs dizaines de projets éoliens et solaires qui devraient entrer en production en 2024 et en 2025.

En dépit des avancées réalisées grâce au programme REIPPPP, qui totalise des capacités d’environ 9,7 GW, l’Afrique du Sud n’exploite encore qu’une infime partie de ses abondantes ressources renouvelables. Ce pays d’une superficie de 1,2 million de kilomètres carrés dispose d’un potentiel photovoltaïque de 422,4 térawattheures (TWh). La partie la plus occidentale du pays présente des niveaux de rayonnement solaire très élevés, allant de 2100 kWh à plus de 2300 kWh par mètre carré.

L’énergie éolienne pourrait, quant à elle, être produite sur 80% de la superficie du pays, avec un potentiel de 20 GW sur les sites ayant un facteur de charge de 20 % et 10 GW sur les sites disposant d’un facteur de charge de 30%.

La Chambre africaine de l’énergie rappelle dans ce cadre que gouvernement sud-africain a dévoilé, en marge de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) tenue en novembre 2022 en Egypte, un « Plan d’investissement dans la transition énergétique juste » (Just Energy Transition Investment Plan/ JET IP), qui chiffre les besoins financiers à 98,7 milliards de dollars sur cinq ans. Les pays développés s’étaient déjà engagés l’an dernier à contribuer à ce plan à hauteur de 8,5 milliards de dollars alors que les engagements du secteur privé s’élèvent déjà à 33 milliards et ceux du secteur public se chiffrent à 10 milliards du secteur public.

Source : Agence Ecofin

Vers la finalisation d’un deal avec Chevron pour l’exploitation du bloc pétrogazier 14c, commun à l’Angola et du Congo

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L’Angola et la République démocratique du Congo collaborent depuis plusieurs années à la monétisation d’une zone maritime d’intérêt commun, jugée riche en hydrocarbures.

Didier Budimbu Ntubuanga, le ministre du Pétrole de la République démocratique du Congo (RDC), a annoncé, le 13 avril, qu’un accord de partage de production engageant son pays, l’Angola et la société pétrolière américaine Chevron est en cours de négociation.

L’entente en question devrait ouvrir la voie à l’exploitation et à la monétisation des ressources pétrolières hébergées dans le bloc 14c, un périmètre pétrolier dit d’intérêt commun, à cheval sur les eaux territoriales de deux pays.

D’après le ministre, les pourparlers liés aux conditions d’exploitation de cette zone en sont « pratiquement à la fin ». Depuis 15 ans, ces derniers avaient peu évolué du fait des ingérences de l’homme d’affaires israélien Dan Gertler sur ce bloc dans lequel il détenait des participations.

Si un accord est officialisé, le responsable congolais estime que la production d’or noir du site devrait commencer au plus tard deux ans après. Ce serait une source de revenus significative pour la RDC, qui, ces derniers mois, a multiplié les initiatives visant à accroître le plateau de sa production pétrolière actuellement de 25 000 b/j.

Abdel-Latif Boureima

Source : Agence Ecofin

Afrique: African Guarantee Fund et Clean Cooking Alliance s’associent en faveur du marché africain de la cuisson propre

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En Afrique, plus de 970 millions de personnes n’ont toujours pas accès à une cuisson propre. Le bois de chauffage, les déchets et le charbon de bois restent encore les principales sources d’énergie pour la cuisine sur le continent.

L’African Guarantee Fund (AGF) et la Clean Cooking Alliance (CCA) ont lancé un partenariat visant à promouvoir l’innovation financière, l’accès à la finance carbone responsable et les investissements dans les entreprises et les programmes de cuisson propre en Afrique. L’annonce a été faite le 11 avril.

Les deux organisations se concentreront principalement sur les marchés de l’Afrique de l’Est, du Sud et de l’Ouest, où il existe selon elles un besoin important et une opportunité d’accroître les investissements dans des projets verts par le biais de la cuisson propre.

« Ce partenariat réunit deux organisations dont les domaines d’expertise sont distincts et complémentaires. La connaissance approfondie qu’a AGF des institutions financières et des petites et moyennes entreprises (PME) en Afrique, combinée à la compréhension unique et aux relations de l’ACC sur les marchés de la cuisson propre et du carbone, offrent des possibilités intéressantes. », a déclaré Feisal Hussain, directeur principal des finances novatrices à CCA.

En 2020, il était estimé qu’environ 2,4 milliards de personnes dans le monde n’avaient pas accès à la cuisson propre et utilisaient des combustibles polluants pour répondre à leurs besoins quotidiens. Cette situation est particulièrement prononcée en Afrique subsaharienne, où seulement 17 % de la population utilise des solutions propres.

Abdoullah Diop

Source : Agence Ecofin

Botswana : démarrage des travaux de forage du puits de production Lesedi 6 de Tlou Energy

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Fin mars, Tlou Energy a annoncé la levée d’un investissement de 200 000 dollars australiens (132 877 dollars) devant être consacré au développement de son projet gazier de Lesedi, au Botswana.

La compagnie australienne Tlou Energy a officialisé ce jeudi 13 avril, le lancement de nouvelles activités de forage relatives au projet de production d’électricité à partir du champ de méthane de houille de Lesedi, au Botswana.

Ces travaux concernent particulièrement le puits de production Lesedi 6 et ont effectivement démarré le lundi 10 avril. Actuellement réalisées jusqu’à une profondeur de 59 mètres, ces opérations devraient permettre à terme d’accroître le volume de gaz naturel utilisable pour la production d’électricité. Les travaux devraient concerner, en plus du puits de production vertical, deux puits latéraux forés horizontalement, sur plusieurs centaines de mètres à travers le réservoir cible.

Notons que le gaz produit à partir du puits de production Lesedi 6 est destiné à être livré à la Botswana Power Corporation (BPC), une fois les activités infrastructurelles connexes achevées. La transaction est en lien avec un contrat d’achat d’électricité de 10 MW conclu récemment avec la société d’État.

Abdel-Latif Boureima

Source : Agence Ecofin

Burkina Faso : le gouvernement réglemente le traitement des résidus miniers pour l’or et d’autres substances

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Face à la menace terroriste qui pèse sur l’activité minière au Burkina Faso, avec la fermeture de certaines mines d’or, le gouvernement évalue d’autres options pour générer des revenus. Outre la raffinerie d’or annoncée, une usine de traitement de résidus miniers est en cours de construction.

Au Burkina Faso, le gouvernement a adopté un décret portant conditions d’octroi et de renouvellement d’agrément pour le traitement de résidus miniers dans le pays. Cette décision prise au cours du Conseil des ministres du jeudi 13 avril permettra d’encadrer ce secteur.

Selon le compte rendu du Conseil, les résidus miniers sont des sous-produits comme le charbon fin, les scories, etc., issus du traitement des minerais. Le décret adopté permettra la récupération de l’or et d’autres substances précieuses, à partir de ces sous-produits, en vue de leur vente. Dans une sortie faite plus tôt ce mois, le ministre des Mines Simon Pierre Boussim a confié à la presse locale que les travaux de construction de la première usine de traitement de résidus miniers sont « très avancés ».

Il faut souligner que ce nouveau projet s’inscrit dans la stratégie du gouvernement visant à accroitre et diversifier les recettes générées par le secteur minier, surtout grâce à l’exploitation de l’or. Un projet de raffinerie d’or a également été annoncé il y a quelques mois.

Selon le dernier rapport en date de l’ITIE, pour l’année 2020, le secteur minier du Burkina Faso représente un peu plus de 16 % du PIB, environ 84 % des exportations et 14,3 % des recettes de l’État. Cependant, il doit faire face à d’importants défis ces dernières années, du fait de la menace terroriste qui a obligé plusieurs sites d’exploitation artisanale à fermer, ainsi que des mines d’or industrielles.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Namibie : Bezant Resources envisage la production d’or et de cuivre à Hope dès 2024

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En Namibie, Bezant Resources a acquis en 2020 une participation majoritaire dans plusieurs licences d’exploration prometteuses dont l’une d’elles, Hope, a le potentiel pour devenir une mine à moyen terme. Les ressources minérales de Hope contiennent 192 000 tonnes de cuivre et plus de 3 000 kg d’or.

La junior minière britannique Bezant Resources a annoncé le 12 avril une levée de fonds à hauteur de 750 000 livres sterling (938 456 dollars) via l’émission de 1,87 milliard de nouvelles actions ordinaires. Les fonds seront en partie affectés au développement du projet de cuivre-or Hope en Namibie, pour lequel la société attend la délivrance d’un permis d’exploitation minière.

Dans le détail, Bezant mènera une série d’études techniques en vue d’une exploitation à ciel ouvert de cuivre et d’or dotée d’une capacité de traitement annuelle de 8 000 tonnes par an d’ici 2024. En parallèle à ces travaux, des discussions auront lieu avec de potentiels bailleurs de fonds en vue de trouver le financement nécessaire pour lancer l’exploitation minière.

Notons qu’un programme de forage de reconnaissance est également prévu sur le site en vue de confirmer une cible importante située à 56 km du projet Hope et identifiée au cours d’un précédent levé aéroporté. Cette cible pourrait avoir du potentiel pour une exploitation minière indépendante.

Pour rappel, le projet Hope héberge 10,18 millions de tonnes de ressources minérales titrant 1,89 % de cuivre et 0,3 g/t d’or. Bezant Resources est également active au Botswana sur le manganèse de Kanye ou encore sur un projet de cuivre-or aux Philippines.

Source : Agence Ecofin

Maroc : Emmerson veut lancer la construction de la mine de potasse Khemisset cette année

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En février 2023, Emmerson a engagé quatre banques dont la BOA et la Banque centrale populaire, pour trouver le financement nécessaire à la construction de sa mine de potasse Khemisset au Maroc. Depuis, la société travaille à obtenir les autorisations nécessaires pour commencer les travaux.

Au Maroc, Emmerson vise le début des travaux de construction de sa mine de potasse Khemisset cette année. C’est du moins ce qu’a déclaré son PDG Graham Clarke, dans une mise à jour publiée le 13 avril par la compagnie minière basée sur l’Île de Man, une dépendance de la Couronne britannique.

Dans son communiqué du jour, la société fait part des progrès qu’elle a réalisés au cours du premier trimestre 2023, afin de respecter cet objectif. Il s’agit notamment de l’ingénierie de base qui est pratiquement achevée et du processus d’octroi du permis environnemental qui arrive bientôt à son terme.

« Nos efforts pour finaliser les derniers points en suspens avec les autorités compétentes au Maroc avant que notre évaluation d’impact environnemental ne soit autorisée continuent d’être récompensés par des réunions constructives et des encouragements de la part des différentes agences impliquées », a expliqué le dirigeant.

Plus tôt cette année, Emmerson a confié à un consortium de banques marocaines et internationales la tâche de l’aider à mobiliser un financement de 310 millions $ pour financer le développement de la mine Khemisset. Sur une durée de vie de 19 ans, cette dernière peut livrer annuellement plus de 700 000 tonnes de muriate de potasse.

Source : Agence Ecofin

Ghana : Castle Minerals publie sa première estimation de ressources pour le projet de graphite Kambale

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Premier producteur africain d’or, le Ghana a l’occasion de diversifier son secteur minier grâce à la transition énergétique. Le pays dispose en effet d’importantes ressources de lithium et de graphite, deux matériaux indispensables à la production des batteries des véhicules électriques.

Le Ghana dispose d’au moins 1,4 million de tonnes de graphite à Kambale, un projet piloté par l’australien Castle Minerals dans la région de l’Upper West. C’est l’annonce faite le 12 avril par le propriétaire à l’occasion de la première estimation de ressources minérales (MRE) pour l’actif.

Plus d’un tiers de cette ressource est classée dans la catégorie indiquée, une des plus fiables en matière d’estimation dans le secteur minier. La société compte augmenter cette proportion à la faveur d’un nouveau programme d’exploration qui permettra également de localiser d’autres minéralisations éventuelles de graphite dans la région.

Notons par ailleurs que Castle va produire un concentré de graphite en vrac pour effectuer des tests sur sa qualité en vue d’un usage pour la production de matériaux de batteries électriques. Si cette étape est concluante, l’intérêt des investisseurs pour le projet devrait se renforcer, car le graphite de qualité batterie fait l’objet d’une forte demande en raison de l’explosion des ventes de véhicules électriques depuis quelques années.

Avec le développement en cours de la première mine de lithium du pays à Ewoyaa, projet piloté par une autre société australienne, Atlantic Lithium, le Ghana peut s’appuyer sur la transition énergétique pour diversifier son secteur minier. Tout en réduisant sa dépendance aux fluctuations du cours de l’or, son premier produit d’exportation, l’émergence d’une industrie dédiée aux batteries électriques devrait accroitre le poids des Mines au sein de l’économie.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Le plan de l’Ouganda pour concrétiser le potentiel de ses vastes ressources minérales

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En juin 2022, l’Ouganda a défrayé la chronique en déclarant héberger dans son sous-sol des gisements de minerai d’or d’environ 31 millions de tonnes. D’après les autorités, une fois ces ressources exploitées et traitées, elles peuvent permettre de produire 320 000 tonnes d’or raffiné. A titre de comparaison, la production mondiale d’or se chiffre actuellement à environ 3000 tonnes par an. Si peu d’éléments existent à ce stade pour attester de la fiabilité de ces estimations ougandaises, l’Etat ougandais espère attirer l’attention des investisseurs avec cette sortie et faire passer un cap à son secteur minier dominé par l’exploitation artisanale. Pour tirer profit de ses vastes richesses minières qui englobent également des minéraux stratégiques, Kampala a identifié l’industrialisation du secteur comme une étape cruciale et s’active pour y parvenir. 

Selon les données de la chambre des mines ougandaises, le secteur minier du pays (que ce soit l’or ou les autres minéraux) est encore largement dominé par l’exploitation artisanale et à petite échelle (ASM). 90% des minéraux produits en Ouganda proviendraient des ASM, ce qui donne une idée du cap que le pays doit encore franchir en matière d’industrialisation pour produire à plus grande échelle. Concernant l’or par exemple, si l’Ouganda exporte de gros volumes grâce aux raffineries installées sur son sol (les exportations d’or du pays sont passées de 20 millions $ en décembre 2017 à 165 millions $ en juin 2021), on sait que ces raffineries font l’objet de controverses sur leurs sources d’approvisionnement en minerai.

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La mine de Kilembe était exploitée jusque dans les années 70. 

Dans sa volonté d’inverser la tendance en développant une industrie minière solide, l’Ouganda met d’abord en avant le potentiel de son sous-sol. En dehors des ressources aurifères, le pays héberge du cuivre et du cobalt dans le district de Kasese, où une mine (Kilembe) a d’ailleurs été exploitée jusque dans les années 70. En outre, son sous-sol contiendrait plus de 250 millions de tonnes de fer dans plusieurs districts, ainsi que des roches de pegmatite, minerai abritant le lithium, ou encore du coltan, de l’étain, du graphite et même des terres rares. Cependant, le potentiel minéral ne suffit pas à lui seul à attirer les investisseurs. La Chambre des Mines déclare justement à ce propos que le pays a besoin de créer « un environnement attractif pour les investissements et de travailler à la protection de ces mêmes investissements ». 

Les efforts de l’Ouganda pour industrialiser le secteur aurifère

Lorsque l’Ouganda a annoncé il y a quelques mois héberger des gisements d’or d’environ 31 millions de tonnes, la nouvelle a fait réagir analystes, experts et autres acteurs du secteur mondial du métal précieux. Plusieurs d’entre eux ont émis des réserves concernant la validité des estimations effectuées grâce à des levés aériens. Chacun comprend que si le pays fournissait des preuves de l’existence de ces gisements, le marché de l’or en serait profondément secoué. D’autres se sont posé des questions sur la viabilité des ressources et de leur exploitation, certains trouvant les prévisions du gouvernement ougandais « insensé et extrêmement optimiste ».

Loin de ce scepticisme, l’Etat ougandais semble ne pas vouloir perdre du temps. On apprend ainsi de la presse locale et internationale, que le pays a commencé par attribuer des licences à des compagnies étrangères sur les gisements aurifères. Une licence d’exploitation a été accordée à la société chinoise Wagagai Gold Mining Company pour le développement d’une mine (Busia) et d’une raffinerie, les détails concernant le montant de l’investissement et le coût du projet étant restés un peu flous.

Dans le même temps, une agence gouvernementale dénommée Uganda Free Zone Authority (UFZA) a été mise sur pied avec comme objectif de créer des opportunités pour les investissements orientés vers l’exportation. Par son biais, l’Etat essaie d’attirer les investisseurs étrangers dans le secteur minier en leur offrant des incitations fiscales. Selon Mining Technology, Wagagai Gold Mining bénéficie d’un certain nombre d’exonérations fiscales à l’importation et l’exportation dans le cadre de son projet.

Si les incitations fiscales peuvent encourager l’investissement, l’Etat compte de son côté sur son nouveau code minier, adopté en février 2022 par le Parlement puis promulgué en octobre dernier par le président Yoweri Museveni, pour tirer profit de l’exploitation des ressources. La charte minière abolit le principe du « premier arrivé, premier servi » au profit d’un appel d’offres concurrentiel. Le processus de demande de permis se fera désormais en ligne et l’Etat veut non seulement apporter davantage de transparence dans le secteur, mais aussi s’assurer le meilleur partenariat possible avec les investisseurs.

La charte minière abolit le principe du « premier arrivé, premier servi » au profit d’un appel d’offres concurrentiel. Le processus de demande de permis se fera désormais en ligne.

Le nouveau code minier prévoit aussi la création d’une compagnie minière nationale dénommée Uganda National Mining Company. Cette dernière permettra à l’Ouganda de prendre une participation gratuite allant jusqu’à 15 % dans tous les projets miniers du pays.

« La nouvelle loi vise à fournir un régime juridique solide, prévisible et transparent, à améliorer la gouvernance minière et les processus commerciaux, à assurer une collecte et une gestion efficaces des revenus miniers, à promouvoir la valeur ajoutée des minéraux et à accroître le commerce des minéraux », commente-t-on du côté de Kampala.

Par ailleurs, la question de l’exploitation minière illégale et informelle est également prise en compte par la charte minière. Pour décourager le phénomène, il est prévu des amendes ainsi que des condamnations à des peines de prison à l’encontre des coupables.

Des compagnies minières intéressées par les minéraux stratégiques

Au-delà de l’or, l’industrie minière que s’attèle à développer l’Etat ougandais concernant également d’autres minéraux stratégiques comme les terres rares ou le graphite. Dans le secteur du graphite, le plus grand projet de l’Ouganda, celui d’Orom-Cross, est développé par la compagnie minière Blencowe Resources. Cette dernière a publié au deuxième semestre 2022 les résultats d’une étude de préfaisabilité qui propose un plan de développement en plusieurs phases afin d’atteindre l’entrée en production complète pour 2025. Après la mise en service d’une usine pilote d’une capacité annuelle de 1500 tonnes au cours de la deuxième moitié de l’année 2023, la compagnie compte injecter 62 millions de dollars dans la construction d’une usine d’une capacité de 800 000 tonnes par an. Cette dernière et l’ensemble des infrastructures connexes, à savoir les routes, canaux de communication, électricité et camp minier, seront achevés d’ici 2024-2025. Une fois le projet en service, la compagnie prévoit d’installer deux nouvelles usines pour augmenter les volumes produits.

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Le projet de terres rares à Makuutu. 

En dehors du graphite dont le marché fait face à de nouveaux enjeux avec le boom des véhicules électriques, l’Ouganda a également conclu un partenariat pour développer une mine de terres rares à Makuutu. C’est Ionic Rare Earth qui pilote le projet qui aurait la capacité de livrer 40 090 tonnes d’oxyde de terres rares durant la première phase de son développement. Pour développer cette phase, il lui faut un capital de 120,8 millions de dollars, récupérable au bout de trois ans. Ionic s’attend des revenus nets de 3,98 milliards $ et à un bénéfice avant impôts de 1,60 milliard $ au bout de cette phase. L’entrée en production du projet est prévue pour fin 2024.

Des défis importants à relever

Les efforts de l’Ouganda pour industrialiser son secteur minier sont louables. Si les quelques compagnies susmentionnées vont au bout de leurs différents projets, cela pourrait avoir un effet entrainant et attirer d’autres investisseurs dans le pays. C’est justement le pari que fait l’Etat qui cherche à augmenter la contribution du secteur minier au PIB (actuellement à moins de 3%). Toutefois, il faudra pour le pays aller au bout de ses réformes afin d’assainir ce secteur longtemps pointé du doigt par des ONG internationales pour des problèmes de corruption.

En mars 2022, le département américain du Trésor a imposé des sanctions à l’encontre de l’homme d’affaires Alain Goetz et African Gold Refinery, la raffinerie à l’origine du boom des exportations ougandaises d’or. L’entreprise et son promoteur seraient en effet impliqués dans un trafic illicite d’or en provenance de la RDC voisine. Hormis la problématique de lutte contre la corruption et du risque que peut représenter pour les investisseurs l’environnement politique dans le pays, on peut citer, entre autres défis, la gestion de l’impact de l’industrie minière naissante sur l’environnement et sur la vie des populations locales.

Louis-Nino Kansoun

Source : Agence Ecofin

Chronique : Les frais de traitement du zinc bondissent après le goulot d’étranglement de la fonderie en 2022

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Le marché du zinc a été marqué par les problèmes des fonderies l’année dernière, la production mondiale de métaux raffinés ayant chuté de 4,1 % par rapport à 2021, selon le Groupe d’étude international sur le plomb et le zinc (ILZSG).

Il s’agit de la plus forte baisse de la production mondiale de zinc depuis 2009, une année de perturbations massives causées par la crise financière mondiale et l’effondrement des prix des métaux industriels qui a suivi.

Mais le goulot d’étranglement de la fonderie était suffisamment grave pour générer un déficit d’approvisionnement mondial de plus de 300 000 tonnes, selon ILZSG.

Cette année sera-t-elle différente ?

Une forte augmentation des frais annuels de traitement de fonderie de référence devrait inciter à un redressement de la production de métaux. Toutefois, l’ampleur du rebond dépendra également de problèmes structurels, en particulier la disponibilité de l’électricité en Europe et en Chine.

Chaîne d’approvisionnement désynchronisée

Les frais de traitement de référence de cette année, les frais qu’une fonderie perçoit pour convertir les concentrés extraits en métal, ont été fixés à 274 $ la tonne, contre 230 $ en 2022 et 159 $ en 2021.

L’indice de référence, signalé pour la première fois par Fastmarkets, a été réglé entre Korea Zinc et Teck Resources et comprend une participation au prix supérieure à un prix LME de 3 000 $ la tonne.

Il s’agit de la deuxième référence la plus élevée en une décennie, éclipsée seulement en 2020, lorsqu’elle a été fixée à 299,75 $ la tonne.

Cette année-là, on s’attendait à ce qu’une augmentation tant attendue de l’approvisionnement minier déferle sur le marché, permettant aux fonderies de récolter les fruits d’une surabondance de matières premières.

Les choses ne se sont pas passées ainsi. La production minière mondiale a chuté de 4,3 % en 2020, les blocages de Covid-19 ayant frappé la production dans les principaux pays producteurs tels que le Pérou.

Les fonderies n’ont pratiquement pas été touchées. Le resserrement inattendu qui en a résulté sur le marché des concentrés a vu l’indice de référence diminuer de près de moitié en 2021.

La dynamique de la chaîne d’approvisionnement du zinc s’est depuis inversée.

L’approvisionnement des mines a connu une forte reprise post-Covid et bien qu’il ait de nouveau faibli en 2022, il a encore mieux résisté que les performances des fonderies mondiales.

L’inadéquation entre la production de la mine de zinc et celle de la fonderie a entraîné une constitution de stocks de concentrés sur deux ans et une augmentation des frais de traitement ponctuel sur le marché chinois alors que les mineurs se font concurrence pour trouver un débouché à leur production.

Le bond de la référence annuelle renforce le signal du marché au comptant et devrait, en théorie, inciter les fonderies à augmenter leur production cette année, comblant ou inversant le déficit d’approvisionnement en métal affiné.

Récupération de la fonderie ?

Il y a des signes que l’incitation fonctionne déjà.

Les importations chinoises de concentrés de zinc ont augmenté depuis août de l’année dernière et ont augmenté de 30 % au cours des deux premiers mois de 2023.

La production de zinc raffiné du pays a bondi de 6,6 % au cours des trois premiers mois de cette année après avoir baissé de 1,8 % en 2022, selon le fournisseur de données Shanghai Metal Markets.

En Europe, où la production s’est effondrée l’an dernier en raison des prix élevés de l’énergie, il y a des signes de reprise. La fonderie d’Auby en France est revenue de l’entretien et de la maintenance le mois dernier, selon l’opérateur Nyrstar.

Cependant, la société, contrôlée par Trafigura, a noté qu’elle « continue de gérer la production sur ses sites européens » face à l’incertitude persistante autour de la tarification de l’électricité.

C’est un avertissement que tous les problèmes de fonderie de l’année dernière ne seront pas résolus uniquement par des frais de traitement plus élevés.

L’usine de Nordenham de Glencore en Allemagne reste en état d’entretien et de maintenance, tout comme la principale ligne de production de l’entreprise à l’usine de Portovesme en Italie.

Bien que la flambée des prix de l’électricité de l’année dernière se soit atténuée, les perspectives incertaines pour l’année à venir, en particulier l’hiver prochain, compliquent les aspects économiques de la réouverture des capacités inutilisées.

La capacité de raffinage nord-américaine a pris un coup permanent avec la fermeture l’an dernier de la fonderie de Flin Flon, tandis que l’usine de Valleyfield, exploitée par le Fonds de revenu Noranda, est aux prises avec des problèmes techniques.

Un arrêt de maintenance de six semaines à la fin de l’année dernière a stabilisé les opérations, a déclaré la société, mais « ne résoudra pas complètement les problèmes opérationnels sous-jacents ». Cela pourrait nécessiter un arrêt plus prolongé, mais le calendrier ne sera pas avant 2024, car les options sont évaluées.

Même en Chine, il convient de rappeler qu’une partie de la baisse de production de l’année dernière n’avait rien à voir avec les incitations du marché, mais plutôt avec la disponibilité de l’électricité. La sécheresse dans les provinces riches en hydroélectricité du Yunnan et du Sichuan a entraîné des temps d’arrêt obligatoires pour de nombreux gros consommateurs d’électricité, y compris les fonderies de zinc.

Récit d’ours (encore)

L’augmentation de la charge de traitement de référence, combinée à des primes toujours élevées pour le zinc affiné sur le marché physique, devrait générer une augmentation de la production de métaux cette année.

C’est pourquoi les analystes sont généralement optimistes quant aux perspectives du zinc. Le sondage d’analystes de Reuters au début de l’année a révélé une attente médiane de baisse des prix en 2023 et 2024, l’excédent de la mine étant converti en excédent de métal au cours des prochains mois.

C’est bien sûr ce à quoi tout le monde s’attendait en 2020, lorsque la référence des frais de traitement a atteint un sommet d’une décennie dans la perspective d’une vague d’approvisionnement minier qui n’est arrivée qu’un an plus tard.

Cette fois-ci, ce sont les performances de la fonderie qui détermineront si le récit baissier autour du zinc s’avère correct.

L’incitation du marché à augmenter la production des fonderies est maintenant confirmée par le point de référence des charges de traitement de cette année. Mais les problèmes structurels, notamment la disponibilité de l’électricité en Europe et en Chine, peuvent encore agir comme un puissant frein.

(Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur, Andy Home, chroniqueur pour Reuters.)

(Édité par Jane Merriman)

Source : mining.com