Depuis quelques mois, le Zimbabwe met en œuvre une politique destinée à accroitre le rôle du secteur minier dans l’économie. La Banque centrale a commencé à émettre des pièces d’or pour contrer l’inflation, et le gouvernement reçoit une partie des redevances sous forme de minéraux raffinés.
La Banque centrale du Zimbabwe introduira bientôt une monnaie numérique adossée à l’or et ayant cours légal. C’est ce qu’a rapporté le 23 avril le Sunday Mail, citant John Mangudya, gouverneur de la Reserve Bank of Zimbabwe (RBZ). Le principal objectif de cette mesure est la stabilisation de la devise locale, le dollar zimbabwéen délaissé depuis plusieurs années dans les échanges locaux au profit du billet vert américain.
Le choix d’adosser la nouvelle devise numérique à l’or permet de mettre à contribution les immenses réserves aurifères du sous-sol zimbabwéen. Dans le pays, plusieurs compagnies locales et étrangères extraient en effet chaque année plusieurs dizaines de tonnes d’or qui sont ensuite vendues à une filiale de la RBZ, la Fidelity Gold Refinery. En 2022, le pays a ainsi produit plus de 35 tonnes d’or. Ceux qui détiennent des dollars zimbabwéens pourront les échanger contre cette nouvelle devise et la stocker afin d’éviter la volatilité des taux de change.
Ce n’est pas la première fois que les réserves d’or du Zimbabwe sont mises à contribution par la Banque centrale pour lutter contre l’effondrement de la devise locale. Depuis juillet 2022, les autorités émettent des pièces d’or destinées à aider les citoyens à se protéger de la dépréciation de leurs avoirs, puisque l’or joue universellement un rôle de valeur refuge et d’actif de réserve. Il y a quelques mois, les autorités ont même exigé de recevoir une partie des redevances minières sous forme de minéraux raffinés, dont l’or et les métaux du groupe de platine.
Source: Agence Ecofin