Sur la base du potentiel minéral et de la politique minière, le think tank canadien Fraser Institute évalue chaque année des juridictions minières à travers le monde. À l’heure où les investisseurs affluent vers l’Afrique, le rapport 2022 offre un autre regard sur l’attractivité du continent.
Pour la deuxième année consécutive, le Zimbabwe est la juridiction minière la moins attractive au monde. C’est ce que révèle le Fraser Institute dans son rapport 2022, à l’issue de son enquête annuelle auprès des acteurs du secteur, précisant que 8 des 10 juridictions minières les moins attractives se trouvent sur le continent, soit le double du chiffre enregistré en 2021.
Après le Zimbabwe à la dernière place, on retrouve en effet le Mozambique, le Soudan du Sud, l’Angola, la Zambie, l’Afrique du Sud, la Chine, la RDC, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et la Tanzanie. Cela fait de l’Afrique la région la moins attractive avec également la moitié des 16 pays africains évalués en 2022 dans ce top 10. En 2021, seuls le Zimbabwe, la RDC, le Mali et l’Afrique du Sud se retrouvaient dans ces dix dernières places.
Alors que l’Afrique est au centre des intérêts de nombreux acteurs publics et privés venant de différentes régions du monde à cause de sa richesse en minéraux nécessaires à la transition énergétique, les conclusions de l’enquête du think tank canadien indiquent que cela n’est pas suffisant. Deuxième producteur mondial de bauxite, riche en fer et en or, la Guinée est l’un des symboles de ce contraste entre le potentiel minéral du continent et sa perception par les investisseurs miniers.
Classé avant-dernier mondial en matière de politique minière (l’un des deux principaux critères d’évaluation du Fraser), le pays se retrouve en revanche à la 6ème place mondiale sur 47 juridictions, si on tient uniquement compte du potentiel minéral. L’environnement réglementaire et le climat des affaires ne semblent donc pas à la hauteur des immenses ressources minérales du pays.
« Les investisseurs ont fait part de leurs préoccupations accrues concernant l’incertitude du pays en matière de réglementation environnementale et la disponibilité des compétences de la main-d’œuvre. En outre, tous les répondants ont indiqué que les infrastructures, le système juridique et la disponibilité de la main-d’œuvre sont des obstacles majeurs à l’investissement », précise le document, à propos du pays ouest-africain.
Source : Agence Ecofin