Selon une étude exploratoire publiée en juin 2022, Kasiya peut livrer annuellement 155 000 tonnes de graphite sur au moins 25 ans. Outre la qualité du produit, Sovereign Metals dispose désormais d’un argument supplémentaire pour convaincre investisseurs et futurs acheteurs.
Au Malawi, la production de graphite à Kasiya affiche le potentiel de réchauffement global le plus bas par rapport aux projets de graphite naturel actuellement connus dans le monde. C’est ce que révèle son propriétaire Sovereign Metals dans un communiqué en date du 15 mars 2023, citant une étude comparative indépendante menée par le cabinet de conseil britannique Minviro, à partir d’une analyse interne de la compagnie minière et des données de mines chinoises et d’autres projets africains de graphite.
Le potentiel de réchauffement global est un indicateur permettant d’évaluer la contribution d’un produit, ou en l’occurrence d’un projet minier, au réchauffement de la planète à travers la quantité de gaz à effet de serre émise au cours de son cycle de vie. L’étude comparative révèle ainsi que pour une tonne de concentré de graphite naturel produite à Kasiya, 0,2 tonne d’équivalent CO2 est rejeté dans l’atmosphère, contre 1,2 tonne en Chine ou 0,4 tonne à Syrah au Mozambique, pour la même quantité de graphite produite.
Il faut dire que Kasiya bénéficiera d’une alimentation électrique provenant quasiment à 100 % de sources renouvelables (raccordement au réseau hydroélectrique et énergie solaire sur le site), en plus de la nature même du gisement. Le graphite de Kasiya est en effet hébergé dans un matériau tendre et friable dont l’exploitation se fera par des méthodes hydrauliques, contrairement à la roche dure qui nécessite davantage d’énergie pour son extraction et son traitement.
Pour Julian Stephens, DG de Sovereign Metals, il s’agit d’un argument important pour attirer les acheteurs, notamment ceux du secteur des batteries lithium-ion, plus grand marché pour le graphite naturel en paillettes. « Les producteurs et les utilisateurs de batteries lithium-ion prennent déjà note de l’empreinte carbone associée aux matières premières qui alimentent la technologie des batteries », explique-t-il.
Rappelons que le graphite est le second produit de Kasiya. Selon une étude exploratoire actualisée publiée en juin 2022, le projet peut livrer annuellement 242 000 tonnes de rutile et 155 000 tonnes de graphite sur une durée de vie de 25 ans au moins, grâce à un investissement initial de 372 millions de dollars.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin