En août 2020, Firefinch (ex Mali Lithium Ltd) a racheté la mine d’or Morila auprès de Barrick et AngloGold Ashanti, avec des objectifs ambitieux pour le futur de cet actif entré en service en 2000. Après quelques mois de succès, la société a interrompu sa présence en novembre 2022, faute de moyens.
Au Mali, la compagnie minière australienne Firefinch a pour objectif de conclure une transaction contraignante au cours du troisième trimestre 2023 en vue de céder sa mine d’or Morila. C’est ce qu’elle indique dans une mise à jour publiée le 13 juillet, précisant avoir trouvé un accord préliminaire avec un entrepreneur minier ouest-africain de renom.
Il faut noter que le rachat de la mine devrait se faire pour une contrepartie symbolique. L’acquéreur, sélectionné par Firefinch parmi les différentes offres de rachat reçues ces derniers mois, réalise actuellement une due diligence avant de conclure une transaction qui devrait redonner un nouveau souffle à la mine. Depuis plusieurs mois, Morila n’est en effet plus financée par son propriétaire qui n’est par ailleurs plus en mesure de fournir des informations sur la production.
La situation a plusieurs conséquences, non seulement du point de vue de la contribution de Morila à la production malienne d’or, mais aussi pour les travailleurs de la mine abandonnés par leur employeur. Cela pourrait s’aggraver, car Firefinch a prévu de mettre fin au processus de vente s’il « n’y a pas de perspectives raisonnables de réussite de la transaction dans un délai approprié ». La compagnie distribuerait alors le reste des liquidités actuelles aux actionnaires, ainsi que les actions détenues dans Leo Lithium, copropriétaire de Goulamina.
Pour le moment, aucune déclaration n’a été faite par le gouvernement concernant la mine dans laquelle le Mali détient 20 % de participation. Un audit des mines d’or maliennes a été mené il y a quelques mois et les décisions prises à l’issue de ce processus pourraient situer les parties prenantes, notamment la communauté locale et les employés, sur l’avenir du projet.
Avant le retrait opérationnel et financier de Firefinch à Morila en novembre 2023, la compagnie australienne prévoyait une production de 180 000 onces pour la période de 18 mois s’achevant en mars 2024. L’estimation de ressources minérales montre par ailleurs que Morila peut encore être exploitée sur des années.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin