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Indispensables, entre autres, pour les semi-conducteurs, les panneaux photovoltaïques, les câbles à fibre optique, le germanium et le gallium sont deux métaux produits majoritairement en Chine. Or, Pékin a annoncé cette semaine des restrictions sur leur exportation à partir du 1er août 2023.

La RDC peut devenir une alternative à l’offre chinoise de germanium, l’un des deux métaux critiques pour lesquels Pékin a annoncé lundi 3 juillet la mise en place de restrictions à l’exportation dès le mois d’août 2023. C’est du moins ce qu’a déclaré le président de la Gécamines, Guy Robert Lukama, cité mercredi par l’agence de presse Reuters.

Le germanium et le gallium sont utilisés dans diverses industries, allant des panneaux photovoltaïques aux puces et semi-conducteurs, en passant par le secteur de la défense. L’offre mondiale des deux métaux est dominée par la Chine (60 % du germanium et 80 % du gallium selon la Critical Raw Materials Alliance). Les restrictions chinoises inquiètent donc plusieurs pays, dont ceux de l’Union européenne. La Commission européenne a ainsi fait part de ses inquiétudes par rapport à la décision chinoise, qui ne serait pas conforme aux normes de l’OMC.

Alors que Pékin a avancé comme justifications la nécessité de protéger sa sécurité nationale et la paix mondiale, plusieurs observateurs voient dans cette mesure une nouvelle escalade dans les tensions avec le bloc occidental. Plus précisément, les restrictions devraient perturber l’approvisionnement occidental en semi-conducteurs, en réponse à la décision des États-Unis de restreindre l’accès des entreprises chinoises à certaines technologies américaines, dont le cloud.

Si la RDC n’est pas en mesure de répondre entièrement à la pénurie mondiale en perspective pour le germanium, la Gécamines peut au moins tenter d’accroitre ses parts de marché en adaptant sa stratégie à cette nouvelle situation. La compagnie nationale peut aussi tirer profit d’une flambée éventuelle des prix en augmentant ses recettes d’exportation de germanium.

La Gécamines a ainsi annoncé plus tôt cette année un investissement de 75 millions $ pour la construction d’une nouvelle unité hydrométallurgique au profit de sa filiale STL, la Société congolaise pour le traitement du terril de Lubumbashi. La nouvelle installation devrait entrer en service le mois prochain et livrer plusieurs métaux, dont le germanium. Par ailleurs, la Gécamines peut aussi compter sur la mine de zinc et de germanium Kipushi, où la production devrait reprendre l’année prochaine avec le soutien du groupe canadien Ivanhoe Mines.

Il faut cependant souligner que la RDC n’arrive pas en terrain conquis et devra composer avec l’ambition d’autres acteurs. C’est le cas de la compagnie nationale russe Rostec qui s’est dite prête à augmenter sa production afin de répondre à la demande intérieure, ou encore de la société basée aux Pays-Bas Nyrstar qui envisage le développement de projets de gallium et de germanium en Australie, aux États-Unis et en Europe.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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