Les besoins immenses en métaux pour réussir la transition énergétique font de la RDC, riche en cuivre, cobalt et lithium notamment, un pays très courtisé. Si la France ne compte pas rester en retrait dans cette course, elle est déjà en retard sur des pays comme la Chine ou les USA.
Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), service géologique national en France, accompagnera la RDC dans la cartographie et la certification de ses ressources minières. C’est l’une des informations données à la presse le samedi 4 mars par le président congolais Félix Tshisekedi, à l’issue d’une discussion avec son homologue français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa.
La question du soutien de Paris au développement du secteur minier local a été abordée par le président Macron, pour qui cette collaboration doit permettre une exploitation des richesses du sous-sol « au service des Congolais, dans les meilleures conditions scientifiques ».
Notons qu’en dehors de l’expertise technique, la France n’est pas idéalement placée pour s’impliquer dans l’exploitation des ressources minérales en RDC. Contrairement à d’autres industries comme le gaz et le pétrole, les énergies renouvelables et les transports, il s’agit d’un secteur où elle ne compte pas de multinationales spécialisées capables d’investir pour affronter la rude concurrence présente dans le pays d’Afrique centrale.
Si le secteur minier congolais suscite la convoitise depuis l’ère coloniale, il est plus que jamais au centre des intérêts de plusieurs pays qui apparaissent mieux armés que Paris. Il s’agit notamment de la Chine qui, malgré les récentes critiques sur son apport à la RDC dans le cadre du « contrat du siècle », reste l’un des plus grands acteurs du secteur minier local.
Alors que Washington cherche à réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine pour plusieurs métaux stratégiques, la RDC fait partie des pays cités comme alternative avec ses réserves de lithium, de cuivre ou de cobalt. Les USA s’efforcent d’ailleurs de gagner les faveurs de Kinshasa en étant notamment l’un des premiers pays à dénoncer directement l’implication rwandaise dans le conflit armé à l’Est de la RDC, alors que Paris est accusée de jouer un numéro d’équilibriste entre Kagamé et Tshisekedi.
On peut également citer l’Australie et le Canada, deux pays d’où provient la majorité du financement dans le secteur minier africain (52% des dépenses d’exploration en Afrique l’année dernière selon S&P Global Market Intelligence).
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin