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SOMISEN

Le gouvernement tanzanien se réjouit de l’échec en France d’une plainte visant à suspendre le projet EACOP

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Depuis qu’il a été annoncé, le projet de pipeline EACOP est au cœur de nombreuses controverses. Plusieurs ONG se sont constituées en partie civile pour défendre les intérêts environnementaux et ceux des populations riveraines du projet.

Le gouvernement tanzanien a salué la décision d’un tribunal français de rejeter une plainte contre TotalEnergies, concernant la construction du pipeline EACOP en Ouganda et en Tanzanie. L’affaire avait été soumise par six ONG actives dans la lutte pour la protection de l’environnement. Il s’agit de quatre ONG ougandaises et deux françaises.

Ces organisations cherchaient à faire suspendre le projet d’oléoduc, évoquant des risques environnementaux graves. De plus, elles accusaient TotalEnergies d’avoir pris des terres à plus de 100 000 personnes sans les indemniser adéquatement. Les organisations ont également fait valoir que les développeurs de l’oléoduc ont omis de respecter les dispositions légales qui exigent des entreprises qu’elles évitent les atteintes graves aux droits de l’homme, à la santé, à la sécurité et à l’environnement.

 « Nous pensons que cette décision est encourageante. Le verdict écarte un nuage sombre qui planait sur la mise en œuvre de ce projet d’envergure », a indiqué un communiqué du ministère tanzanien de l’Énergie.

Le pipeline EACOP est censé transporter le pétrole brut extrait en Ouganda vers le port tanzanien de Tanga. Il aura une capacité d’acheminement de 216 000 barils par jour.

Olivier de Souza

Source : Agence Ecofin

Burkina Faso : le canadien Iamgold nomme Renaud Adams comme nouveau PDG

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Iamgold est une compagnie canadienne active dans l’exploration et l’exploitation de l’or en Afrique de l’Ouest. Elle détient 90 % dans la mine d’or Essakane au Burkina Faso, laquelle a produit 480 000 onces en 2022.

La compagnie minière canadienne Iamgold, active au Burkina Faso sur la mine d’or Essakane, a annoncé le lundi 6 mars la nomination de Renaud Adams au poste de PDG. Cette décision met fin à l’intérim assuré depuis plusieurs mois par Maryse Bélanger, présidente du Conseil d’administration.

« Renaud offre la rare combinaison d’une expérience opérationnelle, stratégique et des marchés de capitaux, avec une expérience avérée dans la conduite d’une culture de la sécurité, des attributs qui sont essentiels pour diriger une compagnie minière mondiale aujourd’hui », explique Bélanger.

Durant son parcours professionnel qui s’étale sur plus de trois décennies au sein de l’industrie minière mondiale, Renaud Adams a dirigé notamment New Gold et Mines Richmont, contribuant à doubler la production de la principale mine de cette dernière durant son passage. Chez Iamgold, il devra superviser l’entrée en production prochaine de la mine d’or Côté Gold au Canada et maintenir les bons résultats d’Essakane, où la production a dépassé les prévisions l’année dernière.

Notons qu’un nouveau directeur financier a également été nommé au sein de la compagnie, en la personne de Maarten Theunissen. Pour rappel, Iamgold a enregistré une production attribuable de 713 000 onces en 2022.

Source : Agence Ecofin

L’UE veut accompagner la RDC dans la création d’un hub régional pour la production de batteries électriques

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Selon une étude de BloombergNEF, construire en RDC une usine de 10 000 tonnes destinée à produire des matériaux pour batteries électriques reviendra environ trois fois moins cher qu’en Chine et environ deux fois moins cher qu’en Pologne, pays membre de l’UE.

La RDC et l’Union européenne ont annoncé ce week-end leur engagement à lancer des négociations en vue de conclure un partenariat stratégique sur la chaîne de valeur responsable des minéraux critiques. Il s’agira à terme d’aider le pays d’Afrique centrale, riche en lithium et en cobalt notamment, à concrétiser son ambition d’être au centre de la production régionale de batteries électriques.

Selon le communiqué de presse rendu public le samedi 4 mars, au cours du « Forum économique de Kinshasa », le protocole d’accord issu des négociations sera « gagnant-gagnant ». Il devrait permettre à la RDC de bénéficier d’investissements dans l’exploitation et la transformation de ses minéraux critiques, et soutiendra l’objectif de l’Europe d’atteindre la neutralité carbone en 2050.

Pour y arriver, le Parlement européen a voté en juin dernier la fin des ventes de voitures thermiques (diesel, essence) neuves dans l’UE dès 2035, ce qui acte leur remplacement par des voitures électriques. L’Europe cherche donc à diversifier ses approvisionnements en métaux indispensables à la production de ces véhicules électriques, notamment le lithium, le cobalt et le cuivre.

Or, toutes ces ressources sont disponibles abondamment en RDC. Le pays fournit en effet 70 % du cobalt utilisé dans le monde, fait partie des cinq premiers producteurs de cuivre et se prépare à exploiter ses importantes ressources de lithium. Seulement, Kinshasa ne veut plus se contenter des revenus liés à l’extraction et veut mettre en place une stratégie de transformation locale et de production de matériaux pour véhicules électriques.

Selon une étude de BloombergNEF publiée en novembre 2021, c’est une ambition tout à fait réaliste, non seulement à cause de la disponibilité des matières premières, mais aussi de la compétitivité d’une éventuelle production congolaise par rapport à d’autres pays.

Par exemple, la RDC peut investir 39 millions $ pour construire une usine de précurseurs de cathodes (utilisés dans les batteries électriques, Ndlr) de 10 000 tonnes, soit un coût environ trois fois moindre que celui d’une usine similaire en Chine (112 millions $) et près de deux fois moins cher que dans un pays membre de l’UE comme la Pologne (65 millions $).

« Les matières premières des batteries sont, dans la plupart des cas, importées en Chine depuis l’Afrique et raffinées avant d’être exportées vers l’Europe. Les constructeurs automobiles européens peuvent réduire leurs émissions en raccourcissant la distance de transport, en tirant profit du réseau hydroélectrique de la RDC et de la proximité des matières premières », explique Kwasi Ampofo, principal auteur du rapport.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

RDC : la France apportera son expertise technique dans le secteur minier (Félix Tshisekedi)

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Les besoins immenses en métaux pour réussir la transition énergétique font de la RDC, riche en cuivre, cobalt et lithium notamment, un pays très courtisé. Si la France ne compte pas rester en retrait dans cette course, elle est déjà en retard sur des pays comme la Chine ou les USA.

Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), service géologique national en France, accompagnera la RDC dans la cartographie et la certification de ses ressources minières. C’est l’une des informations données à la presse le samedi 4 mars par le président congolais Félix Tshisekedi, à l’issue d’une discussion avec son homologue français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa.

La question du soutien de Paris au développement du secteur minier local a été abordée par le président Macron, pour qui cette collaboration doit permettre une exploitation des richesses du sous-sol « au service des Congolais, dans les meilleures conditions scientifiques ».

Notons qu’en dehors de l’expertise technique, la France n’est pas idéalement placée pour s’impliquer dans l’exploitation des ressources minérales en RDC. Contrairement à d’autres industries comme le gaz et le pétrole, les énergies renouvelables et les transports, il s’agit d’un secteur où elle ne compte pas de multinationales spécialisées capables d’investir pour affronter la rude concurrence présente dans le pays d’Afrique centrale.

Si le secteur minier congolais suscite la convoitise depuis l’ère coloniale, il est plus que jamais au centre des intérêts de plusieurs pays qui apparaissent mieux armés que Paris. Il s’agit notamment de la Chine qui, malgré les récentes critiques sur son apport à la RDC dans le cadre du « contrat du siècle », reste l’un des plus grands acteurs du secteur minier local.

Alors que Washington cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine pour plusieurs métaux stratégiques, la RDC fait partie des pays cités comme alternative avec ses réserves de lithium, de cuivre ou de cobalt. Les USA s’efforcent d’ailleurs de gagner les faveurs de Kinshasa en étant notamment l’un des premiers pays à dénoncer directement l’implication rwandaise dans le conflit armé à l’Est de la RDC, alors que Paris est accusée de jouer un numéro d’équilibriste entre Kagamé et Tshisekedi.

On peut également citer l’Australie et le Canada, deux pays d’où provient la majorité du financement dans le secteur minier africain (52% des dépenses d’exploration en Afrique l’année dernière selon S&P Global Market Intelligence).

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

Mali : MSALABS met en service un laboratoire au profit des mines d’or et de lithium dans le sud

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Le sud du Mali abrite les plus grandes mines d’or du pays. La région deviendra en plus bientôt l’une des plus grandes zones de production de lithium en Afrique, avec la mise en service des mines Goulamina et Bougouni.

MSALABS, société de fourniture de services de laboratoire géochimique pour l’industrie minière basée au Canada, a annoncé le lundi 6 mars l’entrée en service d’un nouveau laboratoire au Mali. Cette installation dont la construction a été achevée au troisième trimestre 2022 est basée sur la future mine de lithium Bougouni et soutiendra les autres opérations d’or et de lithium situées dans le sud du Mali.

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Selon MSALABS, les premiers échantillons de la future mine de lithium Goulamina devraient ainsi arriver au laboratoire dans les prochains jours. Notons que ce type de laboratoire sur site offre un gain de temps précieux dans le développement de projets miniers en réduisant le délai d’obtention des résultats par rapport à des laboratoires situés à l’étranger.

Pour rappel, MSALABS est une filiale de la société de services miniers Capital Limited, basée à Londres. Au cours de ce premier trimestre 2023, la société canadienne a également mis en service un laboratoire d’analyse d’or à Kibali en RDC, la plus grande mine d’or d’Afrique.

Emiliano Tossou

Source : Agence Ecofin

En RDC, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle contribue de 15 à 30 % de la production de cobalt (Rapport)

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Le Geneva Center for Business and Human Rights estime que les multinationales utilisatrices de cobalt, en particulier les fabricants d’électronique grand public et de véhicules électriques, devraient encourager la formalisation de l’exploitation minière artisanale en RDC au lieu d’éviter d’acheter le métal issu de cette activité.

L’exploitation minière artisanale et à petite échelle (Artisanal small-scale mining/ASM) contribue à hauteur de 15 à 30 % à la production de cobalt en République démocratique du Congo, selon un rapport publié le 8 février par le Geneva Center for Business and Human Rights (GCBHR), un centre de recherche rattaché à l’École d’économie et de gestion de Genève.

Le rapport souligne que l’ASM constitue désormais une réalité commerciale dans ce pays d’Afrique centrale, qui fournit plus de 70% du cobalt utilisé dans les batteries rechargeables à travers le monde.

En RDC, l’exploitation minière artisanale et à petite échelle représente en effet plus de 10% de la production mondiale de cobalt, ce qui en fait le deuxième plus grand fournisseur de ce métal à l’échelle planétaire, derrière l’exploitation minière industrielle à grande échelle dans ce même pays.

L’ASM offre également des opportunités d’emploi à des centaines de milliers de mineurs en RDC et nourrit des millions de personnes. En réalité, elle génère beaucoup plus d’emplois que l’exploitation minière à grande échelle, qui fait largement appel à des machines plutôt qu’à des humains. Mais de nombreuses entreprises utilisatrices de cobalt évitent de s’approvisionner en ce métal produit par des mineurs artisanaux pour ne pas encourager le manque de respect des règles de sécurité et le travail des enfants dans les mines.

Le Geneva Center for Business and Human Rights estime cependant qu’au regard du rôle central que joue l’exploitation minière artisanale dans la production de cobalt en RDC le fait d’éviter l’achat du métal issu de cette activité revient à nier les réalités du marché.

Le centre de recherche, qui s’efforce d’identifier des modèles d’affaires alliant bénéfices et respect des droits humains, estime que les multinationales achetant du cobalt doivent encourager la formalisation de l’exploitation minière artisanale en RDC. D’autant plus que la demande mondiale de cobalt devrait se multiplier par quatre d’ici 2030 et que seul ce pays dispose des ressources et des capacités de production nécessaires pour répondre à l’essentiel de cette demande.

La formalisation de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle consiste à faire entrer les activités informelles rémunératrices de l’exploitation minière artisanale dans le secteur formel en fixant et en appliquant des normes fondamentales en matière de droits humains pour le processus d’extraction.

Des résultats très encourageants obtenus sur le site de Mutoshi

Le rapport indique dans ce cadre qu’un projet pilote de formalisation de l’exploitation artisanale du cobalt mené de 2018 à début 2020 sur un site appelé Mutoshi, dans la province de Lualaba, dans le Sud de la RDC, a eu des résultats très encourageants. Ce projet a été lancé par une coalition comprenant des agences du gouvernement national et provincial de la RDC, Chemaf, une société minière basée à Dubaï et Trafigura, un négociant de matières premières qui achète du cuivre et du cobalt à Chemaf et Comiakol, une coopérative minière congolaise active sur la concession de Mutoshi.

La clé du succès de l’expérience de formalisation de Mutoshi a été l’utilisation d’une méthode d’extraction semi-automatisée : le concessionnaire minier Chemaf a utilisé des machines d’excavation pour créer des fosses ouvertes peu profondes où les mineurs artisanaux pouvaient chercher le minerai de cobalt. L’extraction du cobalt à partir de fosses ouvertes a considérablement amélioré la productivité et réduit le risque d’accidents graves.

Le projet de formalisation a également amélioré la sécurité des mineurs d’autres manières. Une importante clôture de sécurité combinée à l’utilisation de cartes d’identité spéciales a limité l’accès à 5000 mineurs enregistrés par jour. Les contrôles d’entrée garantissaient que les enfants, les femmes enceintes et les personnes sous l’emprise de l’alcool n’aient pas accès au site. Tous les mineurs devaient porter des bottes, des uniformes, des gants et des casques, fournis par Chemaf.

Ainsi, aucun accident entraînant un arrêt de travail et ou un décès lié à l’exploitation minière artisanale n’a été enregistré sur le site pendant environ deux ans. Dans le même temps, la productivité a augmenté, tirant les revenus des mineurs vers le haut.

La pleine intégration des femmes dans l’exploitation minière artisanale fut un élément clé de la formalisation à Mutoshi. En effet, les femmes ne sont habituellement pas autorisées à travailler dans les mines en RDC, notamment en raison de l’attachement de certains hommes à un mythe culturel selon lequel elles porteraient malheur. Cette superstition a cependant perdu de son ampleur après avoir été abordée par la formation qui a accompagné la formalisation. Le revenu supplémentaire que les femmes gagnaient permettait aux familles de financer la scolarisation d’un plus grand nombre de leurs enfants plutôt que de les envoyer travailler dans les mines de cobalt.

Chemaf, Trafigura et les autres partenaires du processus de formalisation ont mis fin au projet pilote en mars 2020, en raison de la pandémie de Covid-19. L’exploitation minière artisanale s’est poursuivie largement sans surveillance à Mutoshi. Conséquence : depuis la fin de la formalisation en mars 2020, il y a eu sept décès attribués au travail, la plupart liés aux constructions de tunnels sur le site.

Durant le programme pilote, Trafigura avait mis au point un accord exclusif d’« écoulement » en vertu duquel les mineurs artisanaux pouvaient vendre leur production directement à Chemaf, avec une transparence totale des prix.

Aujourd’hui, en revanche, les mineurs de Mutoshi ne peuvent vendre leur production de cobalt qu’au prix proposé par une entreprise intermédiaire chinoise active sur le site, mais qui n’a aucun lien commercial avec Chemaf. Ainsi, le revenu familial a baissé, et les enfants sont retournés sur le site minier.

Source : Agence Ecofin

Les marges brutes des traders de matières premières ont atteint un record en 2022, à 115 milliards $ (rapport)

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Bien capitalisés, agiles et prêts à prendre des risques dans un contexte de grands bouleversements géopolitiques, la plupart des négociants de matières premières ont su profiter de la volatilité des cours en achetant au plus bas et en vendant au plus haut.

Les marges brutes cumulées des différents acteurs de l’industrie du négoce des matières premières ont atteint un montant record de 115 milliards de dollars en 2022 grâce à la grande volatilité des prix consécutive à la guerre en Ukraine, a révélé le cabinet de conseil Oliver Wyman dans un rapport publié le 4 mars.

Définies comme étant les revenus nets des ventes moins le coût des marchandises vendues, les marges brutes des divers acteurs du secteur (négociants indépendants, banques, hedge funds, compagnies minières et pétrolières ayant des branches de négoce, etc.) ont ainsi enregistré une hausse d’environ 60% par rapport à 2021 (72 milliards de dollars).  Elles ont plus que triplé par rapport à 2018 (36 milliards) et doublé comparativement aux 57 milliards de dollars enregistrés en 2009, lorsque le marché du négoce des matières premières a connu un boom spectaculaire après la crise financière internationale.

Le rapport souligne que la hausse spectaculaire des revenus des diverses entreprises spécialisées dans le négoce des matières premières durant l’année écoulée s’explique essentiellement par l’intense volatilité des prix et les changements spectaculaires survenus au niveau des chaînes d’approvisionnement mondiales dans un contexte de guerre en Ukraine.

Ces entreprises bien capitalisées, agiles et prêtes à prendre des risques dans une période de grands bouleversements ont su profiter de la volatilité des cours en achetant au plus bas et en vendant au plus haut. Elles étaient également bien placées pour gérer les perturbations et continuer à acheminer la production entre pays extracteurs et acheteurs, en organisant le transport, la logistique de stockage, et parfois même la production et la transformation.

Les cabinet Oliver Wyman précise aussi que les sanctions contre Moscou ont obligé les produits énergétiques russes à circuler vers l’Est plutôt que vers l’Ouest et conduit à l’apparition de nouveaux fournisseurs pour l’Europe, où les prix du gaz naturel ont connu une flambée spectaculaire. Conséquence : l’activité de négoce de l’électricité, du gaz et des émissions de CO2 a connu une croissance phénoménale de 90% durant l’année écoulée alors que le négoce du pétrole a enregistré une hausse de 55%.

Les banques et les hedge funds reprennent du poil de la bête

Le négoce du gaz naturel liquéfié (GNL) a aussi enregistré une augmentation de 40% contre des hausses de 50% pour les métaux et les minéraux et de 40% pour les matières premières agricoles.

Le rapport indique d’autre part que les négociants qui ne sont pas traditionnellement adossés à des actifs (contrairement aux compagnies minières et aux sociétés pétrolières disposant de branches de négoce) ont enregistré une croissance particulièrement spectaculaire. Les maisons de négoce indépendantes représentent aujourd’hui un tiers du marché. Les banques, qui avaient réduit la voilure dans le trading des matières premières il y a quelques années, ont repris du poil de la bête. Elles représentent désormais près de 20% du marché.

Attirés par les incertitudes de l’activité en pleine période de difficultés logistiques, de sanctions et d’efforts pour abandonner les énergies fossiles, les hedge funds ont également fait un come-back remarquable qui leur a permis de contrôler près de 10 % du marché en 2022. Réunis, ces acteurs non adossés à des actifs accaparent désormais plus de 60 % des revenus de l’industrie du négoce des matières premières, contre moins 50% en 2018.

Le cabinet Oliver Wyman a par ailleurs fait remarquer que les négociants qui ont été les plus performants durant l’année écoulée étaient finalement ceux qui ont développé des modèles d’affaires solides basés sur un accès facile aux financements, la diversification dans les services logistiques, un vaste portefeuille de produits et un accès facile aux informations sur le marché qui leur permet d’anticiper les grandes fluctuations pour dégager un maximum de bénéfices.

Pour s’assurer des volumes de négoce toujours plus importants et avoir un meilleur accès aux informations sur le marché, plusieurs maisons de négoce optent par ailleurs pour une intégration verticale de leur chaîne d’approvisionnement par l’acquisition d’actifs en amont et en aval tels que les plantations, les gazoducs, les gisements pétroliers, les mines, les raffineries et les réseaux de stations-service.

Source : Agence Ecofin

Focus sur le Nickel

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Le nickel est un métal répandu sur l’ensemble de la planète, mais cette offre abondante est relative, car les lieux où l’exploitation est économiquement viable restent très localisés, ce qui explique la concentration des zones de production.

En 2021, on estime que le prix au comptant annuel moyen du LME a augmenté de 30 % par rapport à celui de 2020, qui a été attribué aux attentes d’une utilisation accrue du nickel dans les batteries des véhicules électriques et au maintien d’une forte demande en acier inoxydable.

En Afrique, l’Afrique du Sud et Madagascar sont les deux plus grands producteurs de nickel suivis de la cote d’ivoire, de la Zambie et du Zimbabwe. Selon des données publiées en octobre 2020 par la Banque mondiale, la production africaine de nickel est principalement dominée par l’Afrique du Sud et Madagascar, respectivement 10ème et 13ème producteurs mondiaux (agenceecofin).

A l’échelle mondiale, l’Indonésie, les Philippines et la Russie étaient les premiers pays producteurs de nickel en 2022 (U.S. Geological Survey, Mineral Commodity Summaries, January 2022)

Classement Pays Production (tonnes)
1 Indonésie 1.000.000
2 Philippines 370.000
3 Russie 250.000
4 Nouvelle-Calédonie 190.000
5 Australie 160.000
6 Canada 130.000
7 Chine 120.000
8 Brésil 100.000
9 États-Unis 18.000

Tableau 1: Production minière mondiale de Nickel, par pays, en 2022 source : U.S. Geological Survey, Mineral Commodity Summaries, January 2022

Utilités :Fabrication des aciers inoxydables et des superalliages ; objets métalliques de la vie courante (couverts, machines à laver…) ; instruments chirurgicaux ; Industrie mécanique, aéronautique, chimique et pétrochimique ; batteries rechargeables de téléphones et d’ordinateurs portables.

Focus sur le DIAMANT

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Le diamant a beau être rare, près de 142 millions de carats ont été sortis de terre en 2020. La plupart des diamants de haute qualité découverts depuis 1870 proviennent d’Afrique, notamment des mines du Botswana ou d’Afrique du sud, d’où a été extrait le Cullinan (la grande étoile), le plus gros diamant brut jamais découvert.La Russie est le plus grand producteur de diamant au monde avec une production de23 millions de carats 2020. Elle est suivie par le Botswana (16 millions carats) et du Canada (13 millions de carats).En Afrique, le Botswana est le premier producteur de diamant et applique un système de redistribution, basé sur d’importantes taxes. L’Angola est le 2ème producteur du continent avec 8,5 millions de carats en 2020. L’Afrique du Sud, où furent découverts les 1ers diamants d’Afrique, complète le podium avec une production de 7,7 millions de carats en 2020.

 

Classement Pays Production (carats)
1 Russie 23 000 000
2 Botswana 16 000 000
3 Canada 13 000 000
4 Angola 8 500 000
5 Afrique du Sud 7 700 000
6 R D Congo 3 700 000
7 Namibie 1 900 000
8 Lesotho 1 100 000
9 Australie 340 000
10 Tanzanie 260 000

Tableau 1: Production minière mondiale de diamant, par pays, en 2020 source : futura-sciences

Utilités: Joaillerie ; abrasifs dans les matériaux de forage ; polissage ; industrie de l’automobile ; industries de haute technologie ; domaine de la recherche scientifique.

 

 

 

Les communautés péruviennes vont reprendre le blocus d’un “corridor minier” crucial

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Les communautés andines du Pérou reprendront le blocus d’une autoroute cruciale utilisée par les principaux producteurs de cuivre la semaine prochaine, ont annoncé samedi deux dirigeants locaux, à la suite d’une trêve qui avait permis aux sociétés minières de redémarrer la production.

Le Pérou, deuxième producteur mondial de cuivre, fait face à des manifestations depuis le limogeage de l’ancien président Pedro Castillo le 7 décembre, notamment des blocages de routes par lesquelles les sociétés minières s’approvisionnent pour leurs opérations.

Les habitants des provinces d’Espinar et de Chumbivilcas ont accepté lundi la grève dans la région de Cusco et reprendront à partir de mardi le blocus du “corridor minier”, utilisé par les mines chinoises Las Bambas de MMG Ltd, Antapaccay de Glencore et Constancia de Hubbay Minerals.

“Nous soutenons la protestation contre le gouvernement”, a déclaré le coordinateur des communautés de la zone d’influence d’Antapaccay dans la province d’Espinar, Flavio Huanque.

Selon le document d’accord d’Espinar, consulté par Reuters , les communautés ont également convenu d’exiger l’arrêt à partir de lundi des opérations à Antapaccay, Las Bambas et Constancia.

“C’est l’accord, à partir de lundi, nous commençons la grève régionale et nous allons bloquer l’autoroute”, a déclaré à Reuters Carlos Quispe, l’un des dirigeants du front de défense de la province de Chumbivilcas .

Reuters a rapporté cette semaine que de grandes sociétés minières des Andes péruviennes cherchaient à reprendre progressivement leur production après le déblocage du corridor, malgré le climat d’incertitude et de bouleversements sociaux.

Las Bambas, qui produit 2 % du cuivre mondial et a commencé à fonctionner en 2016, a largement résisté aux arrêts incessants , tandis que le gisement d’Antapaccay a subi en janvier l’incendie d’une partie de son camp après une attaque de manifestants et est toujours en cours de démantèlement. réouverture.

(Par Marco Aquino; Montage par Drazen Jorgic et Diane Craft)

Reuters

Source : mining.com