La filière du nucléaire civil revient en grâce ces dernières années avec la transition énergétique, car il s’agit d’une alternative plus « propre » par rapport aux énergies fossiles. L’Afrique du Sud est le seul pays du continent qui dispose actuellement d’une centrale nucléaire opérationnelle.
L’Ouganda veut accroitre sa capacité de production d’électricité avec la mise en service de sa première centrale nucléaire d’ici 2031. C’est l’annonce faite jeudi 9 mars par la ministre de l’Energie et des Mines, Ruth Nankabirwa, en prélude à la tenue à Kampala, du 14 au 17 mars prochains, de l’African Nuclear Business Platform 2023.
La préparation de l’évaluation du site de la centrale nucléaire est en cours à Buyende, une ville située à environ 150 km au nord de la capitale Kampala. L’installation aura une capacité totale de 2 000 MW, mais seulement 1 000 MW seront connectés au réseau national dès 2031, renseigne un communiqué de la ministre, consulté par l’Agence Ecofin.
Selon le vœu du président Yoweri Museveni, le développement de cette centrale devrait s’appuyer sur les réserves nationales d’uranium. S’il manque une estimation des dites réserves, une évaluation de 2004, financée notamment par la Banque mondiale et la BAD, a estimé que plusieurs régions hébergent de l’uranium sur environ 52 000 km² à travers le pays. Pour l’ancien ministre de l’Eau et de l’Environnement, Ephraïm Kwamuntu, l’Ouganda serait même « assis sur une montagne d’uranium ».
Pour rappel, l’Afrique du Sud est le seul pays du continent qui exploite actuellement une centrale nucléaire. Plusieurs pays ont prévu de bientôt le rejoindre, notamment l’Égypte qui a lancé en 2022 la construction de sa première centrale nucléaire. Le Nigeria, le Soudan, le Rwanda ou encore le Ghana prévoient également d’associer le nucléaire à leur mix énergétique entre 2030 et 2037.
Ces projets s’inscrivent tous dans une volonté de réduire la dépendance des économies aux énergies fossiles pour réussir la transition énergétique. Le développement de la filière du nucléaire représente par ailleurs une occasion pour les pays producteurs d’uranium d’augmenter leurs revenus en exploitant davantage leurs réserves ou en profitant d’une possible augmentation des prix sur le marché. En Afrique, le Niger et la Namibie sont les deux principaux producteurs d’uranium.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin