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La Zambie veut réussir à produire 3 millions de tonnes de cuivre par an au cours des dix prochaines années. Pour atteindre cet objectif, le pays doit résoudre les problèmes qui affectent depuis quelques années la production dans les mines existantes, et investir massivement pour de nouvelles mines.

En Zambie, la production de cuivre devrait baisser d’environ 11 % en glissement annuel pour s’établir à 682 431 tonnes. C’est du moins l’une des prévisions contenues dans un plan budgétaire publié en juillet par le ministre des Finances et de la Planification, actant ainsi une troisième réduction de la production nationale en trois ans.

Cette tendance baissière est liée aux difficultés de deux des plus grands producteurs zambiens de cuivre, Mopani Copper Mines et Konkola Copper Mines. Leur production a en effet diminué ces dernières années, en raison de la vétusté des infrastructures minières et de l’insuffisance des investissements pour les rénover. Depuis l’arrivée au pouvoir du président Hakainde Hichilema en 2021, le pays s’efforce donc de négocier des accords permettant de mobiliser les fonds nécessaires à la relance de la production.

« À moyen terme, le secteur minier devrait connaître une trajectoire de croissance ascendante. Cette croissance sera facilitée par l’augmentation des investissements dans le secteur, permettant de stimuler la production de cuivre, en vue d’atteindre l’objectif d’une production de 3 millions de tonnes métriques de cuivre par an », peut-on lire dans le document obtenu par l’Agence Ecofin.

Dans le cas de Mopani appartenant à la compagnie minière nationale ZCCM-IH, Lusaka devrait annoncer d’ici fin juillet 2023, le choix d’un partenaire stratégique sur une liste de quatre sociétés intéressées, dont le chinois Zijin Mining et le sud-africain Sibanye-Stillwater. Une fois l’accord signé, plus de 300 millions de dollars devraient être investis sur les trois prochaines années afin de doubler la production de cuivre.

Quant à Konkola Copper Mines, le gouvernement veut renouer la collaboration avec son ancien propriétaire Vedanta Resources qui y détient environ 80 % d’intérêts. Ces mines de cuivre ont en effet été saisies par le régime de l’ancien président Edgar Lungu, qui accusait la compagnie de ne pas respecter ses engagements et de mentir sur les bénéfices. Dans un communiqué publié dimanche 16 juillet et relayé par Bloomberg, la société du milliardaire indien Anil Agarwal estime qu’elle est proche d’un accord avec les autorités zambiennes.

Pour parvenir à un règlement à l’amiable, Vedanta a notamment promis investir au moins 1 milliard $ dans sa filiale locale pour doubler la production de cuivre à 100 000 tonnes par an, puis à 200 000 tonnes à moyen terme. Une hausse des salaires des employés et le paiement des arriérés aux fournisseurs et sous-traitants locaux ont également été annoncés.

Si ces différentes annonces et projets sont rapidement concrétisés, la Zambie pourrait voir sa production de cuivre doubler dans quelques années, dépassant ainsi les prévisions à moyen terme du ministère des Finances. Dans le plan budgétaire susmentionné, le gouvernement s’attend en effet à une production de cuivre de 796 994 tonnes en 2024, 866 003 tonnes en 2025 et 939 683 tonnes en 2026.

Pour rappel, la Zambie est le deuxième producteur de cuivre en Afrique, devancé par la RDC. Cette dernière est devenue en 2022 le troisième producteur mondial de cuivre, après le Chili et le Pérou.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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