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(Les opinions exprimées ici sont celles de l’auteur, Andy Home, chroniqueur pour Reuters.)

Les fonds ont abandonné leurs paris sur la hausse des prix du cuivre alors que les turbulences déclenchées par l’ effondrement de la Silicon Valley Bank continuent de secouer les marchés financiers.
L’enthousiasme du début d’année pour le cuivre en tant qu’indicateur de la réouverture de la Chine après un verrouillage strict a succombé à la peur contagieuse se propageant du secteur bancaire à d’autres classes d’actifs à risque.

La communauté des investisseurs s’est retrouvée nette à court de cuivre CME pour la première fois en cinq mois, tandis que les fonds ont réduit leur exposition longue sur le London Metal Exchange (LME).

La négativité des investisseurs envers Doctor Copper contraste avec les gros titres haussiers générés par le sommet mondial FT Commodities.

Le cuivre, qui se négocie actuellement à Londres à environ 8 900 dollars la tonne, pourrait dépasser son précédent pic de prix de 10 845 dollars en mars 2022 et atteindre 12 000 dollars cette année, selon Kostas Bintas, co-responsable des métaux chez Trafigura.

Goldman Sachs s’attend également à une hausse des prix, arguant que le rythme des prélèvements mondiaux sur les stocks pourrait réduire les stocks visibles à un niveau historiquement bas de 125 000 tonnes d’ici la fin du deuxième trimestre.

Les gestionnaires de fonds, cependant, n’en ont rien. À l’heure actuelle, la macro-peur submerge la micro-image.

Positionnement du gestionnaire de fonds sur le contrat cuivre CME
Positionnement du gestionnaire de fonds sur le contrat cuivre CME

Vendu

Les rapports de la CFTC sur les engagements des commerçants sont désormais entièrement à jour après les retards causés par le cyberincident de février chez ION Cleared Derivatives.

Ils montrent que les gestionnaires de fonds tournent net à court du contrat de cuivre CME début mars pour la première fois depuis octobre de l’année dernière.

L’appel baissier collectif est passé à 9 837 contrats au milieu du mois avant d’être ramené à 6 967 contrats au 21 mars.

Ce changement de positionnement a été motivé par une forte réduction des positions longues, qui sont passées d’un sommet de janvier de 78 429 contrats à 37 173 actuellement. Les positions courtes n’ont été construites que par un nombre relativement modeste de 6 823 contrats à 40 140 sur la même période.

L’exubérance haussière du début d’année s’est clairement évaporée.

Les rapports de positionnement du LME brossent le même tableau. Les fonds d’investissement ont acheté du cuivre en janvier, la position longue nette passant de 11 830 à 32 397 contrats à la fin du mois. À la mi-mars, il était revenu à 13 978 contrats.

S’il y a des haussiers du cuivre dans la communauté des investisseurs, ils se cachent actuellement dans la catégorie “autres financiers” des rapports du LME, où le positionnement est passé de neutre début janvier à 7 819 contrats longs nets.

Positionnement du fonds sur le contrat cuivre LME
Positionnement du fonds sur le contrat cuivre LME

Pas d’achat

La rapidité du renversement de positionnement dans le cuivre suggère que les acteurs à court terme sont actuellement à la hausse, négociant le cuivre contre le dollar et l’or, qui s’est fortement redressé en tant que valeur refuge.

Le cuivre “reste dominé par le fx (change) avec HFT (traders à haute fréquence) laissant une forte empreinte”, selon une mise à jour du marché lundi du courtier LME Marex.

L’absence de toute adhésion significative des investisseurs au récit haussier à plus long terme du cuivre en tant que catalyseur de la transition énergétique se distingue par son absence.

“Bien que sous-estimée sur le marché aujourd’hui, la demande verte est là et a déjà un impact sur les fondamentaux”, selon Goldman Sachs. («Vues des produits», 23 mars 2023)

La banque s’attend à ce que la demande d’énergie propre pour le cuivre augmente de 30 % en glissement annuel pour atteindre 2,6 millions de tonnes en 2023, alimentée par un secteur des véhicules électriques en expansion et des investissements dans l’énergie solaire.

Les fonds ne semblent pas avoir entendu le message.

Les positions longues pures et simples sur les bourses de Londres et des États-Unis sont faibles par rapport à 2020, lorsque le prix du cuivre se ressaisissait alors que la Chine, puis le reste du monde sortaient du premier cycle de verrouillage de covid.

La reprise de la Chine (encore)

Avance rapide de trois ans et la Chine sort à nouveau du confinement après la levée des restrictions zéro-covid.

Il s’agit d’une reprise stop-start car elle coïncide avec la période des vacances nationales du Nouvel An lunaire, un point bas saisonnier pour le secteur manufacturier chinois.

Les importations nettes de cuivre raffiné de la Chine ont diminué de 13 % en glissement annuel au cours des deux premiers mois de 2023. Les stocks enregistrés auprès du Shanghai Futures Exchange (ShFE) et de sa branche internationale, l’International Energy Exchange (INE), ont augmenté de 235 000 tonnes à 320 000 tonnes en janvier et février.

Cependant, les stocks INE ont depuis cessé d’augmenter et les stocks ShFE ont chuté de 91 300 tonnes depuis début mars.

Les stocks principaux du LME ne s’élèvent qu’à 41 875 tonnes, hors métal en attente de chargement. Les stocks de CME ont atteint jeudi dernier leur plus bas niveau en neuf ans à 14 627 tonnes.

Des taureaux tels que Trafigura et Goldman Sachs affirment que c’est un coussin d’inventaire très mince si la Chine redécouvre son mojo de cuivre.

Les fonds ont adhéré à ce récit haussier au début de l’année, mais se sont manifestement concentrés sur les dangers liés à la crise bancaire et à la demande occidentale de métaux.

Ce qui, ironiquement, ne signifie pas que le prochain mouvement majeur des prix du cuivre ne pourra pas encore être généré par la Chine.

(Édité par Jane Merriman)

Source : mining.com

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