À la COP28 à Dubaï, plus de 20 pays ont appelé à tripler la capacité d’énergie nucléaire mondiale d’ici 2050. Ce regain d’intérêt pour le nucléaire est une bonne nouvelle pour les pays producteurs d’uranium comme le Niger, qui assure 4 % de l’offre mondiale et a les réserves pour produire davantage.
La compagnie minière canadienne Global Atomic a annoncé le 6 décembre une levée de fonds pouvant atteindre 50 millions de dollars canadiens (36,8 millions $). Les fonds seront affectés au développement du projet d’uranium Dasa au Niger.
Il s’agit de la première levée de fonds de Global Atomic, depuis le coup d’État qui a mis fin en juillet 2023 au régime démocratiquement élu du président Mohamed Bazoum. C’est la deuxième nouvelle positive pour le projet Dasa en quelques semaines, après celle du 10 novembre dernier. Dans un communiqué, la compagnie a en effet assuré bénéficier du soutien du gouvernement des États-Unis, en dépit de la situation politique au Niger.
Plus tôt cette année, Global Atomic craignait en effet que la désignation officielle par Washington du changement de gouvernement en juillet comme un coup d’État bloque le financement du projet par une banque de développement américaine. Il n’en sera rien, et les discussions se poursuivent donc avec cette banque et Export Development Canada, l’organisme de crédit à l’exportation du Canada, pour obtenir des fonds.
Selon Global Atomic, il faudrait un financement supplémentaire de 250 à 275 millions de dollars américains pour achever la construction et la mise en service du projet Dasa. La mine peut être exploitée sur 12 ans et livrer 44 millions de livres d’uranium. Une production qui viendra certainement alimenter certaines centrales nucléaires nord-américaines, puisque Global Atomic a déjà conclu plusieurs accords de vente en ce sens.
Il faut dire que l’uranium fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis quelques mois, le prix de la livre ayant même dépassé 80 dollars en novembre, une première depuis plus de 15 ans. Ce regain d’intérêt s’explique par les projets de plus en plus nombreux portant sur le développement de nouvelles centrales nucléaires à travers le monde. À la COP28 en cours aux Émirats arabes unis, plus de 20 pays de 4 continents ont même lancé un appel à tripler la capacité d’énergie nucléaire à l’échelle mondiale d’ici 2050.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin