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Burkina Faso : une société basée à Hong Kong investit dans l’exploration de l’or

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Le Burkina Faso est l’un des plus grands producteurs africains d’or. Alors que les problèmes sécuritaires ont poussé certains investisseurs à suspendre ou ralentir le développement de leurs projets, d’autres acteurs continuent de s’intéresser à l’immense potentiel aurifère du pays.

La société Riverstone Resources basée à Hong Kong fournira des équipements pour des opérations d’exploration alluviale de l’or au Burkina Faso. Cette mission s’inscrit dans le cadre d’un partenariat annoncé le 27 février par le britannique Red Rock Resources, qui précise que les travaux seront menés sur ses projets aurifères Bilbale et Boulon dans le pays.

Red Rock et Riverstone mèneront ensemble un programme d’essai dont l’objectif sera d’établir la teneur en or de minerais provenant de différentes parties des permis. Alors que les travaux seront d’abord menés à titre expérimental, dans les limites des exigences contenues dans les permis d’exploration, Red Rock envisage de soumettre une demande d’obtention de permis pour produire de l’or. Les résultats de ces travaux permettront à la société de définir les termes de sa collaboration future avec Riverstone.

« Riverstone et nous-mêmes pensons que le [projet alluvial] a le potentiel de s’étendre rapidement, et nous chercherons à le prouver au cours de la phase actuelle d’exploration. L’expérience de leur personnel dans le domaine des gisements alluviaux devrait compléter nos capacités », a expliqué Andrew Bell, président de Red Rock.

Pour rappel, les projets Bilbale et Boulon couvrent 348 km² de terrains aurifères dans le sud-ouest du Burkina Faso. Ils sont contrôlés par Faso Greenstone Resources, filiale à 100 % de Red Rock Resources.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Ghana : Newcore élargit sa présence sur l’or avec l’acquisition d’un nouveau permis d’exploration

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Le Ghana est le premier producteur africain d’or. Dans le pays, la junior canadienne Newcore est présente au projet Enchi qui est capable de livrer près d’un million d’onces d’or sur 11 ans. L’ajout d’un nouveau permis d’exploration pourrait contribuer à améliorer ces chiffres dans le futur.

Au Ghana, Newcore Gold intègre le permis d’exploration Omampe à son projet aurifère Enchi. C’est ce qu’a annoncé la junior minière canadienne dans un communiqué publié le 27 février, précisant que l’actif de 32,12 km² fait passer la superficie couverte par sa future mine d’or Enchi à 248 km².

Selon Luke Alexander, PDG de Newcore, Omanpe ajoute à Enchi plusieurs cibles aurifères à un stade de développement précoce. Des travaux d’exploration menés par le passé, notamment des levés géophysiques et géochimiques, ont permis d’identifier des anomalies aurifères similaires à celles qui composent les gisements actuels à Enchi. Les nouveaux travaux d’exploration devraient commencer sur le permis d’ici la fin du premier semestre 2024.

Alors que le projet Enchi peut livrer environ un million d’onces d’or en 11 ans, selon une évaluation économique préliminaire (PEA) de 2021, le succès de l’exploration à Omampe permettrait d’améliorer ces chiffres. Notons qu’une actualisation de la PEA de 2021, intégrant les données d’une estimation de ressources minérales actualisée en 2023, devrait être achevée au cours du premier semestre 2024.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Le chinois Yintai Gold va racheter Osino Resources pour 272 millions de dollars

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La société chinoise Yintai Gold a annoncé dimanche qu’elle allait acquérir la société canadienne d’exploration aurifère Osino Resources dans le cadre d’une transaction entièrement en espèces pour 368 millions de dollars canadiens (272,53 millions de dollars).

Osino mettra fin à son accord de 287 millions de dollars canadiens avec la société minière d’or canadienne Dundee Precious Metals, qui a été annoncé en décembre, et Yintai paiera également des frais de résiliation de 10 millions de dollars pour l’accord, selon le communiqué.

“Bien que nous ayons apprécié l’offre précédente de DPM, l’offre entièrement en espèces de Yintai représente une prime significative par rapport au prix de l’offre de DPM, c’est donc clairement une proposition supérieure et constitue un excellent résultat pour les actionnaires d’Osino”, Heye Daun, PDG d’Osino. a déclaré dans un communiqué.

L’accord aidera également Osino à accélérer le développement du projet aurifère Twin Hills, en propriété exclusive, dans le centre de la Namibie.

L’opération offre une contrepartie en espèces de 1,90 $ CA pour chaque action ordinaire d’Osino et a été approuvée par le comité spécial du conseil d’administration d’Osino, qui l’a recommandée aux actionnaires, ajoute le communiqué.

(1 $ = 1,3503 dollars canadiens)

(Par Urvi Dugar ; édité par Bill Berkrot)

Source : mining.com

Les revenus d’exportation du GNL camerounais ont bondi de près de 149% en 2022 (INS)

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Pour maintenir le cap, la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun annonçait en 2022 le forage d’environ 3 puits supplémentaires, « afin de soutenir de nouvelles augmentations soutenues de la production ».

Les recettes d’exportations de GNL du Cameroun ont grimpé en flèche en 2022, d’après le rapport sur le commerce extérieur de l’Institut national de la statistique. « Le gaz naturel liquéfié connaît une ascension fulgurante avec une croissance vertigineuse de 148,8%. Les recettes générées par les exportations se chiffrent à 631,5 milliards FCFA en 2022, contre 253,8 milliards un an plus tôt, constituant ainsi 18,1% du total des recettes d’exportations » indique le rapport.

Si l’INS ne détaille pas les raisons de cette performance commerciale du gaz produit au large de la cité balnéaire de Kribi, via l’unité flottante de liquéfaction Hilli Episeyo, Investir au Cameroun analyse que cette hausse est parallèle à celle significative de la production. En effet, de 1,2 million de tonnes annuelles initialement, la production du Hilli Episeyo fût officiellement annoncée à 1,4 million t en 2022, puis 1,6 million t en 2023.

Selon les projections du producteur Golar LNG et ses partenaires, le Camerounais Société nationale des hydrocarbures et le français Perenco, cette augmentation de la production sera soutenue jusqu’en 2026. La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface) renchérit en prévoyant la barre de 5 millions de tonnes atteinte en 2026.

Les cours mondiaux du gaz naturel ont également soutenu l’embellie des recettes d’exportation du Cameroun en 2022. Selon les données de la BEAC (Banque des États de l’Afrique centrale), le cours est ressorti à 40 $/mmbtu au 3ème trimestre 2022, avant de redescendre à 28,6 $/mmbtu au 4ème, puis à 17,9 $/mmbtu lors du 1er trimestre 2023.

Cette bonne tenue des cours du gaz naturel en 2022 s’explique non seulement par les effets post-Covid, mais aussi et surtout par le déclenchement du conflit russo-ukrainien qui a entrainé une limitation des exportations du gaz russe vers l’Union européenne.

Source : Agence Ecofin

Namibie : ReconAfrica publie son plan de prospection pétrogazière pour 2024

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En octobre 2023, ReconAfrica active dans la recherche d’hydrocarbures dans le bassin de Kavango en Namibie, avait été accusée d’enfreindre la réglementation du pays sur le pétrole.

Dans une mise à jour opérationnelle publiée dimanche 25 février, la compagnie canadienne Reconnaissance Energy Africa a livré des informations concernant la stratégie qu’elle compte mettre en œuvre tout au long de cette année, dans le cadre des travaux d’exploration pétrogazière qu’elle effectue en Namibie.

L’entreprise envisage entre autres une vaste campagne de forage de plusieurs puits d’exploration à terre, ciblant essentiellement le prospect L de la Damara Fold Belt, une zone d’intérêt du PEL 73 sur lequel ReconAfrica détient 90 % de participation et dont le potentiel gazier est estimé à 22,4 Tcf.

Actuellement, la compagnie s’active à finaliser les travaux préparatoires de l’opération qui devrait démarrer en juin 2024. Toutes les opérations de cartographie et de relevé de terrain nécessaires au lancement des activités de forage sur le site sont bouclées.

Dans le même temps, ReconAfrica travaille à établir les voies d’accès à la zone de prospection tout en préparant la mobilisation de la plateforme de forage et en s’offrant l’équipement et les services nécessaires à cette campagne de forage.

Par ailleurs, s’appuyant sur les résultats d’études préliminaires mettant en évidence un potentiel pétrogazier prometteur dans les intervalles de réservoirs peu profonds de Mulden et la cible plus profonde d’Otavi, ReconAfrica a une nouvelle fois sollicité l’expertise de Netherland, Sewell & Associates (NSAI) pour une évaluation complète dont les résultats sont attendus en mars.

Notons qu’en cas de découverte d’un gisement pétrogazier monétisable en Namibie, ReconAfrica devrait accéder à une licence de production d’une durée de 25 ans. La compagnie n’est pas active que dans le secteur pétrogazier de ce pays. Elle détient également une participation de 100 % dans la prospection d’une zone de 8 990 km², située au Botswana.

Abdel-Latif Boureima

Source : Agence Ecofin

Exportation d’hydrocarbures pour le monde et pauvreté énergétique à l’intérieur du pays : le paradoxe tchadien

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« Même à N’Djamena, les réfrigérateurs sont rares et les pannes d’électricité sont récurrentes », une phrase qui symbolise à elle seule la situation du Tchad où l’électricité reste encore une denrée rare, malgré les ressources fossiles et renouvelables.  

Le Tchad, malgré un relatif succès dans le développement d’une industrie pétrolière axée sur l’exportation qui a généré des recettes publiques importantes, reste coincé au bas de l’échelle des classements en matière d’accès à l’énergie.

Selon les données de la Banque Mondiale et de l’Agence Internationale de l’énergie (AIE), environ 90 % de la population tchadienne n’avait pas accès à l’électricité en 2021. Seuls le Burundi et le Sud-Soudan affichaient des taux d’accès plus faibles à la même période.

Un document du Center on Global Energy Policy (CGEP) at Columbia University indique que les nouveaux raccordements au réseau depuis le début de l’ère pétrolière en 2003 ont été largement limités à certaines circonscriptions urbaines, et que même au sein de cette tranche élitaire de la société, la consommation d’électricité reste limitée.

Les Tchadiens consommeraient également moins d’énergie que leurs voisins de la région, 47 kilowattheures (kWh) par an et par personne, contre 107 kWh en moyenne pour les habitants des pays du Sahel.

Par ailleurs, depuis 2003, le Mali et le Niger, pays au niveau de vie similaire, ont élargi leur accès à l’électricité de manière plus significative qu’au Tchad, bien qu’ils soient tous partis de niveaux aussi bas en 2000, qu’ils soient confrontés à des défis géographiques similaires et qu’ils ne produisent pas ou produisent peu de pétrole.

Les problèmes institutionnels caractérisés par les dysfonctionnements de la société nationale d’électricité

Selon le papier du CGEP, ce sont les problèmes institutionnels qui expliquent principalement la persistance de la pauvreté énergétique au Tchad. Ces problèmes sont symbolisés par la Société Nationale d’Électricité du Tchad (SNE), qui « est embourbée dans des défis techniques, logistiques et financiers qui l’empêchent de mener à bien sa mission de connecter les Tchadiens à l’énergie dont ils ont besoin ».

En effet, alors que l’infrastructure de transmission est pratiquement inexistante à travers le pays, les installations de production de la SNE en place sont pour la plupart anciennes et délabrées, ce qui entraîne des pannes fréquentes et des coupures d’électricité.

En outre, même lorsque les capacités de production sont relativement nouvelles, la SNE se heurte à des difficultés pratiques qu’elle a du mal à surmonter. « Avec des manuels d’instruction principalement en chinois et une pénurie de techniciens qualifiés, même les petites pannes entraînent généralement de longs retards. »

Pour espérer remédier à ces obstacles, de gros investissements sont nécessaires. Mais le papier souligne que la SNE est perpétuellement insolvable. Les branchements illégaux sont très répandus et le gouvernement tchadien, principal client de la société, n’arrive souvent pas à régler sa facture. Dans ce contexte, la SNE « sert surtout le clientélisme plutôt qu’elle n’est un moteur de croissance ou d’inclusion sociale. »

Au-delà des défaillances de la SNE, le peu d’intérêt que porte le gouvernement pour la question énergétique semble pérenniser la situation. Ce désintérêt du gouvernement se manifeste par son manque de clairvoyance à capitaliser sur le potentiel du pays en matière de sources d’énergie autres que le pétrole.

Le Tchad dispose en effet d’un potentiel immense en ressources énergétiques renouvelables, notamment le solaire. « Le soleil brille entre 2 700 et 3 200 heures par an au Tchad. » Pourtant seuls 3 à 4 % de l’approvisionnement énergétique du pays proviennent de sources à faible teneur en carbone.

Par ailleurs, alors que des économies africaines telles que la Mauritanie et la Namibie ont conclu des accords de plusieurs milliards de dollars pour des projets d’hydrogène et des fermes solaires, le Tchad n’a pas attiré de capitaux internationaux pour développer des capacités d’énergie renouvelable. Principalement parce qu’il ne dispose pas d’un environnement réglementaire propice à l’investissement dans le secteur.

Les projets d’électrification soutenus par la Banque Mondiale et les entreprises étrangères

En novembre 2023, les gouvernements tchadien et camerounais ont lancé le Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun et du Tchad (Pirect), financé par la Banque mondiale (385 millions de dollars), la Banque africaine de développement et d’autres institutions financières.

L’objectif global du projet est d’améliorer le cadre de développement économique et social des États membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) par la fourniture d’une quantité et d’une qualité adéquates d’électricité à faible coût. L’objectif sectoriel étant d’augmenter le taux d’accès à l’électricité pour la population des deux pays, et de renforcer la coopération et l’intégration régionale dans la sous-région grâce au commerce de l’énergie entre les pays.

En 2022, le gouvernement tchadien a signé un contrat avec le britannique Savannah Energy pour une centrale solaire photovoltaïque de 300 MW ainsi qu’un projet solaire et un projet éolien de 100 MW chacun.

Mais ces projets sont compromis, selon le papier du CGEP, par une bataille juridique avec le gouvernement tchadien au sujet des actifs pétroliers beaucoup plus lucratifs que Savannah a cherché à acquérir auprès d’Exxon et de Petronas. Comme Savannah avait l’intention d’utiliser les paiements de redevances comme garantie de paiement de l’électricité, les centrales solaires qu’elle avait convenu de construire au Tchad ne se matérialiseront probablement pas, selon le papier.

Abdoullah Diop

Source : Agence Ecofin

Harmoniser les politiques extractives en Afrique de l’Ouest : enjeux et défis (Ecomof 2024)

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L’Afrique de l’Ouest héberge en grandes quantités des ressources extractives comme le gaz, le pétrole, l’or, l’uranium, le lithium, les phosphates, le fer, le manganèse, etc. Pour mieux profiter de ces richesses convoitées et se développer, les Etats discutent des possibilités de coopération.

Harmonisation et mutualisation. Ce sont les deux mots qui reviennent le plus dans les différentes interventions de ministres, experts et autres acteurs des secteurs extractifs présents à la 4e édition du Forum des Mines et du Pétrole de la CEDEAO en cours à Cotonou (Bénin). S’ils s’accordent sur la valeur ajoutée que peut créer la mise en œuvre des stratégies d’harmonisation et de mutualisation en Afrique de l’Ouest, les Etats ont encore plusieurs défis à relever.

Les enjeux de l’harmonisation et de la mutualisation

Selon le vice-ministre des Mines et des Ressources minérales de la Sierra Leone, Napoleon Umaru Koroma, il faut harmoniser les lois et politiques dans les secteurs extractifs pour favoriser le succès des différents efforts de création de valeur en Afrique de l’Ouest. Dans une session portant sur les cadres institutionnels et légaux à mettre en place, les mécanismes de partenariat et des stratégies de collaboration entre Etats membres de la CEDEAO, d’autres intervenants ont abondé en ce sens.

Il faut rappeler que la CEDEAO a élaboré plusieurs textes à ce propos, dont la directive portant sur l’harmonisation des principes directeurs et politiques du secteur minier de la zone économique en juillet 2009. Plus récemment, l’organisation a travaillé sur de nouveaux textes, y compris un projet de Code minier et pétrolier régional, ainsi qu’un projet de règlement communautaire sur l’exploitation minière artisanale et à petite échelle, ainsi que la stratégie de sa mise en œuvre.

L’objectif déclaré de ces travaux qui s’inscrivent dans la lignée de plusieurs recommandations émises dans la Vision minière africaine adoptée par l’UA, est de « remédier aux grands déséquilibres entre les firmes étrangères et les Etats dans la répartition des ressources tirées de l’exploitation des ressources naturelles ».

L’autre axe de coopération évoqué à plusieurs reprises lors du Forum Ecomof 2024 porte sur la mutualisation des efforts pour créer de la valeur ajoutée dans les secteurs extractifs de tous les pays de la sous-région. « La mutualisation, c’est mettre des ressources ensemble pour atteindre un objectif. Si un pays a une mine et un autre a des compétences, les deux peuvent mutualiser leurs ressources pour obtenir des résultats » explique à l’Agence Ecofin, Bayaornibè Dabiré, Directeur de l’Energie et des Mines de la Commission de la CEDEAO.

« En unissant nos forces et en mutualisant nos ressources, nous pouvons libérer tout le potentiel de nos richesses naturelles et transformer nos économies pour le bien-être de nos populations » a déclaré dans son discours d’ouverture le ministre d’Etat chargé du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, qui indique que la mutualisation va améliorer la capacité de négociation des États et réduire les coûts d’exploitation grâce à des économies d’échelle.

Pour le ministre béninois de l’Energie, de l’Eau et Mines, il faut réfléchir et travailler à comment les pays ouest-africains qui n’exploitent pas encore certaines ressources minérales peuvent bénéficier de l’expérience de leurs voisins qui en exploitent.

Selon lui, les difficultés du Bénin, qui n’est pas encore reconnu comme une grande nation minière, sont un parfait exemple pour comprendre l’importance de la mutualisation. En effet, explique-t-il, il faut 6 à 7 mois au Bénin pour avoir les résultats de l’analyse d’échantillons miniers envoyés au Burkina et au Ghana. Pour réduire ce délai à 3 mois, il faut envoyer ces échantillons au Maroc. Si de bonnes stratégies de mutualisation sont mises en place, les pays ouest-africains peuvent être plus efficaces. « Seul on peut aller vite, mais ensemble on peut aller loin » a insisté le ministre.

Des défis à surmonter

Si la CEDEAO et ses pays membres semblent s’accorder sur les avantages d’une harmonisation des politiques extractives et de la mutualisation des efforts, il est légitime de se demander pourquoi la mise en œuvre des différents textes adoptés par la Communauté prend autant de temps. Comme l’a soulevé le ministre gambien du Pétrole et de l’Energie Adboulie Jobe, il faut encore transformer les cadres légaux et réglementaires en « quelque chose de pratique ».

Plusieurs experts présents à l’événement ont pointé du doigt une faible volonté politique. Pour d’autres, les divergences d’intérêts entre les Etats membres sont sous-estimées et peuvent constituer un facteur bloquant l’accélération des efforts.

Selon Jean-Baptiste Mawulé Dassekpo, professeur associé au Shenzhen Institute of Information Technology interrogé par Agence Ecofin à ce sujet, la CEDEAO est composée de pays qui disposent de ressources différentes (certains ont de l’or, d’autres ont du pétrole, d’autres des minéraux critiques ou des diamants) et en différentes quantités. Le fait que les enjeux autour de chacune de ces ressources soit différents peut d’une certaine manière être un frein à la concrétisation des processus de coopération.

Selon M. Dassekpo, s’il est vrai qu’il faut un cadre régional, ce cadre doit tenir compte des besoins et priorités de chaque pays. Même son de cloche chez M. Bayaornibè Dabiré, pour qui la mutualisation ne doit pas se faire au détriment de l’intérêt national et des besoins de chaque pays.

Louis-Nino Kansoun

Source : Agence Ecofin

Guinée : la production d’AngloGold à la mine Siguiri a baissé de 21 % à 6,26 tonnes d’or en 2023

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En Guinée, la mine d’or Siguiri est détenue à 85 % par AngloGold Ashanti, avec une participation de 15 % pour le gouvernement. Le projet a livré près de 8 tonnes d’or en 2022.

En Guinée, AngloGold Ashanti a enregistré une production d’or attribuable de 221 000 onces (6,26 tonnes) en 2023. C’est l’annonce faite par la compagnie minière dans un bilan préliminaire publié le 23 février, précisant que c’est une baisse de 21 % en glissement annuel.

AngloGold attribue cette diminution à une défaillance à l’usine de traitement de la mine en mai dernier, problème qui ne sera totalement corrigé qu’en novembre 2023. Notons qu’en intégrant la participation de 15 % du gouvernement dans la mine, Siguiri a livré en fait un total de 260 000 onces (7,37 tonnes) d’or, contre 328 235 onces en 2022.

Située à environ 850 km au nord-est de Conakry, la capitale de la Guinée, Siguiri est l’une des rares mines d’or en service dans le pays. L’exploitation aurifère y est en effet dominée par le secteur artisanal qui représente, selon les statistiques officielles, 80 % des exportations guinéennes d’or.

L’exploitation industrielle enregistre cependant un regain d’investissements ces dernières années, permettant notamment l’entrée en production de la mine d’or Kouroussa en 2023 et la reprise prévue de la production à Kiniero cette année.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

L’actualité minière africaine de la semaine en 3 chiffres clés

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Chaque week-end, la rédaction Ecofin vous propose de revenir sur quelques faits marquants de l’actualité minière africaine. Sous les projecteurs cette semaine, trois chiffres clés en rapport avec le cuivre en Zambie, l’or au Burkina Faso et le rachat d’une compagnie minière opérant en Namibie.

Burkina Faso : la mine d’or Youga peut encore être exploitée sur cinq ans, rapportant 14,34 milliards $

Le Conseil des ministres hebdomadaire au Burkina Faso a adopté cette semaine un décret prolongeant pour cinq ans l’autorisation d’exploitation de la mine d’or Youga. Exploitée depuis 2008, elle pourrait encore livrer 9,57 tonnes et rapporter 4,39 milliards FCFA (23,55 millions $) au budget de l’État sur la période.

21/02/2024 – Zambie : First Quantum obtient 500 millions $ du chinois Jiangxi dans le cadre d’un accord de vente de cuivre

First Quantum mobilise 500 millions $ auprès de son actionnaire chinois Jiangxi Copper

La compagnie minière canadienne First Quantum Minerals a annoncé le 20 février un accord avec son principal actionnaire Jiangxi Copper, en vue d’accroitre ses liquidités. Le groupe chinois lui fournira 500 millions de dollars, montant qui constitue un prépaiement pour des livraisons annuelles de cuivre de 50 000 tonnes provenant de la mine Kansanshi en Zambie.

Toujours afin d’améliorer sa situation financière, après la fermeture soudaine de sa mine Cobre Panama fin 2023, First Quantum a aussi annoncé cette semaine d’autres accords de financement. Il s’agit d’un placement d’actions pour environ 1 milliard de dollars et d’une émission d’obligations pour 1,6 milliard de dollars. Tous ces accords augmenteront les liquidités de la compagnie à 2 milliards de dollars.

21/02/2024 – Zambie : First Quantum obtient 500 millions $ du chinois Jiangxi dans le cadre d’un accord de vente de cuivre

Namibie : le propriétaire du projet aurifère Twin Hills évalué à 272,3 millions $

Dans le cadre d’une offre de rachat annoncée cette semaine, la compagnie minière Osino Resources est évaluée à 368 millions de dollars canadiens (272,3 millions $). C’est environ 100 millions de dollars canadiens de plus que l’offre de rachat annoncée en décembre 2023 entre Osino, propriétaire du projet aurifère Twin Hills en Namibie, et la compagnie Dundee Precious Metals. Cette dernière qui ne compte pas surenchérir, devrait sortir de la course au profit du nouvel acheteur dont l’identité n’a pas encore été dévoilée.

20/02/2024 – Namibie : après une offre concurrente, Dundee renonce à surenchérir pour racheter Osino et son projet Twin Hills

Source : Agence Ecofin

Burkina Faso : le gouvernement ordonne la suspension des exportations d’or artisanal

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Au Burkina Faso et dans d’autres pays ouest-africains producteurs d’or, une part infime de la production artisanale passe par les circuits formels. Le reste échappe au contrôle de l’État, privant les caisses publiques de milliards de dollars et alimentant l’insécurité dans la sous-région.

Au Burkina Faso, le ministre de l’Énergie, des Mines et des Carrières Yacouba Gouba a ordonné la suspension immédiate des exportations d’or et des autres substances précieuses issues de la production artisanale et semi-mécanisée. C’est à travers un communiqué en date du 20 février que l’information a été portée à la connaissance des acteurs du secteur.

A en croire le document, cette décision est prise dans le but d’assainir le secteur et mieux organiser la commercialisation de l’or et des autres substances précieuses. Durant la période de suspension, les mineurs désireux d’exporter leur production pourront le vendre à la Société Nationale des Substances Précieuses (SONASP). Le prix de vente n’a pas été précisé.

Il faut souligner qu’au Burkina Faso, comme dans la plupart des pays africains producteurs d’or, une part significative de la production artisanale d’or est exportée illégalement. Dans des propos relayés en 2019 par Reuters, Oumarou Idani, ministre burkinabé des Mines de l’époque, indiquait notamment que sur les 9,5 tonnes d’or de production artisanale estimée chaque année, seuls 200 à 400 kg sont déclarés aux autorités.

Au-delà des recettes perdues pour les caisses de l’État, l’exportation illégale contribue à l’insécurité au Burkina Faso et dans la sous-région, en finançant les groupes extrémistes. Dans un rapport publié le 7 février par la CEDEAO, les auteurs soulignent que les groupes armés actifs au Sahel taxent l’or extrait par les mineurs artisanaux ou pratiquent eux-mêmes cette activité.

Pour libérer le secteur de l’emprise des réseaux du crime organisé, le document invite les autorités de la région à formaliser l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. La création de coopératives permettant aux mineurs de combiner leurs ressources pour mieux mener leurs activités, et la création de zones officielles d’exploitation de gisements d’or font partie des pistes de solution proposées.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin