En Afrique du Sud, l’exploitation minière illégale coûte chaque année des milliards de rands aux compagnies minières et à l’État. Elle affecte aussi l’attractivité du secteur minier sud-africain, qui fait déjà face à d’autres défis liés aux problèmes de logistique et d’électricité.
En Afrique du Sud, le chef d’État Cyril Ramaphosa a autorisé le déploiement de 3 300 membres des forces de défense nationale sud-africaines dans le cadre d’une « opération anticriminalité intensifiée contre l’exploitation minière illégale dans toutes les provinces » du pays. C’est ce que rapporte un communiqué publié le 9 novembre par la présidence.
Cette opération a commencé depuis le 28 octobre dernier et durera jusqu’au 28 avril 2024, soit six mois au total. L’opération menée avec le concours des services de police sud-africains, devrait coûter 492 millions rands (26,43 millions $) et s’inscrit dans le cadre de l’opération « Prosper ». Cette dernière est conduite depuis 2019 par l’armée et la police pour lutter contre la criminalité, maintenir et préserver la loi et l’ordre.
Pour rappel, l’attractivité du secteur minier sud-africain a baissé au cours des dernières années et l’exploitation minière illégale n’est pas étrangère à cette situation. Surnommés les zamas zamas, les mineurs illégaux en Afrique du Sud sont souvent lourdement armés et sont actifs non seulement sur des sites miniers désaffectés, mais aussi dans des mines en exploitation. Sur ces dernières, ils tendent notamment des embuscades et des pièges aux employés, au personnel de sécurité et aux groupes rivaux de mineurs illégaux.
Selon une estimation publiée en août 2022 par le Minerals Council, la Chambre sud-africaine des Mines, « l’industrie dépense environ 2,5 milliards de rands [environ 134,3 millions $, Ndlr] supplémentaires chaque année pour la sécurité des mines de métaux précieux et une bonne partie de cette somme est liée à l’exploitation minière illégale ». Cette estimation ne tient pas compte des milliards perdus pour les caisses de l’État en raison du trafic illicite qui entoure les métaux précieux collectés par ces mineurs illégaux.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin