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En Afrique subsaharienne, 3100 mini-réseaux électriques ont été déjà installés et quelque 9000 autres devraient être déployés durant les prochaines années. Mais la filière, qui répond au besoin essentiel de raccordement électrique des zones les plus reculées, recèle encore d’énormes opportunités.

Quelque 380 millions de personnes en Afrique subsaharienne pourraient accéder à l’électricité d’ici 2030, grâce au déploiement de 160 000 mini-réseaux électriques pour un investissement global de 91 milliards de dollars, selon un rapport publié en octobre dernier par le Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique, un partenariat lancé par la Banque mondiale pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à réduire la pauvreté et stimuler la croissance en promouvant des solutions énergétiques durables.

Intitulé « Mini grids for half a billion people : market outlook and handbook for decision makers », le rapport précise que ces systèmes de production et de distribution d’électricité, construits pour fournir de l’électricité dans des zones non desservies par le réseau centralisé ou dont les coûts de raccordement à ce réseau sont prohibitifs, connaissent un développement rapide en Afrique et en Asie depuis quelques années.

En Afrique subsaharienne, le nombre des mini-grids installés a atteint 3100 en 2021 contre environ 500 en 2010.

Alors que près de 8 sur 10 humains privés d’accès à l’électricité vivent en Afrique subsaharienne, quelque 9000 autres mini-réseaux sont également programmés dans la région, notamment au Nigeria (2700), en Tanzanie (1500), au Sénégal (1200) et en Ethiopie (600).

La croissance rapide de ce marché s’explique essentiellement par l’introduction de nouvelles technologies numériques, la baisse du coût des composants et l’amélioration du savoir-faire des développeurs spécialisés.

A l’échelle mondiale, ces mini-grids alimentés par une ou plusieurs sources d’énergie (solaire, éolien, hydroélectricité, diesel, etc.) et qui peuvent être soit totalement isolés du réseau centralisé, soit connectés à ce dernier, dans une certaine mesure pour y injecter l’énergie excédentaire, en prélever au besoin, ou les deux, pourraient contribuer grandement à atteindre l’objectif de l’accès universel à l’électricité d’ici 2030.

Les systèmes solaires prédominent

Selon les calculs des experts du Programme d’assistance à la gestion du secteur énergétique, le déploiement de 217 000 mini-réseaux à l’échelle mondiale d’ici 2030 pour des investissements cumulés de 127 milliards de dollars permettrait à 490 millions personnes d’accéder à l’électricité.

Mais le rythme actuel de déploiement des mini-grids, dont la taille va des petite unités de production qui fournissent de l’électricité à quelques clients d’un village éloigné, aux systèmes qui apportent de l’électricité  à des dizaines de milliers de clients, ne permet pas pour l’heure d’atteindre cet objectif.

En 2021, les auteurs du rapport ont recensé 21 557 mini-réseaux électriques dans 131 pays et territoires, qui desservaient au total 48 millions de personnes. Environ la moitié de ces mini-réseaux installés sont alimentés par l’énergie solaire contre 35% pour l’hydroélectricité et 10% pour les énergies fossiles.

29 353 autres mini-réseaux, dont 99% seront alimentés par l’énergie solaire, sont par ailleurs programmés dans 77 pays et territoires.

Au rythme actuel de déploiement des mini-grids, le monde ne compterait que 44 800 mini-réseaux installés qui desserviraient un total de 80 millions de personnes d’ici 2030. D’où la nécessité d’accélérer la cadence.

Le rapport recommande dans ce cadre de faire passer le nombre de min-réseaux déployés dans les vingt pays présentant les taux d’électrification les plus bas, de 200 par pays et par an actuellement à 2000 par pays et par an,  en intensifiant les partenariats entre les institutions de financement multilatérales comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement (BAD), les acteurs privés et les gouvernements, qui sont plus que jamais appelés à adopter des réglementations plus souples et des politiques de soutien pour permettre la filière des mini-réseaux électriques de se structurer, de croître et de proposer des modèles énergétiques plus durables.

SourceAgence Ecofin

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