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L’Afrique du Sud accueillait le mois dernier au Cap, le Mining Indaba, le grand rassemblement annuel des acteurs du secteur minier africain. L’occasion de revenir sur différents enjeux autour des mines du continent. Parmi les métaux clés, ceux essentiels pour la fabrication de batteries pour les véhicules électriques que la RDC et la Zambie possèdent. Les deux pays ne veulent plus se contenter d’exporter ces minerais, ils ont signé un projet qui est en train de voir le jour.

De notre correspondante en Afrique du Sud,

Avec plus de 70% de la production mondiale de cobalt, des ressources en lithium encore non exploitées, ainsi que des mines de manganèse, de nickel, et de cuivre, la région congolo-zambienne possède de nombreux ingrédients nécessaires à la fabrication de batteries électriques.

Une zone économique spéciale transfrontalière devrait bientôt voir le jour, dans le Haut-Katanga et la Copperbelt suite à la signature, l’année dernière, d’un accord entre la RDC et la Zambie. Et d’autres partenariats sont en train de se nouer, comme le détaille la ministre des Mines congolaise, Antoinette N’Samba Kalambayi : « Nous avons été au mois de novembre aux États-Unis avec le président de la République démocratique du Congo, où nous avons signé un accord. Nous sommes en phase de mise en œuvre ». La Chine a, elle aussi, manifesté son intérêt pour amener son expertise à la RDC.

Quant au financement, on attend bientôt des premières annonces, selon Louis Watum, président de la Chambre des mines congolaise et directeur général de la Kipushi Corporation : « On va finalement annoncer le financement de la première phase qui va non seulement inclure tout ce qu’il faut pour financer l’installation de cette zone économique spéciale, mais également pour financer le début des recherches et une partie pour un prototype, précise Louis Watum, une sorte d’usine pilote pour les premiers modèles des éléments des batteries que nous allons commencer à faire. C’est un long voyage », ajoute le président.

Moins de blocages aux frontières

Le projet s’appuie sur une étude du cabinet BloombergNEF, qui estime que la RDC pourrait fabriquer des batteries à des coûts imbattables.

Pour le ministre des Mines zambien, Paul Kabuswe, il faudra aussi avancer sur les blocages transfrontaliers : « Nous allons nous coordonner pour développer les infrastructures essentielles, comme le train et les routes et faciliter le passage de la frontière. Il est choquant de voir, aux postes-frontières de Kasumbalesa et de Chililabombwe, tous ces camions bloqués. Quel est le remède à tout ça ? »

Transformation locale

Afin de développer la formation et la recherche, un Centre Africain d’Excellence sur les batteries (CAEB) a déjà été lancé à Lubumbashi. Selon Jean-Marie Kanda, son coordinateur, il reste un autre point sur lequel travailler : « C’est sur l’accompagnement ou l’intérêt des compagnies minières, qui produisent soit le cobalt, ou qui vont produire le lithium, et qui doivent réserver une part de leur production à la transformation locale. Parce que pour l’instant l’exportation est majoritairement vers la Chine, mais la RDC et la Zambie voudraient une transformation locale ».

Une étude de faisabilité doit encore venir déterminer le coût et la viabilité du projet. Mais les instances africaines espèrent déjà que la Zone de libre échange continentale (Zlecaf) permettra de développer d’autres collaborations de ce type entre pays.

Source : Rfi

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