Depuis les défis soulevés par la guerre en Ukraine, Eni a réajusté sa politique de production et de commercialisation. Son plan stratégique prévoit notamment une importante augmentation de la part du gaz dans sa production globale d’hydrocarbures.
En fin de semaine dernière, le géant italien de l’énergie, Eni et sa filiale norvégienne, Var Energi ont conclu un accord pour acquérir Neptune Energy, un producteur de gaz et de pétrole soutenu par des fonds d’investissement privés. Le producteur qui contrôle aussi d’importants actifs d’exploitation de gaz en Afrique du Nord, sera acquis pour 4,9 milliards de dollars, selon les termes de l’accord.
L’opération comprend notamment la reprise de la dette de Neptune et constitue l’une des plus importantes transactions pétrogazières de ces dernières années en Europe. Les négociations avaient démarré depuis la fin de l’année dernière.
Par ailleurs, Eni s’attend à ce que l’opération ait un impact positif immédiat sur ses résultats. À en croire ses responsables, des synergies d’une valeur d’environ 500 millions de dollars sont attendues à la suite de cette transaction.
Si l’acquisition renforcera la présence d’Eni en Afrique, Claudio Descalzi, PDG d’Eni, a souligné qu’elle soutiendra également la présence d’Eni en mer du Nord, améliorera les capacités de production de gaz et offrirait des possibilités de capture et de stockage du carbone (CCSU). Et d’ajouter que l’opération contribuera aux perspectives de croissance de la division gaz et gaz naturel liquéfié (GNL). Notons que cette division a joué un rôle important dans les résultats record enregistrés par l’entreprise en 2022.
Biraj Borkhataria, analyste à la Royal Bank of Canada a indiqué que l’acquisition entraînera une révision à la hausse des prévisions de la division Gaz et GNL d’Eni à moyen terme. La transaction ajoutera ainsi quatre milliards de mètres cubes au portefeuille d’Eni et lui donnera accès à des capacités supplémentaires de transport par gazoduc, a-t-il précisé.
En Algérie, Neptune Energy est l’opérateur conjoint de l’usine de gaz de Touat, à travers le Groupement Touat Gaz Joint-Venture, composé également de Sonatrach et d’Engie. En Égypte, Neptune Energy possède des intérêts dans un champ de pétrole et de gaz dans le désert égyptien et dans une licence d’exploration dans le golfe de Suez.
Eni détenue majoritairement par le gouvernement italien, détient une participation de 63 % dans Var et reçoit la majorité des dividendes en espèces de la filiale cotée à Oslo. Var bénéficie également d’un investissement minoritaire du fonds d’investissement privé norvégien HitecVision.
Source : Agence Ecofin