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Selon un rapport d’Ecofin Pro publié fin juin, un éventuel essoufflement des ventes de véhicules électriques pourrait entrainer une adaptation des stratégies des pays africains fournisseurs de minéraux stratégiques. L’une des solutions évoquées étant une modération de la production minière.

Au Mozambique, la mine Balma a livré 15 000 tonnes de graphite naturel au deuxième trimestre 2023, en baisse de 66 % en glissement annuel. C’est ce que révèle le rapport d’activités publié le 18 juillet par son propriétaire australien Syrah Resources qui explique cette baisse par sa décision d’interrompre la production en mai et juin.

Cette mesure est rendue nécessaire par des conditions volatiles sur le marché chinois des matériaux actifs d’anode (dont la matière première est le graphite), et des stocks élevés de graphite. Attirés par les prix élevés observés sur le marché ces dernières années, de nouveaux acteurs spécialisés dans la production de graphite synthétique ont en effet augmenté l’offre totale.

Syrah espère donc que sa décision de suspendre la production permettra la consommation des stocks en aval et l’amélioration des conditions de la demande de graphite naturel. « La décision de redémarrer la production dépendra de l’augmentation des ventes à partir des stocks et de nouvelles commandes à des prix supérieurs aux coûts d’exploitation unitaires pour des volumes de production d’au moins 10 000 tonnes par mois », ajoute la compagnie.

Pour rappel, Balama est la plus grande mine de graphite d’Afrique et constitue l’atout majeur du Mozambique pour maintenir son statut de premier producteur du continent pour ce matériau essentiel aux batteries de véhicules électriques. Bien que justifiée par les conditions du marché, l’interruption de la production de graphite affectera les revenus que le pays tire de ce projet, aussi bien en matière de paiements aux fournisseurs locaux, de salaires des travailleurs ou encore de redevance minière.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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