Deuxième producteur africain de cuivre, la Zambie bénéficie depuis deux ans d’un regain d’intérêt des investisseurs miniers. La start-up américaine KoBold Metals est l’un des symboles de ce renouveau et elle envisage de développer sa première mine de cuivre dans le pays, avant la fin de la décennie.
Le développement de la mine de cuivre Mingomba pourrait commencer vers 2027, soit quelques années en avance sur le calendrier initial. C’est l’annonce faite par Mfikeyi Makayi PDG de la filiale locale de l’américain KoBold Metals, propriétaire du projet situé en Zambie et présenté comme le plus grand gisement de cuivre du pays.
En septembre 2023, Mme Makayi a estimé à 10 ans le temps nécessaire pour voir la mine Mingomba entrer en production. Or, la start-up soutenue par Bill Gates et Jeff Bezos a indiqué le 5 février 2024, en marge du Mining Indaba en Afrique du Sud, que ce gisement pourrait être la plus riche découverte de cuivre en Zambie depuis 100 ans, avec des teneurs en cuivre d’environ 5 %, similaires au gisement de Kakula en RDC, un des plus riches au monde.
Combinée aux perspectives prometteuses du marché du cuivre, cette découverte incite KoBold à accélérer ses plans. En cas de succès, KoBold pourrait jouer un rôle actif dans l’objectif de la Zambie de produire 3 millions de tonnes de cuivre par an d’ici 2030 et contribuer à satisfaire la demande mondiale croissante pour le métal rouge. Un investissement d’environ 2 milliards de dollars est attendu pour concrétiser ces ambitions.
Il convient cependant d’être prudent avec ces différentes annonces de la compagnie, reprises dans la presse locale et internationale depuis quelques heures. Plus grande conférence annuelle pour les acteurs du secteur minier africain, Mining Indaba est souvent l’occasion pour de jeunes pousses comme KoBold Metals d’attirer l’attention de nouveaux investisseurs.
Interrogé par Reuters au cours de l’évènement, Josh Goldman, cofondateur et président de la société, a d’ailleurs indiqué que des partenariats sont envisagés afin de mobiliser les fonds nécessaires pour le développement de la mine. Notons par ailleurs que les travaux d’exploration pilotés par KoBold ont débuté il y à peine un an, là où il a fallu plusieurs années à Ivanhoe Mines pour découvrir le gisement Kakula en RDC.
De plus, KoBold Metals n’est pas une compagnie minière cotée en bourse et n’a donc pas les mêmes obligations, lorsqu’il s’agit de faire des annonces de découvertes de ressources minérales. Aucun communiqué détaillant la taille du gisement, sa teneur moyenne et d’autres données pertinentes conformément aux règles de l’industrie minière, tels les codes JORC et SAMREC, n’a été publié par exemple.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin