Skip to main content
Category

Actualités

Ouganda : sale temps pour les militants et organisations qui s’opposent au pipeline est-africain !

By Actualités No Comments

A l’échelle internationale, les manifestations visant à décourager les bailleurs du projet de pipeline est-africain se multiplient et trouvent parfois un écho favorable. Mais en interne, les choses semblent plus compliquées pour les organisations qui s’opposent au projet.

En Ouganda, un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié cette semaine, indique que l’État ougandais a mis en place un vaste mécanisme de répression contre les militants et les organisations de la société civile qui protestent contre la construction de l’oléoduc EACOP.

D’après le document, les membres des organisations environnementales qui s’opposent au projet font l’objet de menaces et de détentions, tandis que les organisations non gouvernementales dans le pays font l’objet d’une surveillance accrue.

« Les défenseurs des droits de l’homme, y compris les organisations de la société civile qui défendent les communautés affectées par les projets pétroliers, font l’objet d’un harcèlement permanent, d’arrestations et de menaces en Ouganda », a-t-on lu dans le rapport.

Depuis octobre 2021, au moins 30 personnes ayant protesté ou critiqué l’oléoduc ont été arrêtées. Au total, 54 ONG, dont certaines travaillent dans le secteur pétrolier, ont été suspendues pour non-respect des réglementations en vigueur, selon HRW. Parmi les personnes détenues, on retrouve quatre étudiants qui ont participé à une manifestation devant le parlement ougandais le 15 septembre et qui ont été accusés de nuisance publique.

Questionnés par HRW, les responsables de TotalEnergies, en charge du projet, ont déclaré qu’ils ont pris des mesures pour surveiller les manifestations et ont assuré qu’ils ne toléraient pas les attaques ou les menaces à l’encontre des personnes qui défendent légalement les droits de l’homme dans le cadre de ces activités.

Prévu pour s’étendre sur une longueur de 1445 km, le pipeline acheminera le pétrole brut qui sera extrait dans le bassin de l’Albertine, vers la façade maritime du port de Tanga, en Tanzanie.

Olivier de Souza 

Source : Agence Ecofin

Les importations par l’Égypte de gaz israélien reprennent, mais en petites quantités

By Actualités No Comments

L’Égypte qui est devenue autosuffisante en gaz naturel depuis 2018, est devenue un important hub de réexportation du combustible, grâce au gaz israélien qui est transformé dans ses installations.

Suspendues le 29 octobre dernier pour des raisons non divulguées, les importations égyptiennes de gaz israélien ont repris, mais avec des volumes réduits. C’est ce qu’a rapporté à la presse, un fonctionnaire du ministère égyptien du Pétrole, qui n’a cependant pas mentionné les nouveaux débits.

Pour information, le niveau moyen de gaz israélien importé par l’Égypte est de 800 millions de pieds cubes par jour. Un volume qui est transformé puis réexporté sous forme de GNL. Il faut noter que parfois, en fonction de la demande croissante en Égypte, une partie du gaz israélien est utilisé directement pour la production d’électricité.

Certaines sources proches du dossier, avaient rapporté que l’interruption des exportations pouvait être attribuée à la suspension temporaire par Israël de la production du champ gazier Tamar de Chevron le 9 octobre, deux jours après la reprise des hostilités militaires entre Israël et le Hamas palestinien. L’approvisionnement aurait selon ces mêmes sources, été redirigé vers un gazoduc qui relie l’État hébreu à la Jordanie. Ceci, pour des raisons sécuritaires.

La production de gaz de l’Égypte est tombée cette année à son plus bas niveau depuis trois ans, face à la demande croissante de gaz de la population de 105 millions d’habitants. La situation était telle que le pays a été confronté à des pénuries d’électricité, en particulier pendant l’été, les vagues de chaleur ayant entraîné une augmentation de la demande de refroidissement.

Olivier de Souza 

Source : Agence Ecofin

L’Afrique du Sud accélère ses projets de production d’électricité à partir du gaz, selon le ministre de l’Électricité

By Actualités No Comments

Un rapport de la société de conseil en énergie, Wood Mackenzie, publié le 19 octobre estime que les pays africains doivent pleinement développer et exploiter leur potentiel pétrolier et gazier.

L’Afrique du Sud qui devrait reprendre sa place de 1ère économie africaine en 2024, est en train d’accélérer des projets de production d’électricité au gaz d’une puissance de 3 GW pour aider à combler son déficit énergétique, a annoncé, le 5 novembre, le ministre de l’Électricité Kgosientsho Ramokgopa (photo).

Le pays d’Afrique australe est en effet confronté à des coupures de courant quotidiennes en raison des pannes régulières des centrales à charbon vieillissantes de la compagnie nationale d’électricité Eskom. Les autorités ont déclaré que jusqu’à 6 GW de nouvelles capacités de production étaient nécessaires pour mettre fin à ces coupures.

« L’une des priorités concerne les 3 000 mégawatts de gaz. Comme vous le savez, le gaz, du point de vue des émissions, est un pas en avant par rapport au charbon, il est donc important d’accélérer ce processus », a précisé M. Ramokgopa.

Parallèlement à ces projets gaziers, l’Afrique du Sud prévoit également la mise en service de plus de 5,5 GW de projets supplémentaires dans le domaine des énergies renouvelables d’ici à 2026. Le pays compte ainsi résoudre la crise électrique qui plombe son économie tout en abandonnant progressivement le charbon.

Abdoullah Diop

Source : Agence Ecofin

« La RDC sera l’avenir de la production de cuivre à faible émission de carbone », Robert Friedland (Ivanhoe)

By Actualités No Comments

En RDC, Ivanhoe Mines exploite Kamoa-Kakula, un complexe destiné à devenir la 2ème plus grande mine de cuivre mondiale dans quelques années. L’actif codétenu avec Zijin et l’État congolais tire profit de l’immense potentiel hydroélectrique du pays pour son alimentation en énergie.

Selon une récente évaluation indépendante, le complexe de Kamoa-Kakula en République démocratique du Congo est la mine de cuivre la moins émettrice de carbone au monde en matière d’émissions de Scope 1 et 2. L’annonce a été faite le 2 novembre par Ivanhoe Mines, compagnie copropriétaire de la mine, qui précise qu’elle est en bonne voie pour de meilleures performances d’ici quelques années.

Les émissions de Scope 1 et 2 correspondent respectivement au bilan carbone directement généré par Kamoa-Kakula et celui généré par l’énergie achetée et consommée. Sur ce second volet, Kamoa-Kakula tire profit du potentiel naturel de la RDC, car plus de 99,5% du réseau électrique national est alimenté par hydroélectricité selon Ivanhoe, qui cite l’Administration américaine d’information sur l’énergie.

« Kamoa-Kakula est la preuve que la République démocratique du Congo sera l’avenir de la production de cuivre à faible émission de carbone, grâce à son patrimoine minéral unique à haute teneur, à son potentiel hydroélectrique exceptionnel et à ses infrastructures qui s’améliorent rapidement » a commenté Robert Friedland, coprésident exécutif d’Ivanhoe.

La société canadienne travaille par ailleurs à remettre en service d’ici fin 2024 la turbine N°5 de la centrale hydroélectrique Inga II. Elle devrait produire 178 MW d’énergie hydroélectrique propre pour le réseau de la RDC.

Pour rappel, la RDC est le 1er producteur africain de cuivre et le 3ème à l’échelle mondiale. Kamoa-Kakula est appelée à jouer un grand rôle dans sa production sur les années à venir, car son propriétaire estime que le complexe devrait devenir la 2ème plus grande mine de cuivre au monde. Cette année, elle devrait produire au moins 390 000 tonnes de concentré de cuivre.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Libye : reprise imminente des activités pétrolières de Sonatrach dans le bassin de Ghadamès

By Actualités No Comments

L’éventualité d’un retour opérationnel de Sonatrach en Libye a filtré depuis plusieurs mois. Le nouveau patron de la société publique algérienne du pétrole compte accélérer le processus.

Selon des informations communiquées dans les médias locaux, mardi 31 octobre, la compagnie publique chargée des hydrocarbures en Algérie (Sonatrach) devrait bientôt faire son retour en Libye après des années d’inactivité liées aux problèmes sécuritaires du pays. Rachid Hachichi, le PDG de Sonatrach, a récemment eu un contact téléphonique avec Farhat Bengdara, le président de la National Oil Corporation (NOC) pour discuter des modalités de ce retour.

La démarche intervient après que Sonatrach a officiellement levé l’état de force majeure décrété sur ses actifs dans le pays. Une réponse aux nombreux appels des autorités libyennes invitant les compagnies pétrolières et gazières internationales à relancer leurs activités en Libye.

Le mardi 7 novembre prochain, les dirigeants de Sonatrach et de la NOC devraient se rencontrer à Tripoli, la capitale libyenne, pour formaliser la relance des obligations contractuelles de Sonatrach dans les blocs d’exploration 065 et 96/95 situés dans le bassin de Ghadamès. Des discussions sur les possibilités pour les deux entreprises de renforcer leur collaboration à moyen et long terme sont également évoquées.

Acteur de l’industrie pétrolière libyenne pendant de nombreuses années, Sonatrach avait interrompu ses activités pétrolières une première fois en 2011. Elle les relancera un an plus tard en 2012 avant de les suspendre une seconde fois en 2015.

Abdel-Latif Boureima 

Source : Agence Ecofin

Afrique du Sud : Kinetiko Energy annonce une campagne de forage de 5 puits gaziers en 2024

By Actualités No Comments

Récemment, Kinetiko Energy est entrée en négociation avec la société pétrochimique Sasol en vue de conclure un accord de livraison basé sur les ressources gazières découvertes dans le bloc 272 de la province du Mpumalanga.

La compagnie Kinetiko Energy active dans l’exploration gazière en Afrique du Sud, a annoncé, mardi 31 octobre, son intention d’exécuter une campagne de forage de 5 puits dans le pays, à partir de février 2024. Ce développement fait suite à l’autorisation qu’elle a obtenue des autorités locales pour entreprendre de tels travaux. Des opérations qui devraient essentiellement couvrir la région sud du périmètre d’exploration 271 (ER271) situé dans la province de Mpumalanga.

Il s’agit d’une étape clé du plan de prospection gazière mis en œuvre par Kinetiko Energy dans cette région et la compagnie souhaite confirmer la viabilité économique de plusieurs prospects identifiés.

« Il s’agira de puits d’évaluation par nature, mais complétés pour la production. L’objectif étant d’identifier les sites de développement optimaux pour les groupes de puits de la coentreprise Industrial Development Corporation (IDC) et d’effectuer des tests d’écoulement de puits prolongés. Ces données permettront d’étayer plus précisément nos modèles économiques régionaux, car elles nous donneront une idée plus précise des taux d’écoulement et de la longévité des plateaux », a déclaré Nick de Blocq, le PDG de Kinetiko Energy.

Notons qu’il y a quelques semaines, la compagnie a sollicité les services de Infill Drill pour réaliser le forage de cinq puits d’évaluation dans la région de Volksrust, au sud de l’ER271.

Abdel-Latif Boureima

Source : Agence Ecofin

Angola : le capital nécessaire pour développer la première mine de terres rares est réduit à 200 millions $

By Actualités No Comments

En août dernier, Pensana a annoncé son intention de réduire de 100 millions de dollars l’investissement nécessaire pour développer son projet de terres rares angolais Longonjo. L’étude menée par divers consultants miniers, dont ADP, membre du groupe Lycopodium, et ProProcess, est désormais achevée.

Une étude commanditée par Pensana a réduit avec succès l’investissement nécessaire pour développer Longonjo, la première mine de terres rares d’Angola. Le capital initial pour la mine et l’usine de traitement passe donc de 300 à 200 millions de dollars, selon un communiqué publié le 31 octobre par la compagnie minière britannique.

La nouvelle conception de la mine et des infrastructures doit désormais faire l’objet d’un examen technique et économique par les consultants miniers sud-africains, The Mineral Corporation, pour le compte de la banque ABSA. C’est cette dernière qui devrait en effet aider Pensana à mobiliser 120 millions de dollars dans le cadre d’une facilité de prêt destinée à financer le développement de Longonjo. Les 80 millions restants devraient provenir d’un prêt du fonds souverain angolais.

« L’achèvement de la reconception technique et l’approbation technique et économique par The Mineral Corporation au cours du mois de novembre, constituent une étape très importante vers l’exécution du financement », assure Paul Atherley, président de la compagnie.

Pour rappel, Pensana veut produire 38 000 tonnes par an de sulfate de terres rares mixtes, dont 4 400 tonnes de néodyme et de praséodyme. Une fois en production, Longonjo positionnerait l’Angola comme un acteur clé dans la fourniture de métaux utilisés dans les voitures électriques et les éoliennes, principalement à destination d’un marché occidental qui cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine.

Source : Agence Ecofin

« C’est à l’Afrique de définir le rôle qu’elle veut jouer sur la nouvelle carte géopolitique des métaux », Loïse Tamalgo (Eramet)

By Actualités No Comments

Actif en Afrique dans plusieurs pays et sur plusieurs minéraux, le groupe Eramet vient de publier ses résultats pour le compte du troisième trimestre 2023. Dans un entretien accordé à Agence Ecofin, Loïse Tamalgo, Délégué Général du groupe Eramet en Afrique, analyse les performances de l’entreprise ainsi que les dynamiques actuelles des marchés sur lesquels le groupe est présent.

Agence Ecofin : Depuis plusieurs mois, le marché minier est perturbé à cause de plusieurs événements, parmi lesquels la guerre russo-ukrainienne. Quelle analyse faites-vous de l’état du marché mondial des mines et des métaux à l’heure actuelle, et plus particulièrement pour les minéraux produits par le groupe Eramet ?

Loïse Tamalgo : En tant que premier producteur mondial de manganèse, nous suivons avec attention les niveaux de production mondiale d’acier au carbone, principal débouché du manganèse. Il a atteint 468 Mt au T3 2023, en hausse de 2 %.

La production en Chine, qui représente plus de 50 % de la production mondiale, est en hausse de 4 % par rapport à un faible niveau à la même période il y a un an. La production en Europe recule de 12 % sur la période. La production en Inde a quant à elle progressé de 17 %, les volumes ayant désormais dépassé ceux de l’Europe.

Pour les sables minéralisés, le contexte macroéconomique est défavorable au secteur de la céramique. Ainsi, la demande mondiale de zircon est de nouveau en légère baisse sur le trimestre.

« En tant que premier producteur mondial de manganèse, nous suivons avec attention les niveaux de production mondiale d’acier au carbone, principal débouché du manganèse. »

Cependant, l’économie de la Chine reprend du rythme peu à peu et devrait dépasser les 5% de croissance en 2023. Cette tendance va naturellement tirer le marché mondial du secteur minier.

Toutefois l’industrie de la construction reste toujours en berne. De façon générale, l’offre des différents produits reste forte dans un contexte de demande plus faible, mais surtout d’un sentiment négatif des marchés envers les matières premières.

Ainsi, sur l’année 2023, les prix ont suivi une tendance baissière, même si les fondamentaux sont restés bons, notamment la tendance des véhicules électriques et de la transition énergétique.

Les marchés devraient se stabiliser rapidement avant de rebondir à moyenne échéance. Le coût de l’énergie reste tout de même un sujet de préoccupation consécutivement à la guerre en Ukraine.

Ainsi, au 3ème trimestre 2023, dans un environnement macro-économique difficile, avec des prix de vente nettement inférieurs à ceux de l’an dernier, nous avons réalisé une très bonne performance opérationnelle, grâce à la hausse de nos volumes produits et à une discipline financière stricte. Nous avons ainsi réussi à rattraper les retards de production générés au premier semestre par des incidents exceptionnels.

Nous restons concentrés sur la performance de nos opérations, l’adaptation de la production aux conditions de marché et le strict contrôle de nos coûts. Dorénavant plus robuste, Eramet, malgré la conjoncture, continue d’avancer dans ses projets de développement. Nous sommes en ordre de marche pour démarrer notre production de carbonate de lithium en Argentine au second trimestre 2024 et nous sommes proches de prendre la décision d’étendre le projet pour doubler notre production à horizon 2027.

Avec ces projets, Eramet confirme son leadership technologique dans la chaine de valeur des métaux nécessaires à la transition énergétique.

AE :   Dans ce contexte de fluctuations sur le marché mondial, comment se positionne le groupe Eramet ? Comment ce contexte a-t-il influencé vos plans et votre positionnement depuis le début de l’année ?

LT : Sur ses métaux historiques, notamment le manganèse, le nickel et les sables minéralisés, le groupe maintient sa position sur le marché international et se focalise sur la croissance de la production, l’efficacité du coût du capital et la satisfaction des clients par des produits de haute qualité avec des process éprouvés et en alignement avec les standards ESG les plus stricts du secteur. Le groupe investit pour augmenter les capacités de production au Gabon, au Sénégal et en Indonésie.

« Sur les 4 dernières années, le groupe a investi environ un milliard d’euros pour le développement de la capacité de ses actifs miniers et logistiques au Gabon. »

Sur les 4 dernières années, le groupe a investi environ un milliard d’euros pour le développement de la capacité de ses actifs miniers et logistiques au Gabon. Au Sénégal, le groupe a démarré la construction d’une centrale solaire, et vient d’obtenir l’autorisation pour la phase 2 du projet qui permettra d’investir pour augmenter la capacité de 10%.

Sur les métaux de la transition énergétique, le groupe poursuit la construction de son usine de production de lithium en Argentine qui sera opérationnelle au T2 2024 avec une première production de 24000 tonnes de lithium d’ici mi-2025. Eramet a signé en début juillet un accord de 400 millions de dollars avec le groupe Glencore pour commercialiser conjointement quelque 50 000 tonnes de lithium produites sur son site argentin sur une période de cinq ans.

« Au Sénégal, le groupe a démarré la construction d’une centrale solaire, et vient d’obtenir l’autorisation pour la phase 2 du projet qui permettra d’investir pour augmenter la capacité de 10%. »

En Indonésie, un projet de construction d’une usine HPAL (High Pressure Acid Leach)1 pour la production de sels de nickel destinés au marché des batteries électriques est en cours d’étude avec BASF.

Le groupe a obtenu des subventions de 80 millions d’euros de l’Union Européenne et de la BPI pour la poursuite de son projet de recyclage de batteries électriques, en collaboration avec SUEZ.

Enfin, le groupe accompagne renforce son engagement social, en préparant le lancement de son ambitieuse nouvelle feuille de route RSE 2024-2026 et l’audit externe de l’ensemble de ses sites miniers par les experts de l’Initiative for Responsible Mining Assurance (IRMA).

AE : Vous venez de publier vos nouveaux résultats, quelle analyse faites-vous de la performance de vos opérations africaines ?

LT : Au Gabon, au T3 2023, les volumes de minerai sont de retour à des niveaux record, avec 2,1 Mt de minerai produits et 2,0 Mt de minerai transporté. Ces volumes sont en augmentation d’environ 40 % par rapport à un T2 2023 impacté par des incidents logistiques non récurrents.

Le programme d’expansion de la mine de Moanda au Gabon, déjà la plus grande mine de manganèse au monde, se poursuit, accompagné de progrès opérationnels. Après un premier semestre 2023 perturbé par des incidents logistiques désormais résolus (glissement de terrain fin 2022, rupture d’un ouvrage d’art début avril), la production et le transport de minerai de manganèse sont de retour à la normale.

La suspension des activités le jour du putsch militaire aura au total duré moins de 24 heures et n’a donc pas eu d’incidence sur la performance du trimestre.

Au Sénégal, À GCO, la production de sables minéralisés est en baisse de 5 % à 161 kt sur le trimestre, en raison principalement, comme anticipé, d’une teneur moyenne plus faible et de conditions minières défavorables dans la zone exploitée actuellement.

La production de sables minéralisés de GCO en 2023 devrait s’établir autour de 700 kt HMC, en retrait par rapport à 2022. La mise en service de l’unité d’exploitation à sec a permis de limiter l’impact de la teneur faible et des conditions minières défavorables. L’exploitation va désormais se poursuivre dans une zone où la teneur sera plus forte.

AE : Vous avez publié plus tôt cette année les contributions du Groupe dans les différents pays où il travaille. Qu’en est-il pour ce qui concerne les pays où vous opérez en Afrique ?

LT : La raison d’être « Devenir une référence de la transformation responsable des ressources minérales de la Terre, pour le bien-vivre ensemble » se traduit en actions concrètes notamment à travers les investissements réalisés dans nos pays d’implantation. Au Gabon et au Sénégal, nous avons contribué respectivement de 673 millions d’euros et 106 millions d’euros aux économies nationales en 2022.

« Au Gabon et au Sénégal, nous avons contribué respectivement de 673 millions d’euros et 106 millions d’euros aux économies nationales en 2022. »

Cette contribution renferme les dividendes, les impôts et taxes, l’investissement communautaire, les salaires payés en local et le contenu local. Ces contributions sont à la taille de nos opérations et vont croitre à mesure que nous augmentons nos capacités de production.

AE : Quelles innovations majeures avez-vous réalisé dans les juridictions minières africaines où vous êtes présent ?

LT : Afin de réaliser son ambition de minier responsable, Eramet et sa filiale Comilog ont mis en place à Moanda, un Centre de gestion intégrée des opérations, IROC (Integrated Remote Operations Center), baptisé « MOULEBE », résultat d’une expertise innovante transférée du groupe vers la filiale. Ce centre a permis la reconversion d’une soixantaine de salariés à de nouveaux métiers d’avenir. L’IROC permet d’offrir un environnement intégré, dans lequel des ressources pluridisciplinaires travaillent en collaboration, avec des indicateurs de contrôle pour des opérations structurées en temps réel sur l’ensemble de la chaîne de valeur du système de production.

Au Gabon toujours, le groupe a également mis en place un port flottant, permettant le transbordement en pleine mer sur des navires de 200 000 tonnes, en plus des bateaux de 45 000 tonnes qui accostent au port. Ce changement d’échelle dans la logistique maritime permet de faire face à une augmentation de l’amplitude logistique du pays en matière de transport maritime, grâce au développement d’infrastructures à quai et sur mer.Haut du formulaire

A GCO au Sénégal, le groupe affirme son expertise dans la gestion responsable de ses impacts auprès des communautés locales, avec l’achèvement d’un projet RSE d’une ampleur inégalée : la création de la première oasis du Sénégal.

Eramet investit également dans de nouvelles méthodes complémentaires de valorisation de la ressource en sables minéralisés. Une unité mobile très performante permet de ratisser les sables se trouvant de part et d’autre du chemin de notre drague, ce qui permet de ne pas gaspiller la ressource et d’optimiser la production.

AE : Dans plusieurs pays miniers aujourd’hui, – la question de l’impact des mines sur la vie des populations et l’environnement est discutée. Eramet a choisi l’Initiative for Responsible Mining Assurance (IRMA) pour évaluer la performance RSE de ses sites opérationnels. Comment le groupe s’active-t-il pour obtenir la certification « Mine responsable » ?

LT : Ce standard international, objectif et indépendant, permet de certifier comme « responsables » les activités auditées, selon les critères les plus exigeants. Après une auto-évaluation réalisée fin 2022, Eramet a engagé l’évaluation indépendante de son site d’Eramet Grande Côte Opérations (GCO) au Sénégal. Le lancement de cet audit externe par un tiers permettra à Eramet de compter parmi les premiers groupes miniers à démontrer leur engagement public dans le processus IRMA.

Après ce premier audit externe au Sénégal, Eramet a pour ambition d’engager l’ensemble de ses sites miniers dans ce processus de vérification indépendant d’ici 2027.

AE : Quelles sont les perspectives du groupe Eramet en Afrique, alors que l’année 2023 se termine et que débute bientôt une nouvelle année ?

LT : Conscient que la durabilité de l’exploitation minière dépend de l’exploration, le groupe Eramet prévoit d’intensifier l’exploration sur nos permis d’exploitation actuels ainsi que sur les nouveaux permis octroyés par les administrations des États. L’objectif est d’augmenter les ressources minières de nos métaux en exploitation dans ces pays et de les convertir en réserves dans nos pays d’exploitation.

Cela permettra d’augmenter la connaissance des gisements et de prolonger significativement la vie de la mine dans ces pays. Nous resterons ouverts également pour identifier des potentiels dans les pays où il existe des métaux critiques pour la transformation énergétique.

Afin de rentabiliser les lourds investissements effectués, le groupe va déployer le standard Eramet Production System pour augmenter l’efficience et la productivité des actifs. Un pilote est déjà en cours au Gabon chez Comilog.

Le groupe va poursuivre ses investissements dans les projets en cours, notamment la nouvelle mine de manganèse à Comilog, le Plan de Remise à Niveau (PRN) et le Plan d’Augmentation de la Capacité (PAC) de la voie ferrée de la Setrag au Gabon, la phase 2 de l’extension de la mine, et la centrale d’énergie solaire chez Grande Côte Opérations au Sénégal.

Au Cameroun, quatre années d’études de faisabilité technique et environnementale ont révélé que la rentabilité économique du projet d’exploitation du site d’Akonolinga pour la production de rutile n’a pas pu être mise en évidence du fait des investissements très coûteux nécessaires pour la mise en place d’un projet industriel responsable. L’exploitation du gisement créerait en effet un risque trop élevé pour les écosystèmes et le cadre de vie des populations locales.

« Au Cameroun, quatre années d’études de faisabilité technique et environnementale ont révélé que la rentabilité économique du projet d’exploitation du site d’Akonolinga pour la production de rutile n’a pas pu être mise en évidence. »

Par conséquent, le groupe a décidé de ne pas poursuivre ce projet. Nous allons procéder à une démobilisation progressive, conformément à un calendrier convenu avec les autorités camerounaises, en prenant en considération tous les aspects légaux et sociaux convenus.

AE :     Que pensez-vous du secteur minier africain dans son ensemble ? Est-il suffisamment préparé à faire face aux nouveaux enjeux du marché mondial des métaux ?

LT : Le continent africain peut prendre sa place dans la nouvelle carte géopolitique des métaux qui se dessine, moyennant des préalables comme la stabilité politique, juridique et règlementaire des pays et une amélioration des codes et pratiques miniers.

C’est à l’Afrique elle-même de définir le rôle qu’elle veut occuper dans la chaîne de valeur de l’industrie minière et de se donner les moyens d’attirer les investissements qui lui permettront d’occuper cette place.

(1)La lixiviation acide à haute pression (HPAL) est un procédé utilisé pour extraire le nickel et le cobalt des gisements de minerai de latérite. Ce procédé utilise de l’acide sulfurique pour séparer le nickel et le cobalt du minerai de latérite.

Source : Agence Ecofin

Zimbabwe : les exportations de lithium ont atteint 209 millions $ depuis janvier, trois fois plus qu’en 2022

By Actualités No Comments

Les recettes d’exportation de lithium du Zimbabwe ont atteint 70 millions de dollars en 2022. Premier producteur africain du métal, le pays a mis en service de nouveaux projets cette année et est en bonne voie pour générer 12 milliards de dollars de revenus annuels en 2023, selon les autorités.

Au Zimbabwe, le lithium a rapporté 209 millions de dollars de recettes d’exportations entre janvier et septembre 2023, soit près du triple des recettes de toute l’année 2022. C’est ce qu’a annoncé cette semaine le ministre des Mines, Zhemu Soda, au cours d’une conférence sur l’exploitation minière à Bulawayo.

« Les recettes générées par l’exportation de lithium sont passées de 1,8 million de dollars en 2018 à 70 millions de dollars en 2022. En septembre 2023, un total de 209 millions de dollars avait été réalisé grâce aux exportations de lithium », a indiqué le dirigeant, relayé par Reuters.

Cette croissance intervient après l’entrée en production de plusieurs projets d’extraction et de traitement de lithium pilotés par la Chine. Entre mai et juillet 2023, trois usines de traitement ont été mises en service pour une capacité annuelle de plus d’un million de tonnes par des investisseurs originaires de l’empire du Milieu.

Le Zimbabwe est déjà le premier producteur africain de lithium. Avec ces nouveaux projets, le lithium devrait devenir le troisième produit d’exportation du secteur minier derrière l’or et les métaux du groupe de platine qui ont respectivement généré 2,46 milliards de dollars et 2,27 milliards de dollars l’année dernière. Notons que cette perspective cadre avec les objectifs du gouvernement qui veut générer 12 milliards de revenus annuels grâce aux Mines, dont 500 millions de dollars grâce au lithium.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Égypte : les importations de gaz naturel en provenance d’Israël, suspendues

By Actualités No Comments

Bien qu’étant autosuffisante en gaz, l’Égypte importe des quantités substantielles de gaz naturel qui sont ensuite réacheminées vers le marché européen sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL).

En Égypte, le gouvernement a annoncé, dimanche 29 octobre, que les importations de gaz naturel issues d’Israël se sont interrompues. Elles sont passées de 800 millions de pieds cubes par jour à zéro dans la foulée du conflit qui oppose l’État hébreu au Hamas palestinien.

Les autorités égyptiennes n’ont pas expliqué les raisons derrière l’interruption de ces importations. Selon les analystes, cette dernière pourrait avoir des liens avec la décision prise par Jérusalem d’interrompre les activités sur le gisement gazier Tamar, opéré par Chevron.

Ce choix de précaution qui vise à protéger le champ des affrontements avec le Hamas, pourrait avoir des conséquences sur les approvisionnements énergétiques, gaziers en l’occurrence, à destination de l’Europe.

En effet, la reprise des exportations de GNL vers l’Europe, annoncée début octobre, pourrait devoir encore attendre. Notamment parce que l’Égypte est confrontée à une forte demande intérieure d’électricité imposant des mesures de rationnement.

Abdel-Latif Boureima 

Source : Agence Ecofin