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Le Nigeria veut obliger les compagnies minières à transformer localement leur production

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Le Nigeria dispose de plus de 700 milliards de dollars de ressources minérales, mais son secteur minier représente annuellement moins de 1 % du PIB. Depuis quelques années, le pays multiplie les initiatives pour accroitre cette contribution des Mines à l’économie.

Au Nigeria, les autorités veulent durcir les règles d’obtention de permis d’exploitation minière afin d’y inclure l’obligation de traiter et de raffiner localement des métaux comme le lithium et le zinc. C’est l’annonce faite le 18 octobre par le ministre des Minéraux solides Dele Alake au cours du Nigeria Mining Week à Abuja.

Cette décision qui permettra d’ajouter localement de la valeur à la production des mines s’inscrit dans une stratégie visant à accroitre la contribution du secteur minier à l’économie. Malgré des ressources minérales évaluées à plus de 700 milliards de dollars, le secteur minier local est en effet peu développé et représente moins de 1 % du PIB du Nigeria. Plus tôt cette année, la création d’une nouvelle compagnie minière a ainsi été annoncée pour attirer les investissements dans l’extraction du minerai de fer, du charbon ou encore de l’or.

Si l’annonce de M. Alake peut d’abord apparaitre comme un frein pour ces nouveaux investissements attendus, il faut souligner que le Nigeria dispose de sérieux atouts, particulièrement dans le secteur du lithium et de l’or. L’exploitation aurifère est dominée par les artisans miniers et le succès du canadien Thor Explorations qui exploite depuis 2021 la seule mine d’or industrielle dans le pays, peut inspirer d’autres compagnies. La compagnie s’est même lancée dans l’exploration du lithium depuis quelques mois.

Selon le ministre des Minéraux solides, le gouvernement a d’ailleurs investi 15 milliards de nairas (19,6 millions $) au cours des dernières années pour identifier le potentiel minéral du pays. « Les rapports préliminaires de ce projet ont révélé des découvertes massives qui ont littéralement placé le Nigeria sur la carte mondiale des pays riches en lithium », a-t-il ajouté, dans des propos relayés par Reuters.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Tanzanie : les mines d’or de Shanta en bonne voie pour livrer environ 100 000 onces en 2023

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En 2022, Shanta Gold a produit 65 000 onces d’or en Tanzanie, grâce à sa seule mine New Luika. La compagnie a mis en service il y a quelques mois une deuxième mine d’or dans le pays, Singida, ce qui lui permet de viser plus haut cette année.

La compagnie minière Shanta Gold, active en Tanzanie sur les mines d’or New Luika et Singida, a publié le 23 octobre son rapport d’activités pour le troisième trimestre 2023. Elle a produit 27 935 onces sur la période, ce qui la rapproche un peu plus de son objectif de produire au maximum 98 000 onces d’or en 2023.

Sur les neuf premiers mois de l’année, Shanta a en effet produit 73 655 onces, dont 52 926 provenant de la mine d’or New Luika. Le reste de la production est due à la mine d’or Singida, entrée en service fin mars.

« Notre performance au cours du troisième trimestre démontre la stabilité et la fiabilité des volumes de production que nous avons travaillé dur pour atteindre, avec une production d’or […] conforme aux attentes et renforçant matériellement notre confiance dans la réalisation de notre objectif », a commenté Eric Zurrin, PDG de la compagnie.

Notons que les bonnes performances des mines d’or de Shanta influeront sur la production nationale d’or de la Tanzanie, leader du secteur aurifère en Afrique de l’Est, et donc sur les revenus miniers du pays. Le gouvernement veut notamment atteindre une contribution de 10 % au PIB pour le secteur minier d’ici 2025.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Ghana : les ressources indiquées du projet de graphite Kambale en hausse de 55 %

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En avril dernier, Castle Minerals a publié une première estimation de ressources de 1,4 million de tonnes de graphite pour son projet Kambale. Plus d’un tiers de cette ressource était dans la catégorie indiquée. Des travaux au cours des derniers mois ont permis d’améliorer ces chiffres.

Au Ghana, le projet Kambale héberge 22,4 millions de tonnes de ressources minérales à une teneur de 8,6 %, soit 1,9 million de tonnes de graphite. C’est du moins ce qu’a annoncé Castle Minerals dans sa dernière estimation, précisant qu’il s’agit d’une hausse de 38 %.

Les ressources minérales indiquées du projet ont progressé de 55 % par rapport à l’estimation initiale, pour atteindre 843 000 tonnes de graphite. Selon la compagnie, ces améliorations constituent une avancée dans le développement du projet et ouvrent la voie à une étude exploratoire. Cette dernière fournira notamment des informations sur la capacité de production de la future mine, l’investissement nécessaire pour la construire et les revenus attendus.

« 43 % des ressources minérales se situent dans la catégorie des ressources indiquées, dont le niveau de confiance est plus élevé. L’augmentation constitue une base très solide sur laquelle nous pourrons faire progresser nos ambitions en matière de développement », a commenté Stephen Stone, DG de Castle Minerals.

Outre la mise à jour de l’estimation des ressources minérales, Castle Minerals a récemment pu produire un concentré de graphite en paillettes fines de qualité commerciale. Le graphite en paillettes est un matériau utilisé dans la fabrication des anodes de batteries lithium-ion, et des tests en cours en Allemagne vont évaluer la qualité du graphite de Kambale pour un tel usage. Kambale pourrait donc positionner le Ghana comme un fournisseur d’au moins deux minéraux stratégiques pour la transition énergétique, le graphite et le lithium.

Le Ghana ambitionne en effet de produire du lithium et a octroyé la semaine dernière un permis d’exploitation minière pour la première mine de lithium du pays. Le précieux sésame a été délivré à Atlantic Lithium et à son projet Ewoyaa. Ces différentes avancées offrent de bonnes perspectives pour la diversification du secteur minier local, actuellement dépendant largement de l’exploitation de l’or, pour lequel le Ghana est le premier producteur africain.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Afrique du Sud : Southern Palladium vise un permis minier pour le platine de Bengwenyama d’ici fin 2024

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Fin septembre, Southern Palladium a soumis une demande de permis d’exploitation minière pour le projet Bengwenyama. Une décision positive des autorités sud-africaines favoriserait l’émergence d’un nouveau producteur de platine dans un pays qui est déjà le leader mondial dans ce secteur.

En Afrique du Sud, le ministère des Ressources minérales et de l’Énergie a accepté la demande de permis d’exploitation minière transmise fin septembre par Southern Palladium. C’est l’annonce faite le 23 octobre par la compagnie qui précise que cette approbation ouvre la voie à une décision du ministère concernant l’exploitation des métaux du groupe du platine de Bengwenyama, d’ici la fin de l’année 2024.

En attendant, la société peut lancer des études et des consultations d’experts en environnement pour valider le permis miner dans quelques mois. Dans son communiqué, Southern Palladium indique également qu’une étude géotechnique menée par OHMS a confirmé l’adéquation des méthodes d’exploitation souterraine conventionnelle avec les caractéristiques de Bengwenyama. Les résultats soutiendront l’étude exploratoire en cours, et la future étude de faisabilité.

« Les conclusions de l’étude sont rassurantes. Elles indiquent que les opérations minières à des profondeurs supérieures à 50 mètres sous terre ne constituent pas une menace pour les infrastructures de surface. La disposition conventionnelle que nous proposons devrait permettre d’obtenir un taux d’extraction minière allant de 91 % près de la surface à 78 %, en fonction de la profondeur sous la surface », indique Johan Odendaal, DG de la compagnie.

Pour rappel, Southern Palladium contrôle 70 % d’intérêts dans le projet de métaux du groupe du platine Bengwenyama qui héberge 25,12 millions d’onces de ressources minérales inférées. Une mise à jour de cette estimation est attendue d’ici la fin de l’année, suivie des résultats de l’étude exploratoire qui donneront des détails sur la capacité de production de la future mine, l’investissement initial nécessaire et les revenus attendus.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Tanzanie : Volt Resources mobilise des fonds pour développer son projet de graphite Bunyu

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Le projet Bunyu peut livrer annuellement près de 25 000 tonnes de graphite pour la première phase d’exploitation, selon une étude de faisabilité de 2023. Volt Resources peut profiter des restrictions annoncées sur les exportations en Chine pour accélérer le développement de son actif tanzanien.

Volt Resources a annoncé le 23 octobre une levée de fonds de 1,63 million de dollars australiens (1,02 million $). Le financement sera mobilisé via un placement d’actions et un plan d’achat d’actions et sera en partie affecté au développement du projet de graphite Bunyu en Tanzanie.

Détenu à 100 % par Volt Resources, le projet Bunyu peut livrer en moyenne 24 780 tonnes de graphite par an pour la phase 1, selon une étude de faisabilité actualisée publiée en août dernier. Une phase 2 doit ensuite permettre de porter la production à 170 000 tonnes/an.

Pour construire la mine, un investissement initial de 33,1 millions $ est nécessaire. Selon la compagnie, la décision de la Chine, premier producteur mondial de graphite, d’imposer des restrictions sur ses exportations à partir du 1er décembre, pourrait favoriser le développement plus rapide de Bunyu.

« Étant donné que la Chine domine actuellement la production et le raffinage du graphite, cette décision va probablement mettre l’accent sur les sources de graphite extérieures à la Chine, ce qui placera sous les feux de la rampe les entreprises proposant une solution intégrée comme Volt », estime Prashant Chintawar, DG de Volt Resources.

Notons qu’une partie du financement obtenu dans le cadre de cette levée de fonds sera consacré au projet de graphite Zavalievsky en Ukraine et à la mise en place d’un projet de transformation du graphite en matériaux pour batteries de véhicules électriques.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Ouganda : le gouvernement donne son feu vert au développement de la mine de terres rares Makuutu

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A l’Africa Down Under en septembre 2023, la ministre ougandaise des Mines a annoncé l’octroi imminent d’un permis minier pour le projet Makuutu. Ce dernier est bien placé pour devenir la première mine de terres rares d’Ouganda et fournir une nouvelle alternative africaine à la domination chinoise.

L’Ouganda devrait bientôt abriter sa première mine de terres rares, grâce au projet Makuutu. La direction de l’étude géologique et des Mines (DGSM) vient en effet d’approuver la demande de permis d’exploitation minière déposée il y a un peu plus d’un an par le propriétaire de l’actif, Ionic Rare Earths.

Selon un communiqué de la compagnie australienne publié le 20 octobre, l’octroi officiel du titre minier est désormais soumis au paiement des frais annuels et aux dernières vérifications réglementaires du ministère ougandais des Mines.

« Cette annonce renforce le projet Makuutu comme l’un des actifs de terres rares lourdes les plus importants et les plus avancés au monde, prêt à être développé, et nous sommes impatients de passer aux étapes suivantes », a commenté Tim Harrison, DG de la compagnie.

D’après une étude de faisabilité publiée en mars 2023, le projet Makuutu devrait avoir une durée de 35 ans pour sa première phase d’exploitation et livrer 40 090 tonnes d’oxyde de terres rares sur la période. Le capital initial pour concrétiser ce potentiel est estimé à 121 millions de dollars.

Après sa mise en service, la future mine de terres rares Makuutu devrait non seulement accroitre les revenus miniers de l’Ouganda, mais aussi positionner le pays comme un acteur non négligeable dans le secteur des minéraux critiques en Afrique et dans le monde. L’approvisionnement mondial en terres rares est en effet concentré en Chine et toute nouvelle mine en dehors de l’empire du Milieu est favorablement accueillie, particulièrement par les pays occidentaux qui veulent réduire leur dépendance à l’égard de Pékin.

Pour rappel, les terres rares sont utilisées dans les véhicules électriques, les panneaux solaires et dans des secteurs vitaux comme la Défense, notamment dans les technologies militaires comme les lasers ou les systèmes de guidage pour missiles. En Afrique, seul le Burundi abrite une mine de terres rares, mais d’autres pays se préparent à le rejoindre, à l’instar de l’Afrique du Sud, de la Namibie ou de la Tanzanie.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Ghana : le gouvernement approuve la construction de la première mine de lithium

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Piloté par Atlantic Lithium, le projet Ewoyaa est bien placé pour devenir d’ici deux ans la première mine de lithium du Ghana. L’octroi du permis minier par le gouvernement devrait accélérer le développement du projet et positionner le pays sur le marché des batteries pour véhicules électriques.

Au Ghana, le gouvernement a octroyé un permis d’exploitation minière à Atlantic Lithium pour le projet Ewoyaa, destiné à devenir la première mine de lithium du pays. C’est l’annonce faite le 20 octobre par la compagnie australienne qui précise que cette autorisation est valable pour une période initiale de 15 ans, avec une possibilité de renouvellement.

L’octroi de cette licence oblige Atlantic Lithium à démarrer la production commerciale à sa mine dans un délai de 24 mois, à compter de la ratification du titre minier par le Parlement ghanéen. Alors que le gouvernement a publiquement annoncé son intention de jouer un rôle important dans la chaine d’approvisionnement des véhicules électriques, Atlantic Lithium s’est également engagé à évaluer la possibilité de transformer localement le concentré de spodumène.

En ce qui concerne le régime fiscal, le gouvernement a obtenu une participation gratuite de 13 % dans la future mine, et une participation de 6 % pour son fonds minier (MIIF). La redevance minière est par ailleurs fixée à 10 %, et les termes du bail minier obligent la compagnie à être cotée sur la bourse du Ghana.

« L’attribution du bail minier pour le projet Ewoyaa Lithium, le premier à être accordé pour le lithium dans le pays, est de bon augure à la fois pour le Ghana et pour Atlantic Lithium. Il s’agit d’une déclaration d’intention du Ghana de s’établir comme une plaque tournante de premier plan en Afrique dans la chaine d’approvisionnement des véhicules électriques », a commenté Neil Herbert, président exécutif de la compagnie.

Selon l’étude de faisabilité publiée le 29 juin 2023, la mine de lithium Ewoyaa peut produire 3,6 millions de tonnes de concentré de spodumène sur 12 ans, avec plus de 6 milliards de dollars de revenus attendus. L’investissement initial estimé à 185 millions de dollars sera majoritairement apporté par l’américain Piedmont Lithium. Ce dernier qui détiendra 40,5 % d’intérêts dans Ewoyaa, à égalité avec Atlantic Lithium, achètera également une partie de la future production de la mine.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

RDC : Eurasian Resources veut investir 800 millions $ dans une nouvelle usine de cuivre-cobalt

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La RDC fournit environ 70 % du cobalt et est le troisième producteur mondial de cuivre. Le pays devrait bientôt dépasser le Pérou sur le podium des principaux producteurs mondiaux de cuivre, grâce au développement de nouvelles mines.

La compagnie minière Eurasian Resources Group (ERG) prévoit d’investir 800 millions de dollars pour remettre en service son exploitation de cuivre et de cobalt Comide en RDC. Selon les détails relayés le 20 octobre par Bloomberg, la construction de l’usine hydrométallurgique sera achevée en 2025.

Au cours des deux premières phases d’exploitation, l’installation devrait produire annuellement 40 000 tonnes de cathodes de cuivre et 7 000 tonnes d’hydroxyde de cobalt. La production sera ensuite doublée, et pourra atteindre finalement 120 000 tonnes de cuivre.

Cette annonce intervient alors que la compagnie et le gouvernement congolais sont engagés dans un bras de fer depuis quelques mois. Début juin, le ministère des Mines a infligé une interdiction d’activité de trois mois à la compagnie pour pollution environnementale, alors qu’en août, des informations apparues dans la presse ont fait état de la volonté du gouvernement de racheter à ERG certaines mines de cuivre et cobalt.

Pour rappel, Eurasian Resources Group est une société non cotée en bourse, contrôlée à 60 % par ses fondateurs et à 40 % par le gouvernement du Kazakhstan. Elle possède plusieurs mines de cuivre et de cobalt en RDC et en Zambie.

Source : Agence Ecofin

Le fonds Q Global lève 1 milliard USD à investir dans les métaux « verts » en Afrique

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Cuivre, lithium, graphite et terres rares sont des ressources actuellement très demandées dans le cadre de la transition énergétique. Plusieurs pays africains en hébergent d’immenses gisements, suscitant un intérêt croissant de la part d’investisseurs miniers locaux et d’ailleurs.

Le fonds sud-africain Q Global Commodities (QGC) a conclu un accord avec F9 Capital Management, fonds basé à Abu Dhabi, pour consacrer 1 milliard de dollars US à la production de minéraux essentiels à la transition énergétique. Il s’agira d’investir cette somme dans l’exploitation de gisements de lithium, de cuivre et de nickel en Afrique australe et orientale.

Selon les détails relayés par Bloomberg, un fonds de transition énergétique créé à cet effet et géré par F9 détiendra 30% des actifs choisis. Les investissements seront réalisés non seulement dans les mines, mais aussi dans les usines et la chaine logistique, a indiqué l’investisseur sud-africain Quinton Van der Burgh, qui détient et dirige QGC.

Il ne s’agit pas de la première incursion de QGC dans le secteur des métaux verts. Historiquement présente dans l’exploitation du charbon, la société s’est diversifiée au cours des 3 dernières années avec des investissements dans le nickel, le cuivre et même le lithium. Le dernier en date concerne la prise d’une participation dans Marula Mining, et par ricochet dans la mine de lithium et de tantale Blesberg en Afrique du Sud, ainsi que les projets de cuivre Kinusi et de graphite Bagamoyo en Tanzanie.

Le portefeuille de métaux géré par QGC atteindrait désormais une valeur estimée à plus de 1 000 milliards de rands (plus de 50 milliards $). L’intérêt du fonds pour les minéraux « verts » se justifie certes par la hausse de la demande mondiale dans le contexte de la transition énergétique, mais aussi par la richesse du continent en ce qui concerne ces ressources.

L’Afrique compte deux grands producteurs de cuivre avec la RDC, 3e à l’échelle mondiale, et la Zambie. D’ici 2026, le continent représentera également 40% de l’offre mondiale de graphite, selon le cabinet Benchmark Mineral, alors que d’immenses gisements de lithium au Mali, en RDC et au Zimbabwe sont en production ou y entreront dans quelques mois ou années.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Restrictions sur les exportations de graphite : comment la Chine favorise sans le vouloir les projets africains

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La Chine fournit 70 % du graphite mondial et est à ce titre un acteur incontournable du marché. La décision de Pékin d’imposer des permis d’exportation sur les produits en graphite pourrait cependant redistribuer les cartes à moyen terme, en faveur de certains pays africains notamment.

Premier producteur mondial de graphite, la Chine va imposer des permis d’exportation sur trois types de produits en graphite à partir du 1er décembre 2023. C’est l’annonce faite le 20 octobre par le ministère chinois du Commerce qui précise qu’il s’agit d’une décision destinée à protéger « la sécurité et les intérêts du pays ».

En réalité, les nouvelles restrictions sur le graphite constituent le dernier coup porté par la Chine dans sa guerre commerciale avec l’Occident, les États-Unis et l’Union européenne notamment. Quelques jours avant l’annonce de la décision, Washington a élargi les restrictions sur l’accès des entreprises chinoises aux semi-conducteurs, alors que l’UE envisage des droits de douane sur les véhicules électriques provenant de Chine, sous prétexte qu’ils bénéficient de subventions injustes.

Les produits concernés par les restrictions sont utilisés dans l’industrie des batteries pour véhicules électriques, rendant les constructeurs automobiles européens et américains dépendant des chaines d’approvisionnement chinoises. Pékin représente en effet 70 % de l’approvisionnement mondial en graphite naturel et synthétique.

Quel intérêt pour l’Afrique ?

La domination chinoise sur le graphite est progressivement contestée par l’émergence de nouvelles chaines d’approvisionnement en dehors de l’empire du Milieu. Parmi les pays au cœur de cette contestation, on retrouve le Mozambique, Madagascar et la Tanzanie, les trois plus grands producteurs africains de graphite. Le Mozambique abrite même la plus grande mine de graphite en dehors de l’empire du Milieu, avec le projet Balama piloté par l’australien Syrah Resources.

En septembre dernier, les États-Unis ont approuvé un prêt pouvant atteindre 150 millions de dollars au profit de la mine de graphite Balama. Un financement qui s’inscrit dans le cadre de la stratégie de Washington visant à réduire la dépendance américaine aux minéraux critiques provenant de Chine. La récente décision de Pékin pourrait donc renforcer le soutien des États-Unis au développement de projets africains de graphite, mais pas seulement.

La réduction de l’offre chinoise peut en effet inciter encore plus les fabricants de matériaux en graphite à se tourner vers d’autres chaines d’approvisionnement, selon Tony Alderson, analyste chez Benchmark Minerals, un cabinet spécialisé sur les minéraux essentiels à la transition énergétique. Une situation qui profiterait donc aux producteurs africains de graphite, non seulement en matière de financements des projets, mais aussi du point de vue des prix.

Cette année, les prix du graphite naturel ont chuté de plus de 30 % selon Benchmark, dans un contexte de stocks élevés chez les consommateurs et d’offre excédentaire. Syrah Resources a même dû suspendre la production pendant plusieurs mois face à cette situation. Avec moins de graphite disponible sur le marché international, les stocks pourraient baisser et les prix remonter, stimulant en retour la production africaine de graphite.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin