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 Le zinc utilisé pour recouvrir et protéger l’acier est utilisé dans les secteurs de la construction et de l’automobile. Si son prix a grimpé l’année passée et a maintenu des niveaux élevés jusqu’en mars dernier, les perspectives à court et moyen terme sont différentes.

Le marché mondial du zinc raffiné sera excédentaire en 2023 et en 2024, selon de nouvelles prévisions publiées lundi 9 octobre par l’International Lead and Zinc Study Group (ILZSG), un organe de l’ONU. En 2023, l’offre dépassera la demande de 248 000 tonnes alors qu’en 2024 le surplus devrait être de 367 000 tonnes.

D’après les détails fournis par l’ILZSG, la situation d’excédent sur le marché serait due à une croissance de la demande plus lente que prévu alors que l’année passée elle avait baissé de 4,3 %. Pour l’année globale 2023, l’organisation s’attend à ce que la demande mondiale de zinc raffiné augmente de seulement 1,1 % pour atteindre 13,59 millions de tonnes (contre 13,84 millions de tonnes pour l’offre), alors qu’en 2024 la croissance devrait être de 2,5 % à 13,93 millions de tonnes (contre 14,30 millions de tonnes pour l’offre).

Les principaux facteurs mis en avant sont une reprise lente de la demande chinoise. « Après avoir chuté de 12 % en 2022, la production de tôles galvanisées en Chine a augmenté de 12,1 % au cours des sept premiers mois de cette année. La production de voitures de tourisme et d’appareils électroménagers a également augmenté sur la même période, mais l’investissement dans le secteur immobilier est resté déprimé », écrit l’ILZSG dans sa note, ajoutant que la demande européenne affectée par les signaux négatifs en Allemagne, en Pologne, en Slovaquie ou encore au Royaume-Uni, devrait baisser de 1,8 % cette année.

Perspectives pour la production minière

Alors que la demande de zinc raffiné ne croît pas aussi vite que prévu, la production de zinc brut devrait augmenter de 0,1 % pour atteindre 12,43 millions de tonnes en 2023, puis de 3,9 % à 12,91 millions de tonnes en 2024. Malgré des réductions de production attendues dans plusieurs pays, y compris le Burkina Faso, les performances des mines en Chine, en Inde, en Russie ou encore en Mongolie devraient permettre de largement compenser en 2023. En 2024, de grandes augmentations de production sont attendues en Australie et en Russie.

Quel impact sur le prix du zinc ?

Les prévisions de l’ILZSG vont dans le même sens qu’une analyse de marché publiée la semaine passée par l’Australian Office of Chief Economist (AOCE). Cette analyse mettait également l’accent sur le fait que la crise immobilière continue en Chine a affaibli les perspectives de la demande de zinc. Elle indique aussi que l’adoption croissante de véhicules électriques affaiblit également la demande de zinc, car les constructeurs automobiles préfèrent des matériaux plus légers que l’acier (en particulier l’aluminium) pour compenser le poids des batteries.

Le prix au comptant du zinc s’est stabilisé sur le London Metal Exchange (LME) au deuxième trimestre 2023 à environ 2 500 dollars la tonne, alors que durant le trimestre terminé en mars les prix affichaient une moyenne de 3 100 dollars la tonne. En examinant l’évolution des stocks de zinc du LME, les analystes de l’AOCE relevaient déjà la possibilité que le marché du zinc soit entré en excédent.

Selon l’AOCE, le prix au comptant du zinc devrait ainsi atteindre en moyenne environ 2 700 dollars la tonne en 2023. La croissance faible de la demande en zinc attendue sur les années suivantes devrait faire chuter les prix à une moyenne de 2 500 dollars en 2024 et 2 600 dollars en 2025.

À long terme, les perspectives restent cependant solides, car la demande devrait être soutenue par la transition énergétique mondiale. « À l’échelle mondiale, le déploiement de l’infrastructure d’énergie renouvelable devrait soutenir la demande de zinc, en raison de son rôle clé dans les éoliennes, les panneaux solaires et les pylônes de transmission », peut-on lire dans le rapport trimestriel de l’AOCE.

Pour rappel, sur le continent africain qui représente moins de 5 % de l’offre mondiale, la Namibie et l’Afrique du Sud font partie des principaux producteurs de zinc. Le Burkina Faso, longtemps membre de ce cercle restreint, a fermé Perkoa, sa principale mine de zinc, l’année dernière, après qu’une inondation a provoqué la mort de huit mineurs et la faillite de l’entreprise exploitante. Parmi les pays hôtes de futures grandes mines de zinc qui entreront bientôt en production, on retrouve la RDC et l’Érythrée.

Source: Agence Ecofin

 

 

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