(Agence Ecofin) – La production de charbon en Afrique devrait légèrement baisser, passant de 250 à 246 millions de tonnes d’ici 2026, principalement à cause d’un recul des investissements dans le secteur minier. Malgré cela, la consommation de charbon sur le continent devrait augmenter, du fait de l’Afrique du Sud.
La production de charbon en Afrique devrait diminuer de 0,5% en moyenne par an d’ici 2026 pour s’établir à 246 millions de tonnes à cet horizon contre 250 millions de tonnes en 2023, en raison notamment de la forte baisse de nouveaux investissements dans les projets miniers, a estimé l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié en décembre dernier.
Intitulé « Coal 2023 – Analysis and forecast to 2026 », le rapport souligne que cette baisse découlera du recul de la production de charbon thermique et de lignite (234 millions de tonnes en 2026) alors que la production de charbon métallurgique, un type de charbon extrêmement concentré en carbone utilisé dans le secteur de la sidérurgie, devrait enregistrer une augmentation de 0,8% en moyenne par an d’ici 2026 pour atteindre 12 millions de tonnes.
Le recul prévu de la production du continent s’explique essentiellement par la forte baisse des investissements dans le développement de nouveaux gisements, et plus particulièrement les projets dédiés à l’exportation.
En Afrique du Sud, principal producteur de charbon sur le continent, deux nouveaux projets miniers seulement ont atteint un stade avancé et un seul est entré en production ces derniers mois.
Au Mozambique, trois projets d’une capacité combinée de plus de 40 millions de tonnes par an n’ont pas progressé au cours des dernières années, et peuvent être considérés comme mis en veilleuse.
En Tanzanie, aucun nouvel investissement dans une mine de charbon n’a été enregistré au cours des dernières années malgré le niveau élevé des prix sur le marché international.
Le rapport révèle d’autre part qu’en Afrique, si la production de charbon diminue légèrement, la consommation, elle, augmente. Elle devrait atteindre 193 millions de tonnes par an en 2026 contre 183 millions de tonnes en 2023, soit une augmentation de 1,8% en moyenne par an durant cette période.
Recul de la production et de la consommation au niveau mondial
Cette hausse de la consommation sera principalement tirée par le charbon thermique et le lignite (183 millions de tonnes en 2026), tandis que la consommation du charbon métallurgique devrait rester stable à environ 5 millions de tonnes.
Globalement, la consommation de charbon en Afrique est très dépendante de l’évolution de la situation du secteur énergétique en Afrique du Sud, qui représente environ 84% de la consommation totale du continent.
Après avoir chuté à 154 millions de tonnes durant l’année écoulée, la consommation de la nation arc-en-ciel devrait rebondir au cours des prochaines années pour atteindre 164 millions de tonnes en 2026, à mesure que la compagnie publique d’électricité Eskom augmentera sa capacité de production de ses centrales à charbon pour atténuer la crise énergétique qui frappe le pays depuis plusieurs années.
Au niveau mondial, l’AIE s’attend à ce que la production de charbon diminue de 1,3 % en moyenne annuelle durant les prochaines années pour se situer à 8394 millions de tonnes en 2026. Les plus fortes baisses devraient être enregistrées en Amérique du Nord, en Europe et en Amérique du Sud et centrale.
La consommation mondiale de charbon devrait, quant à elle, passer de 8536 millions de tonnes en 2023 à 8344 millions de tonnes en 2026, soit un recul de 0,8% en moyenne par an, « même en l’absence de nouvelles annonces gouvernementales ou de politiques plus strictes en matière d’énergie propre et de climat », grâce au déploiement très important de capacités renouvelables dans les prochaines années.
La baisse de la consommation prévue à l’échelle mondiale découlera essentiellement de la diminution de la consommation en Chine, un pays qui joue un rôle de premier plan sur le marché du charbon avec 54% de la consommation mondiale et environ la moitié de la production planétaire.
Source : Agence Ecofin