Fin février, le fournisseur Kpler avait établi, à partir d’une analyse des données du transport maritime russe, que des quantités significatives d’hydrocarbures russes avaient été livrées à plusieurs pays du Maghreb comme le Maroc.
La Russie semble déterminée à trouver de nouveaux marchés, notamment en Afrique, pour y écouler ses produits pétroliers, contournant ainsi l’embargo sur les produits pétroliers imposé par l’Union européenne. Plusieurs sources anonymes ont ainsi révélé, mercredi 15 mars, des informations selon lesquelles des quantités significatives de produits pétroliers auraient été expédiées vers des pays d’Afrique de l’Ouest comme le Sénégal et le Ghana.
Ce dernier aurait notamment réceptionné environ 600 000 barils de brut léger en provenance du port russe de Novorossiysk. Une cargaison immobilisée au port ghanéen de Tema pendant trois semaines et qui aurait été finalement rachetée par Platon Oil and Gas, une compagnie privée ukrainienne disposant d’une raffinerie au Ghana.
Cette expédition de brut, si elle est confirmée, serait la première effectuée à destination du marché pétrolier d’Afrique de l’Ouest, en plus de cinq ans. Elle viendrait se greffer à une entente d’importation de gazole en cours d’exécution et liant le gouvernement ghanéen à la société Litasco, une filiale du producteur russe de pétrole Lukoil. Un marché convenu en échange de paiements en or plutôt qu’en liquide.
D’après les sources anonymes, Litasco active sur le marché africain depuis une vingtaine d’années, aurait également livré environ 41 000 tonnes de produits pétroliers au Sénégal, au cours du mois de février 2023. Dakar devrait d’ailleurs recevoir une cargaison similaire d’ici la fin du mois de mars.
Au vu des circonstances, l’Afrique semble devenir désormais l’une des cibles privilégiées des exportations pétrolières russes. L’analyse des données portuaires révèle qu’outre le Maroc et la Tunisie qui auraient, au moins en partie, déjà réceptionné des produits pétroliers russes, l’Égypte et la Libye seraient également de nouvelles destinations pour les combustibles.
Abdel-Latif Boureima
Source : Agence Ecofin