Entre 20 et 90 % des réserves planétaires de 11 métaux nécessaires à la transition énergétique sont en Afrique. L’intérêt suscité par cette position, de la part de l’UE, des États-Unis, ou de la Chine, peut être utilisé par les dirigeants africains pour accélérer la transformation sur le continent.
La richesse de l’Afrique en matière de ressources minérales indispensables à la transition énergétique constitue une chance pour son industrialisation. C’est ce qu’a rappelé Akinwumi Adesina (photo), président de la Banque africaine de développement (BAD), au cours de son intervention la semaine dernière, au Berlin Energy Transition Dialogue en Allemagne.
« Nous ne devrions pas nous contenter d’exporter, nous devrions fabriquer. L’Afrique est l’endroit idéal pour produire les batteries lithium-ion qui alimenteront les voitures allemandes », a déclaré le dirigeant nigérian, alors que la ruée d’acteurs étrangers vers le sous-sol africain bat son plein.
L’Allemagne et ses partenaires de l’Union européenne sont d’ailleurs concernés par cette ambition du président de la BAD, comme l’illustre l’annonce récente de l’ouverture de négociations avec la RDC pour un partenariat sur les minéraux critiques. L’UE compte investir dans la transformation locale du cobalt et du lithium congolais, afin d’approvisionner ses constructeurs automobiles en matériaux pour batteries électriques.
L’organisation a aussi conclu un protocole d’accord avec la Namibie qui développe actuellement plusieurs projets de lithium, afin de faciliter la transformation locale puis l’exportation vers les usines en Europe. On peut également noter l’accord-cadre annoncé la semaine dernière par les États-Unis et portant sur la première usine de production de nickel de qualité batterie en Tanzanie, à destination du marché américain dès 2026.
Pour rappel, l’Afrique possède entre 20 et 90 % des réserves mondiales de 11 minéraux nécessaires à la transition énergétique, dont 55 % des réserves de manganèse, 44 % pour le cobalt et plus de 90 % pour les métaux du groupe du platine. Les États africains doivent donc s’appuyer sur ce potentiel pour multiplier et diversifier des engagements similaires à ceux mentionnés plus haut.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin