Depuis quelques mois, l’Union européenne et les États-Unis multiplient les initiatives en faveur des chaines d’approvisionnement en minéraux critiques basées en Afrique. Le continent est en effet riche en cobalt, lithium et graphite, autant de ressources indispensables à la transition énergétique.
Le Royaume-Uni a décidé d’allouer l’équivalent de 20 millions de rands (1,05 million $) à une étude destinée à identifier des projets susceptibles d’attirer des investissements dans le secteur des minéraux critiques. C’est le haut-commissaire britannique en Afrique du Sud, Antony Phillipson, qui en a fait l’annonce mercredi 18 octobre, au cours de la conférence Critical Minerals Africa qui se tient cette semaine au Cap.
Selon les détails relayés par Mining Weekly, les pays concernés par l’étude sont la RDC et la Zambie, les deux principaux producteurs africains de cuivre, le Kenya, l’Afrique du Sud, le Rwanda, la Guinée, le Ghana, l’Angola, la Guinée équatoriale, le Malawi et le Maroc. On retrouve également le Zimbabwe, leader africain dans la production de lithium, Madagascar, deuxième producteur africain de graphite et la Tanzanie, pays qui devrait produire plus de 10 % du graphite mondial d’ici 2030.
L’étude sera menée par le Boston Consulting Group et commencera au cours de la semaine du 23 octobre prochain. Les travaux porteront non seulement sur l’identification des opportunités les plus bancables pour les pays africains en matière de traitement des minéraux critiques, mais aussi sur les principales contraintes pesant sur la mise en œuvre des projets. Le rapport fournira enfin des recommandations sur la manière de lever ces contraintes.
« Nous sommes déterminés à accroître nos investissements sur le continent et à renforcer la transparence et la résilience de la chaine d’approvisionnement en minerais essentiels, afin de créer des emplois verts en Afrique tout en prenant des mesures contre le changement climatique », a commenté M. Phillipson.
Il faut souligner que le Royaume-Uni n’est pas le premier pays occidental à montrer un intérêt pour le secteur africain des minéraux critiques. Qu’il s’agisse de graphite, de lithium, de cobalt ou de terres rares, ces ressources indispensables à la transition énergétique sont abondantes en Afrique. L’Union européenne et les États-Unis ont donc lancé depuis quelques mois une offensive sur le continent, multipliant les financements pour des mines, des projets de transformation locale des minéraux et/ou de fabrication de matériaux pour les batteries de véhicules électriques.
Sur le continent, ces partenaires doivent faire face à la concurrence de la Chine, implantée depuis plusieurs années dans le secteur minier africain et qui contrôle plusieurs mines de cuivre et cobalt, et plusieurs mines et futures mines de lithium. Pour les pays africains, il s’agira de trouver la stratégie idéale pour tirer profit de cette concurrence afin de développer des chaines d’approvisionnement qui participent à leur développement économique et maximisent dans leur intérêt, les revenus liés à l’exploitation de ces ressources.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin