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La suppression des subventions d’essence au Nigeria constitue un pilier de rentabilité pour les stations-service du Bénin. Néanmoins, la hausse des prix a constitué un choc pour le commerce de contrebande, et il faudra protéger les ménages qui en dépendaient.

La fin des subventions sur les carburants au Nigeria a eu des répercussions au-delà de ses frontières, notamment au Bénin voisin. Depuis que le nouveau président nigérian Bola Tinubu a mis fin aux subventions sur l’essence il y a deux semaines, ceux qui vendaient ce produit en contrebande et dans l’informel ont augmenté leurs prix, les faisant passer de 350 à 700 FCFA (0,5 à 1 euro) le litre, dépassant ainsi le prix de l’essence dans les stations-service officielles.

Cette hausse des prix a eu un impact sur l’économie béninoise. En effet, les stations-service sont devenues les points d’achat privilégiés des consommateurs de carburant, y compris les « Zem » ou taxi-moto qui jusque-là jouissaient des bas prix du carburant du « bord de la voie ». Pour les gérants de stations-service, c’est une aubaine, car les volumes d’activités sont en hausse. De ce fait, la clientèle des nombreuses stations développées dans la ville de Cotonou sur les deux dernières années et qui tardaient encore à recevoir les volumes de clientèle espérés a considérablement augmenté.

Par ailleurs, face aux nouveaux prix de carburant qui s’imposent à eux, les conducteurs de taxi-moto ont augmenté le prix des courses.

Pour le moment, il est difficile de savoir combien de familles sont impactées par l’évolution des choses au Nigeria. Il s’agit de milliers de ménages, dont une partie de la résilience dépendait étroitement de la vente du carburant de contrebande.

Le Bénin dépend fortement du Nigeria, son voisin et l’un des plus grands producteurs de pétrole en Afrique. La fermeture de la frontière entre les deux pays en 2019 a déjà causé des difficultés économiques au Bénin. La décision récente de mettre fin aux subventions sur l’essence souligne une fois de plus cette dépendance. Les autorités béninoises ont encouragé le développement de stations-service officielles afin de réduire la contrebande d’essence sur le marché, mais n’y parvenaient que difficilement.

Ainsi, cette situation met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays de la région en matière de commerce transfrontalier. Alors que le Nigeria cherche à réduire les dépenses liées aux subventions sur les carburants, les pays voisins doivent faire face à l’impact économique de ses décisions. Il reste à voir comment cette situation évoluera et quelles mesures seront prises pour atténuer les conséquences pour les populations concernées.

Source : Agence Ecofin

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