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En 2020, la société nationale japonaise de métaux Jogmec a signé un accord pour obtenir jusqu’à 51 % d’intérêts dans le projet Lofdal. Une partie des fonds promis a déjà été débloquée, assurant au Japon une participation dans cet actif capable de livrer des oxydes de terres rares sur au moins 16 ans.

En Namibie, l’investissement consacré, au nom du gouvernement nippon, par la société nationale japonaise de métaux Jogmec, pour le projet de terres rares Lofdal a atteint 10,37 millions de dollars canadiens (7,70 millions $). C’est l’annonce faite le 11 avril par la compagnie minière canadienne Namibia Critical Metals, propriétaire du projet, qui précise qu’en atteignant le palier des 10 millions de dollars canadiens, Jogmec peut désormais réclamer 40 % d’intérêts dans Lofdal.

C’est en effet l’une des conditions de l’accord de partenariat conclu en 2020 entre Namibia Critical Metals et Jogmec, en vue d’accélérer le développement du projet. La compagnie minière procède donc actuellement à une restructuration pour officialiser cette participation de 40 % avant de passer à la prochaine phase de l’accord qui verra Jogmec investir 10 millions de dollars canadiens supplémentaires pour porter ses intérêts dans le projet à 50 %.

La société japonaise peut en outre dépenser à nouveau 5 millions de dollars canadiens pour devenir l’actionnaire majoritaire avec 51 % des parts. Elle dispose enfin d’un droit de préemption sur l’achat de la future production de terres rares de Lofdal, aux prix du marché.

« Lofdal est clairement un investissement stratégique important pour Jogmec et le Japon, qui cherchent à réduire leur dépendance à l’égard de la Chine pour l’approvisionnement en métaux lourds de terres rares », explique Darrin Campbell, président de Namibia Critical Metals.

La réduction de la dépendance vis-à-vis de la Chine qui domine le marché mondial des terres rares, est en effet un impératif de la politique commerciale japonaise depuis 2011, après que Pékin a imposé un embargo à l’archipel pour protester contre l’arrestation d’un capitaine de bateau chinois en septembre 2010. D’ici 2025, Tokyo vise donc moins de 50 % de ses importations de terres rares en provenance de Chine, contre plus de 90 % il y a 13 ans.

Pour rappel, Lofdal est actuellement détenu à 95 % par Namibia Critical Metals, contre 5 % au profit des nationaux. Selon une évaluation économique préliminaire publiée en octobre 2022, le projet peut livrer annuellement 2 000 tonnes d’oxydes de terres rares (TREO), sur une durée de vie estimée à 16 ans. Le gouvernement a accordé en 2021 un permis d’exploitation minière valable pour 25 ans.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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