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Ces dernières semaines, le président du Botswana a multiplié les sorties pour réclamer une meilleure répartition des profits générés par l’exploitation des diamants. Si le message est adressé au géant sud-africain De Beers, une autre société compte aider le gouvernement à atteindre son but.

Au Botswana, le gouvernement prendra une participation de 24 % dans la société belge de négoce de diamants HB Antwerp. C’est l’annonce faite le 27 mars par le chef de l’État Mokgweetsi Masisi lors d’un évènement dans les bureaux locaux de l’entreprise à Gaborone, précisant que son pays fournirait également des pierres précieuses à HB pendant cinq ans.

HB cherche à bâtir un écosystème garantissant la transparence tout le long de la chaîne de valeur, de l’extraction du diamant jusqu’à sa transformation et sa vente. Ce modèle a déjà reçu l’adhésion du canadien Lucara, actif à la mine Karowe au Botswana, qui fait partie des premiers clients de l’entreprise.

« Pour la première fois en dix ans d’existence, nous savons ce qu’il advient de chaque diamant brut de +10,8 carats produit par notre mine, en participant à chaque étape du processus de planification et de fabrication jusqu’à la vente finale du diamant poli », résume ainsi Eira Thomas, PDG de Lucara, à propos du rôle du partenaire belge.

La collaboration du Botswana avec HB est une première concrétisation des nouvelles ambitions du gouvernement qui cherche à générer davantage de revenus grâce à l’exploitation des diamants. Selon le président, le pays ne peut plus se contenter des sessions de vente de diamants bruts organisées par De Beers, alors que les pierres transformées génèrent plus de valeur.

Engagé depuis plusieurs mois dans des négociations pour prolonger son partenariat historique avec De Beers, le gouvernement a donc déjà dénoncé à plusieurs reprises une collaboration qui ne répond plus aux besoins des Botswanais, menaçant même de rompre définitivement les liens avec De Beers. Si l’accord annoncé avec HB Antwerp ne remet pas en cause ces négociations, il constitue néanmoins un sérieux avertissement pour la compagnie originaire d’Afrique du Sud, dont 70 % de la production annuelle provient du Botswana.

Il semble difficile de voir la compagnie renoncer aux traditionnelles ventes aux enchères de diamants bruts, mais un consensus pourrait être trouvé avec l’augmentation de la part des diamants bruts revenant au gouvernement (actuellement à 25 % de tous les diamants extraits par la coentreprise avec De Beers).

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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