En 2022, l’exploitation artisanale et à petite échelle a rapporté 25 tonnes d’or au Zimbabwe. Ce chiffre peut être augmenté dans les prochaines années si l’État arrive à aller au bout de ses réformes et plans pour le secteur.
Le nombre de mineurs artisanaux actifs au Zimbabwe s’élèverait à environ 1,5 million, si l’on en croit un rapport publié récemment par Megatrends Afrika. Si les organisations officielles zimbabwéennes estiment à 500 000 le nombre de petits exploitants miniers et à 3 millions le nombre de personnes à leur charge qu’ils feraient vivre, le nouveau document indique que le chiffre a atteint de nouveaux sommets.
Selon les auteurs du rapport, les disparités entre les nombres de mineurs artisanaux signalés reflètent les différences dans la définition et la catégorisation du terme. Cependant, malgré ces disparités, les différentes sources semblent s’accorder sur la croissance ces dernières années de l’exploitation minière artisanale informelle. Entre 2020 et 2021, peut-on lire dans le document, la production d’or vendu à l’acheteur agréé du pays (Fidelity Printers) est passée de 19 052,65 kg à 29 629,61 kg. De ce total, l’exploitation artisanale compterait pour environ 62 %.
Les raisons qui expliquent cette croissance sont, apprend-on, la crise économique qui force les populations à chercher des moyens de survivre à tout prix, ce qui les conduit vers plusieurs activités informelles comme l’orpaillage clandestin. En outre, le gouvernement a ouvert le secteur à toute personne compétente alors qu’auparavant l’exploitation minière était l’apanage de grandes sociétés internationales. Comme troisième facteur, le rapport évoque la hausse de la demande d’or au niveau local et international.
Dans son plan visant à quadrupler ses revenus miniers, le Zimbabwe compte récupérer 4 milliards $ grâce à l’or, sur les 12 milliards $ attendus. Pour atteindre ce but, plusieurs actions ont été entreprises ces dernières années dans le but de formaliser l’exploitation minière artisanale illégale et d’encourager les mineurs artisanaux et à petite échelle à vendre leur or directement à l’organisme en charge de l’activité.
Si le rapport de Megatrends Afrika aborde la problématique de l’exploitation artisanale du point de vue de la potentielle solution qu’elle peut représenter si elle est bien encadrée pour les problèmes de chômage des jeunes, les données évoquées ont de quoi interpeller. En effet, elle donne une idée de l’ampleur du chantier restant si l’État veut aller au bout de ses ambitions pour son secteur aurifère.
Louis-Nino Kansoun
Source : Agence Ecofin