En février dernier, BP a annoncé qu’elle prévoyait d’augmenter ses bénéfices jusqu’en 2030 en investissant à la fois dans les énergies renouvelables et les hydrocarbures, tout en ralentissant sa transition. Une politique contre-productive, d’après les militants engagés pour l’accélération de la transition énergétique.
La décision de BP de ralentir sa transition vers les énergies propres s’est heurtée à l’opposition de ses actionnaires. Certains investisseurs, notamment plusieurs grands fonds de pension britanniques ont fait savoir qu’ils s’opposeraient au renouvellement du mandat de Helge Lund, le président de la compagnie, lors de la prochaine assemblée générale annuelle à Londres. Ils jugent trop tardifs les projets de l’entreprise visant à atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050.
BP a déclaré que sa stratégie de transformation constitue un programme cohérent et intégré. Bien que l’entreprise reconnaisse que certaines parties prenantes peuvent avoir des points de vue différents, elle a déjà fixé une ambition climatique et des objectifs qu’elle estime cohérents avec les conclusions de l’accord de Paris.
Les actionnaires, au même titre que les groupes de défense de l’environnement, accusent BP et d’autres géants de l’énergie d’en faire trop peu pour s’orienter vers les énergies propres. Ceci, tout en profitant de la hausse des prix de l’énergie due à la guerre en Ukraine.
Greenpeace qui avait initialement salué BP comme étant « la plus ambitieuse » des grandes entreprises énergétiques, en raison de sa politique de transition énergétique, a critiqué les nouveaux plans de l’entreprise et l’a accusée de jouer le jeu des investisseurs et des gouvernements.
Olivier de Souza
Source : Agence Ecofin