Au Ghana, l’exploitation minière illégale est un mal qui affecte les revenus miniers de l’État, l’activité des grandes compagnies minières et fait perdre de l’argent aux producteurs de cacao. Le gouvernement a intensifié depuis quelques années sa lutte contre le phénomène.
En visite lundi à la mine d’or Obuasi, le ministre ghanéen des Terres et des Ressources naturelles Samuel A. Jinapor a renouvelé le soutien du gouvernement à la compagnie minière AngloGold Ashanti, propriétaire de l’actif. L’arrivée du ministre intervient en effet quelques jours après l’invasion de la concession du groupe sud-africain par des mineurs illégaux et qui a dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité et des jeunes de la localité.
Selon les détails rapportés par la presse locale, le ministre a pu constater la présence d’itinéraires clandestins mis en place par certains mineurs artisanaux pour accéder au site de la mine industrielle. Il a également tenu plusieurs rencontres séparées avec les chefs traditionnels, les forces de sécurité, les mineurs artisanaux et la direction de la mine, en vue de mieux comprendre la situation et tenter d’y apporter une réponse.
« Nous avons une meilleure compréhension des questions en jeu. Nous avons eu des discussions très détaillées et de nombreuses conclusions ont été tirées pour, tout d’abord, protéger la concession d’AngloGold Ashanti et élaborer une stratégie qui nous permettra de résoudre durablement le problème », a déclaré M. Jinapor, dans des propos relayés par Ghanaian Times.
Le ministre a profité du point de presse pour insister sur l’importance de la mine d’or Obuasi pour l’économie nationale, rappelant au passage que ce sont les mêmes activités minières illégales sur le site qui ont conduit à suspendre les opérations de redémarrage de la mine en 2016. Restée en régime de maintenance et entretien pendant 5 ans, la mine a été finalement remise en service en 2019, livrant notamment 250 000 onces en 2022.
Rappelons que l’exploitation minière illégale affecte non seulement les compagnies minières présentes dans le pays, mais aussi l’environnement et les producteurs de cacao. Quand les mineurs illégaux ne s’attaquent pas aux installations industrielles, ils investissent des sites artisanaux et utilisent des méthodes d’extraction et de traitement qui polluent l’eau et les terres.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin