A l’échelle internationale, les manifestations visant à décourager les bailleurs du projet de pipeline est-africain se multiplient et trouvent parfois un écho favorable. Mais en interne, les choses semblent plus compliquées pour les organisations qui s’opposent au projet.
En Ouganda, un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié cette semaine, indique que l’État ougandais a mis en place un vaste mécanisme de répression contre les militants et les organisations de la société civile qui protestent contre la construction de l’oléoduc EACOP.
D’après le document, les membres des organisations environnementales qui s’opposent au projet font l’objet de menaces et de détentions, tandis que les organisations non gouvernementales dans le pays font l’objet d’une surveillance accrue.
« Les défenseurs des droits de l’homme, y compris les organisations de la société civile qui défendent les communautés affectées par les projets pétroliers, font l’objet d’un harcèlement permanent, d’arrestations et de menaces en Ouganda », a-t-on lu dans le rapport.
Depuis octobre 2021, au moins 30 personnes ayant protesté ou critiqué l’oléoduc ont été arrêtées. Au total, 54 ONG, dont certaines travaillent dans le secteur pétrolier, ont été suspendues pour non-respect des réglementations en vigueur, selon HRW. Parmi les personnes détenues, on retrouve quatre étudiants qui ont participé à une manifestation devant le parlement ougandais le 15 septembre et qui ont été accusés de nuisance publique.
Questionnés par HRW, les responsables de TotalEnergies, en charge du projet, ont déclaré qu’ils ont pris des mesures pour surveiller les manifestations et ont assuré qu’ils ne toléraient pas les attaques ou les menaces à l’encontre des personnes qui défendent légalement les droits de l’homme dans le cadre de ces activités.
Prévu pour s’étendre sur une longueur de 1445 km, le pipeline acheminera le pétrole brut qui sera extrait dans le bassin de l’Albertine, vers la façade maritime du port de Tanga, en Tanzanie.
Olivier de Souza
Source : Agence Ecofin