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Depuis quelques années, les investissements miniers sont en hausse en Namibie, en raison des minéraux critiques que son sous-sol héberge. Comme d’autres pays africains, la Namibie veut profiter de la transition énergétique et ne se contentera pas des revenus liés à la simple extraction de minerais.

En Namibie, le gouvernement a décidé d’interdire les exportations de minerai de lithium et d’autres métaux critiques comme le graphite, le cobalt, le manganèse, n’ayant pas été transformé localement. C’est ce qui ressort du compte rendu du Conseil des ministres lu cette semaine à la télévision nationale par Emma Theofilus (photo), ministre adjointe à l’Information.

Cette décision qui n’empêchera pas l’exportation de « petites quantités » des minéraux concernés, survient alors que le pays attire de plus en plus d’investissements dans son secteur minier, à cause de ses importantes réserves de métaux stratégiques. Outre les compagnies minières comme Andrada Mining ou Namibia Critical Metals qui s’activent pour exploiter respectivement du lithium et des terres rares, le gouvernement a signé en 2022 un accord en vue d’approvisionner l’Union européenne en minéraux critiques, assurant que leur traitement se ferait au niveau local.

Si le but de cette mesure n’a pas été rendu public, il ne fait donc aucun doute qu’elle vise le développement d’une industrie locale de transformation, ce qui devrait positionner la Namibie sur d’autres points de la chaine de valeur des métaux critiques, outre la simple extraction. Soulignons enfin que l’annonce intervient dans un contexte où le gouvernement veut accroitre ses revenus miniers.

Dans une sortie fin mai, le ministre des Mines Tom Alweendo a évoqué la volonté de l’État de prendre des participations minoritaires dans les compagnies minières en Namibie. Clarifiant ces propos, le gouvernement a rappelé que « les ressources naturelles sous et au-dessus de la surface de la terre […] de la Namibie appartiennent à l’État si elles ne sont pas détenues légalement par ailleurs », et qu’il peut donc exiger des intérêts dans les licences qui seront délivrées à l’avenir, rassurant les compagnies déjà propriétaires de projets miniers dans le pays.

Notons que l’ambition du gouvernement de transformer localement les métaux critiques de son sous-sol devrait recevoir un écho favorable auprès d’au moins trois compagnies minières, en l’occurrence Namibia Critical Metals, E-Tech Resources et Ondoto Rare Earth. Toutes présentes sur des projets de terres rares dans le pays, ces trois entreprises ont annoncé le 17 mai la création d’une coentreprise destinée à évaluer la faisabilité d’une usine locale de séparation des terres rares pour fournir le marché des véhicules électriques et des turbines éoliennes en aimants permanents.

Outre cette initiative, d’autres options s’offrent à la Namibie pour accéder à la valeur ajoutée provenant de la transformation de ses minéraux. Il s’agit notamment de la coopération sous-régionale avec d’autres pays producteurs comme le Zimbabwe ou l’Afrique du Sud, à l’instar du projet initié par la RDC et la Zambie.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

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