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L’ouest du continent connaît ces dernières années un boom de l’or, Ghana en tête, mais aussi Mali, Guinée, Burkina Faso… Avec cependant toujours la délicate question de l’orpaillage, artisanal et souvent illégal, qui reste très difficile à encadrer et inquiète les autres acteurs du secteur.

De notre correspondante à Johannesburg,

Avec le cours de l’or qui continue de rester très élevé, et alors que la région ouest-africaine est parmi les zones aurifères les plus riches derrière l’Australie et le Canada, le métal jaune attire les appétits, à la fois de grands industriels, mais aussi de millions d’orpailleurs artisanaux.

Cela met souvent les gouvernements face à un dilemme, selon Terry Heymann, directeur financier du Conseil Mondial de l’Or (WGC). « Dans beaucoup d’endroits où il n’y a pas d’autres moyens de gagner sa vie, les gens se tournent vers l’orpaillage artisanal. Mais ce type d’exploitation est souvent synonyme de mauvaises pratiques environnementales, avec une utilisation courante du mercure. Et il y a aussi des problèmes sociaux, avec des pratiques dangereuses pour la santé et la sécurité, ainsi que des tensions qui peuvent émerger au sein des communautés. »

Des activités illégales qui prennent de l’ampleur

De plus, une partie de la rente minière échappe aux gouvernements, car les taxes sur l’or artisanal sont rarement payées, et les flux, plus difficile à tracer, peuvent dans certaines régions alimenter des activités illégales. Le PDG de B2Gold, Clive Johnson, s’inquiète aussi de l’ampleur que prennent ces pratiques.

« Nous avons un gros problème près de la rivière Falémé, qui délimite la frontière entre le Mali et le Sénégal, une zone proche de notre mine. Il y a des mineurs artisanaux à petite échelle, familiale. Mais il y a aussi des opérations qui ont beaucoup grossi, soutenues par d’importants investissements chinois qui permettent de faire venir des machines coûtant des millions de dollars, et ce n’est alors plus pour faire de l’orpaillage à petite échelle. Le gouvernement du Mali prend des mesures pour freiner cela et nous l’encourageons dans cette voie. »

Motiver les mineurs artisanaux à changer de pratique

L’entreprise canadienne aimerait notamment, selon Clive Johnson, développer des collaborations pour aider les mineurs artisanaux locaux à mieux transformer leur minerai, comme plusieurs initiatives le font déjà en Amérique latine. Car les réponses répressives ne règleront pas les problèmes, selon Rachel Perks, spécialiste pour la Banque mondiale.

« S’il y a une chose à laquelle il faut réfléchir, c’est de savoir qu’est-ce qui peut motiver les mineurs artisanaux à changer. Avant, les solutions consistaient à fermer des sites, mais désormais, il s’agit de rencontrer les mineurs et leurs communautés et de travailler de concert avec les associations minières, les coopératives, pour répondre aux problèmes environnementaux, tout en leur permettant de continuer leur activité. »

Et les conséquences peuvent être dramatiques si le secteur n’est pas encadré : encore tout récemment, au Burkina Faso, au moins 10 personnes sont mortes dans l’effondrement d’une mine artisanale.

Source : Rfi

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