La fermeture est la dernière étape du cycle de vie d’une mine. Mal géré, ce processus peut créer des troubles sociaux et détruire l’environnement autour de la mine pendant des décennies. C’est ce que devra éviter la société B2Gold, qui exploite depuis 2014 la mine d’or Otjikoto en Namibie.
En Namibie, 2023 devrait être la dernière année d’exploitation à pleine capacité de la mine d’or Otjikoto. C’est ce qu’ont rapporté en fin de semaine dernière plusieurs médias locaux, citant une note interne du propriétaire du projet, le canadien B2Gold.
Selon ce document signé par le directeur de la mine Eric Barnard et le directeur pays de B2Gold John Roos, Otjikoto arrive en effet en fin de vie et, à moins d’une découverte importante, la compagnie réduira de 50 % la capacité de la mine à ciel ouvert l’année prochaine et interrompra totalement les activités d’extraction fin 2024. Le broyage et le traitement des stocks à faible teneur pourraient en revanche se poursuivre jusqu’en 2031, si cette activité est économiquement viable.
Quoi qu’il en soit, ce processus de fermeture de la mine aura un impact sur la population locale, dont une partie travaille à la mine. Des licenciements sont ainsi prévus, mais aucun détail n’est pour le moment disponible quant au calendrier et au nombre de travailleurs concernés.
L’autre aspect qu’il faudra surveiller dans ce processus de fermeture est l’environnement. Si les propriétaires des mines sont censés veiller à la réhabilitation des sites selon les meilleures normes environnementales, la fermeture des mines ne se passe pas toujours bien sur le continent africain. Dans un rapport publié en 2010, la Chambre des Mines de Namibie a estimé que plus de 200 mines ont été abandonnées par des sociétés minières ayant cessé d’exister ou disparues sans laisser de trace, transférant ainsi la responsabilité de la réhabilitation à l’État.
Pourtant, plusieurs textes de loi prévoient les conditions d’abandon et de fermeture d’une mine, notamment le //namiblii.org/akn/na/act/1992/33/eng@2008-12-29/source“>code minier de 1992 qui précise que le détenteur du permis minier a l’obligation de prendre toutes les dispositions nécessaires pour réparer tout dommage causé à l’environnement. Lors de la demande de permis minier, la compagnie doit d’ailleurs décrire la manière dont elle compte réhabiliter les terres affectées par les opérations minières. Il faudra donc que l’État veille au respect des dites obligations par B2Gold.
Pour rappel, la mine d’or Otjikoto a livré son premier lingot en décembre 2014. L’année dernière, la production a atteint 161 614 onces.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin