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Depuis environ un demi-siècle, De Beers est le partenaire majeur du Botswana dans l’exploitation de ses immenses réserves de diamants. Le dernier accord entre les deux parties a expiré le 30 juin et son renouvellement était soumis à l’obtention par le gouvernement d’une plus grande part des revenus.

La compagnie nationale botswanaise de négoce de diamants Okavango Diamond Company (ODC) recevra désormais jusqu’à 50 % des pierres précieuses produites localement par Debswana, la coentreprise avec le groupe De Beers. C’est l’un des termes clés de l’accord de dernière minute annoncé le 30 juin 2023 par les deux parties et renouvelant leur partenariat jusqu’en 2033.

Dès la mise en œuvre de l’accord, ODC recevra 30 % de la production de Debswana, contre 25 % dans le précédent accord. Cette part augmentera progressivement pour atteindre 50 % d’ici la dernière année de l’accord. La hausse des quantités de diamants bruts obtenus par ODC devrait aider le gouvernement botswanais à honorer l’accord signé récemment avec le négociant de diamants belge HB Antwerp qui va céder 24 % de son capital à Gaborone en échange de la fourniture de pierres précieuses sur cinq ans.

Dans le nouvel accord avec De Beers, le gouvernement botswanais a également obtenu la création d’un fonds de développement économique Diamonds for Development. Doté d’un investissement initial de 1 milliard de pulas (environ 75 millions $), il soutiendra la diversification de l’économie locale, en vue de réduire la dépendance actuelle aux diamants. Sur la durée de l’accord, notons que l’investissement total de la filiale du groupe britannique Anglo American pourrait atteindre 10 milliards de pulas, soit 750 millions de dollars environ.

« Pour De Beers, c’est un privilège de renouveler son partenariat d’un demi-siècle avec le peuple botswanais […]. L’accord représente notre engagement à investir dans la production de diamants au Botswana, dans la chaîne de valeur du diamant du Botswana, dans l’économie de la connaissance du Botswana et, surtout, dans le peuple du Botswana », a commenté Al Cook, PDG du géant originaire d’Afrique du Sud.

Un exemple pour d’autres pays africains ?

De Beers produit 70 % de ses diamants au Botswana et son partenariat de longue date avec le gouvernement a joué un grand rôle dans le développement du pays, au point d’en faire un contre-exemple de la « malédiction des ressources naturelles » qui toucherait les pays africains. En arrachant à De Beers une plus grande part du gâteau grâce à la détermination du président Mokgweetsi Masisi, Gaborone montre à nouveau la voie à d’autres pays miniers du continent.

Alors que le président Félix Tshisekedi s’est rendu cette année dans le pays pour en apprendre plus sur le modèle botswanais afin de le dupliquer dans le secteur de l’exploitation des diamants en RDC, un autre pays africain est mieux placé pour s’inspirer du Botswana. Il s’agit de la Namibie, où la production du groupe De Beers a augmenté de 46 % l’année dernière pour atteindre 2,14 millions de carats. Dans l’accord actuel, la Namibie reçoit 15 % des diamants produits dans le pays par De Beers, mais le gouvernement souhaite revoir cette part à l’expiration du deal en 2026.

« Pour l’instant, nous sommes à 15 % et, par conséquent, lorsque nous reverrons l’accord, nous envisagerons également d’augmenter les 15 % à autre chose », déclarait en avril dernier le ministre des Mines Tom Alweendo en marge d’une réunion avec son homologue angolais.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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