Depuis la fin des subventions accordées à l’essence au Nigeria, l’idée de faire fonctionner les véhicules de transport au gaz naturel comprimé (GNC) est revenue à la mode et cristallise davantage l’attention dans l’opinion publique. Mais l’adoption du GNC par le grand public se heurte à certaines difficultés.
Au Nigeria, les autorités ont récemment fait part de leur soutien aux projets de conversion des moteurs de véhicules de transport, afin qu’ils soient capables de fonctionner avec du gaz naturel comprimé (GNC). Elles ont d’ailleurs officiellement fait part de leur engagement à accélérer l’adoption du combustible, afin de trouver une alternative à l’essence devenue onéreux après la levée des subventions par le nouveau gouvernement.
Cependant, des voix d’experts de l’industrie pétrolière et gazière ont évoqué des préoccupations sur le coût potentiellement inabordable de la conversion des véhicules au gaz naturel comprimé (GNC) pour de nombreux Nigérians.
Comme le rapporte le quotidien économique Nairametrics, lors d’entretiens distincts avec les médias, ces experts ont proposé que le gouvernement envisage des subventions pour rendre cette transition plus accessible. Ils ont initialement salué l’initiative du gouvernement visant à atténuer les conséquences de la suppression des subventions sur les carburants.
Ainsi le président de la branche nationale des détaillants de gaz de pétrole liquéfié (LPGAR), Ayobami Olarinoye, a souligné la nécessité de garantir la qualité des kits de conversion et la formation adéquate pour éviter toute déconvenue pour les citoyens.
Il a également signalé que la conformité aux normes est impérative pour un tel projet. Pour lui, l’initiative est un pas positif, tout en insistant sur l’importance de renforcer les mesures de sécurité et d’éducation du public pour une transition en douceur.
Pour sa part, le président de l’Independent Petroleum Marketers Association of Nigeria (IPMAN), Alhaji Debo Ahmed, a déclaré : « C’est une bonne initiative de l’administration du président Tinubu. C’est une initiative que l’on attendait depuis longtemps. Le GNC est un produit différent de l’essence, mais il remplit la même fonction. C’est désormais une question de choix. Le prix de l’essence dépend des mouvements du marché des changes parce qu’elle est importée et n’a rien à voir avec le prix du GNC. La concurrence qui existera entre l’essence et le GNC sera une concurrence préférentielle et un avantage tarifaire ».
Il faut savoir que dans le cadre des efforts de réduction des émissions de carbone, certains pays africains se sont dotés de politiques visant à opérer une transition de l’essence vers le GNC. Il s’agit notamment de l’Égypte avec près de 500 000 véhicules fonctionnant au GNC, de l’Algérie où le gouvernement offre des incitations pour la conversion des véhicules à carburant conventionnel et de l’Afrique du Sud.
Olivier de Souza
Source : Agence Ecofin