L’exploitation artisanale a permis à la RDC d’exporter 135,93 kg d’or en 2021 et 42,25 kg d’or en 2022. Pour en finir avec ces chiffres extrêmement faibles, eu égard au potentiel aurifère du pays, Kinshasa a noué un partenariat avec les Émirats arabes unis, matérialisé par la société Primera Gold.
Entre la mi-janvier et le 21 février dernier, la RDC a exporté 207 kg d’or produit de manière artisanale dans le Kivu, grâce à la société Primera Gold. C’est ce que Nicolas Kazadi, ministre congolais des Finances, a indiqué il y a quelques jours sur Twitter, se félicitant au passage de la fin de l’influence du voisin rwandais sur l’exploitation de l’or à l’est de la RDC.
Il faut dire que le résultat obtenu en quelques semaines par Primera Gold, société issue d’un partenariat avec les Émirats arabes unis, tranche avec les performances de l’exploitation artisanale de l’or en RDC ces dernières années. Selon les statistiques du ministère des Mines, seulement 135,93 kg et 42,25 kg d’or, provenant des mineurs artisanaux sur toute l’étendue du territoire national, ont officiellement été exportés, respectivement en 2021 et en 2022.
Selon les autorités congolaises, ces chiffres ridiculement faibles, compte tenu du potentiel aurifère du pays, s’expliquent par la présence de circuits de contrebande dans l’est du pays. Les circuits en question seraient alimentés par les États voisins, particulièrement le Rwanda et l’Ouganda. Cette hypothèse est aussi avancée par le département du Trésor américain qui a estimé en mars 2022 que plus de 90 % de la production d’or en RDC est illégalement exportée vers ces pays frontaliers.
Pour rappel, Primera Gold est une société congolaise à capitaux émiratis. Elle a officiellement commencé ses premières exportations d’or congolais en direction des Émirats arabes unis le 13 janvier dernier, à l’issue d’une cérémonie présidée par le président Félix Tshisekedi.
La société s’est engagée notamment à garantir aux mineurs artisanaux un revenu décent et de meilleures conditions de travail, tout en participant à l’amélioration de la traçabilité du négoce du métal jaune. Notons que la RDC a noué un partenariat similaire avec les Émirats arabes unis pour l’exploitation artisanale des minerais 3T (étain, tantale, tungstène), un secteur où l’influence du Rwanda est également dénoncée.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin