Une société vendant à découvert des actions de l’américain Piedmont Lithium, partenaire d’Atlantic Lithium dans le développement de la première mine de lithium du Ghana, a affirmé le 8 mars que certains permis d’exploration de la société australienne sont entachés de corruption.
Les permis d’exploration détenus par Atlantic Lithium au Ghana sont conformes à la réglementation locale. C’est ce que la compagnie minière australienne qui développe la première mine de lithium du Ghana, a tenu à rappeler le jeudi 9 mars, au lendemain d’un rapport l’accusant d’avoir acquis des titres miniers résultant d’une « corruption classique ».
Selon le vendeur à découvert Blue Orca, à l’origine des allégations, la société locale Joy Transporters aurait effectué des paiements secrets et des promesses de paiement à l’entourage d’Asiedu Nketia, actuel secrétaire général du principal parti d’opposition du Ghana et ancien président du comité parlementaire sur les Mines et l’Énergie, afin d’obtenir des licences d’exploration. Or, Atlantic Lithium a finalisé le rachat de Joy Transporters en février 2021 et détient désormais les permis en question.
En conséquence, Blue Orca a estimé qu’Atlantic Lithium risque de se voir refuser le permis d’exploitation minière pour son projet Ewoyaa qui devrait bientôt devenir la première mine de lithium du Ghana. Cette conclusion a entrainé une baisse immédiate de 6,6 % des actions de l’américain Piedmont Lithium, car ce dernier a conclu un accord d’achat sur la future production d’Ewoyaa.
« Le rapport est clairement destiné à profiter à Blue Orca Capital, qui, dans le rapport lui-même, a révélé qu’il vendait à découvert et qu’il pourrait tirer profit de la baisse du prix de l’action de Piedmont Lithium », dénonce donc Atlantic Lithium.
Tout en réfutant les allégations de Blue Orca, la compagnie australienne précise que le projet Ewoyaa, situé sur deux permis d’exploration qu’elle contrôle à 90 % et 100 %, n’a aucun lien avec Joy Transporters. Les permis d’exploration de cette société, désormais filiale d’Atlantic, n’ont par ailleurs fait l’objet d’aucune estimation de ressources minérales et ne font donc pas partie des plans de production de lithium de la compagnie, pour le moment.
Pour rappel, Atlantic Lithium a soumis une demande de permis d’exploitation minière en octobre 2022 et s’attend à l’obtenir, afin de commencer la production en 2024. La compagnie bénéficie du soutien du gouvernement ghanéen, qui s’apprête même à y investir au moins 30 millions $, via son Fonds souverain lié au secteur minier.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin