L’éventualité d’un accord énergétique avec un pays pétrolier a récemment filtré lorsque le régulateur kényan du secteur pétrolier avait alerté le gouvernement sur des risques d’augmentation des coûts du carburant pour les consommateurs.
Davies Chirchir, le ministre kényan de l’Énergie et du Pétrole a officialisé, lundi 13 mars, la signature de plusieurs accords d’approvisionnements en carburant avec les compagnies pétrolières émiraties Abu Dhabi National Oil Company (ADNOC) et Emirates National Oil Company (ENOC) ainsi qu’avec la Saoudienne Saudi Aramco.
Ces ententes couvrent une période comprise entre un et six mois. Elles interviennent dans un contexte où le Kenya est en proie à une pénurie de carburant depuis quelques semaines. Des menaces qui avaient poussé l’Autorité de régulation de l’énergie et du pétrole (EPRA), à tirer début février la sonnette d’alarme, quant à l’éventualité d’une hausse imminente des prix du carburant à la pompe.
À travers ces accords, le gouvernement kényan concrétise son option de départ en faveur de la conclusion d’accords avec des États capables de lui fournir du carburant, plutôt que l’approvisionnement auprès d’un négociant en pétrole choisi à l’issue d’une procédure d’appel d’offres.
Les autorités entendent également limiter le poids du dollar sur le shilling qui, par rapport à cette devise, est tombé lundi, à 129,80 unités, un niveau historiquement bas. C’est pourquoi Nairobi a fait le choix de rendre les produits pétroliers accessibles en shilling.
Concrètement, les parties prenantes se sont entendues pour que seuls des fournisseurs locaux désignés par l’État soient obligés de payer la livraison énergétique en dollars auprès des compagnies pétrolières tandis que la distribution de cette dernière est réalisée en shilling, le gouvernement assumant le risque de change.
« La transaction proposée devrait permettre d’alléger la demande de dollars liée aux importations de pétrole en allongeant le délai d’approvisionnement en dollars de cinq jours actuellement à 180 jours », a-t-il déclaré Chirchir.
Cette stratégie est toutefois mal accueillie par les négociants en devises étrangères. Pour ces derniers, il ne s’agirait que d’un report de demande qui, selon eux, ne permettrait pas à proprement parler d’endiguer la pression sur le shilling.
Abdel-Latif Boureima
Source : Agence Ecofin