Deuxième producteur mondial d’or, Barrick a aussi enregistré une production attribuable d’environ 200 000 tonnes de cuivre en 2022. Quant à First Quantum, ses mines de cuivre ont livré plus du triple l’année dernière, soit 776 000 tonnes, et la compagnie canadienne veut faire mieux en 2023.
Le géant minier Barrick Gold cible le producteur canadien de cuivre First Quantum, actif notamment en Zambie, en vue de renforcer son empreinte sur le métal rouge. C’est du moins ce qu’a révélé la semaine dernière Bloomberg, citant des sources proches du dossier.
L’offre de Barrick, dont les détails n’ont pas été dévoilés, a néanmoins été rejetée. Si le PDG de Barrick a plusieurs fois fait part de son intention d’investir davantage dans le cuivre, particulièrement dans la ceinture cuprifère qui s’étend en RDC et en Zambie, il faut noter qu’il s’agit de la première annonce d’importance liée à cette stratégie.
Elle survient alors que le deuxième producteur mondial d’or a pris du retard ces dernières années sur son rival Newmont, leader du secteur aurifère, et cherche donc un autre levier de croissance. La tentative de prise de contrôle lancée par la compagnie dirigée par le Sud-Africain Mark Bristow intervient aussi, et surtout, dans un contexte de demande accrue pour le cuivre, jugé essentiel à la réussite de la transition énergétique grâce à ses diverses utilisations (câblage électrique, panneaux solaires, véhicules électriques, etc.).
Si les négociations aboutissent, Barrick prendrait le contrôle des mines de cuivre Kansanshi et Sentinel qui viendraient grossir son portefeuille zambien composé actuellement de la seule mine Lumwana. La compagnie hériterait aussi de plusieurs mines de cuivre à travers le monde, dont celle de Cobre au Panama, qui a livré 350 000 tonnes l’année dernière et constitue environ 1,5 % de la production mondiale de cuivre. First Quantum a produit un total de 776 000 tonnes de cuivre sur tous ses actifs en 2022 et vise 770 000 à 840 000 tonnes cette année.
Pour rappel, d’autres géants miniers sont déjà à l’assaut du métal rouge, à l’instar du suisse Glencore qui a lancé plus tôt cette année une offre publique d’achat sur les actions du canadien Teck Resources, afin de prendre le contrôle des grandes mines de cuivre de la société en Amérique du Sud. BHP a aussi conclu le mois dernier une transaction de 6,6 milliards de dollars pour racheter Oz Minerals qui possède plusieurs projets et mines de cuivre en Australie et en Amérique du Sud.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin