La Tanzanie veut devenir un hub africain pour certains métaux indispensables à la transition énergétique, tels le nickel ou les terres rares. Le pays a aussi pour ambition de faire partie des producteurs africains de graphite, matériau utilisé pour produire les batteries des véhicules électriques.
En Tanzanie, la cheffe d’État Samia Suluhu Hassan a présidé le 17 avril la signature de différents accords portant sur l’implantation prochaine de deux mines de graphite et une de terres rares dans le pays. Pilotés par trois compagnies australiennes, ces projets nécessiteront au moins 667 millions de dollars d’investissements, contribuant à placer le pays comme une destination phare en Afrique pour obtenir les matériaux nécessaires à la transition énergétique.
Les trois compagnies concernées sont Evolution Energy Minerals, active sur le projet de graphite Chilalo, EcoGraf, active sur le projet de graphite Epanko et Peak Rare Earths, présente au projet de terres rares Ngualla. Selon les termes des différents accords-cadres et pactes d’actionnaires signés ce lundi, trois nouvelles filiales locales seront créées pour piloter ces futures mines et le gouvernement tanzanien prendra une participation gratuite et non dilutive de 16 % dans chacune d’elles.
Selon une étude de faisabilité définitive actualisée publiée le 20 mars 2023, Chilalo peut livrer annuellement 52 000 tonnes de concentré de graphite sur 17 ans, contre une capacité initiale de 60 000 tonnes par an prévue à Epanko. Quant à Ngualla, une étude de faisabilité bancable publiée en octobre 2022 estime que le projet peut livrer annuellement 16 200 tonnes de concentré de terres rares sur 24 ans.
Pour rappel, l’une des utilisations phares du graphite est comme matière première dans la production des batteries de véhicules électriques. Ce statut lui vaut une demande en hausse, similaire à l’intérêt porté aux terres rares, un groupe de métaux également essentiel à la transition énergétique en raison de son utilisation dans les moteurs de véhicules électriques et dans les turbines éoliennes.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin