Tarir les sources de financement des terroristes est un chantier aussi important que la lutte armée menée par les autorités. Cette stratégie visant les ressources de ces groupes nécessite de lutter contre l’exploitation minière illégale, l’un de leurs moyens de financement phare.
Pour vaincre le terrorisme en Afrique, les dirigeants du continent doivent aussi s’attaquer à l’exploitation minière illégale. C’est le point de vue partagé lundi 22 avril par le président Bola Tinubu (photo) du Nigeria, lors de son intervention à la réunion africaine de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme qui se tenait à Abuja.
« Ceux qui pensent que l’exploitation minière illégale n’a aucun lien avec le financement du terrorisme se trompent lourdement. La communauté internationale a l’obligation morale et légale de contribuer à cette cause, car ce sont les financements extérieurs, et non l’argent africain, qui alimentent ces opérations illégales », a souligné le chef d’État nigérian.
Cette sortie intervient dans un contexte où la menace terroriste est croissante en Afrique de l’Ouest, malgré les efforts consentis par les États de la région pour l’enrayer. Au-delà de la lutte armée, les dirigeants s’efforcent de bloquer les moyens de financement des groupes extrémistes, mais la lutte contre l’exploitation minière illégale est loin d’être gagnée.
En février 2024, un rapport de la CEDEAO rappelait ainsi que les groupes armés actifs au Sahel taxent l’or extrait par les mineurs artisanaux ou pratiquent eux-mêmes cette activité. Outre la formalisation de l’exploitation artisanale et à petite échelle qui permettra aux artisans miniers d’exercer leur activité en toute légalité, les auteurs recommandent la création de zones officielles d’exploitation de gisements d’or et l’autonomisation financière des coopératives comme solutions à l’influence des groupes armés dans le secteur minier.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin