En 2004, l’Afrique du Sud a introduit une Charte minière afin de promouvoir la participation des Noirs dans le secteur minier. Le document réparait en partie les injustices de l’apartheid et a permis à des entreprises détenues et/ou dirigées par des Noirs de prospérer dans le secteur minier local.
La part de l’industrie minière sud-africaine contrôlée par les Noirs a été multipliée par près de 20 en deux décennies, passant de 2 % en 2004 à environ 39 % actuellement. C’est ce qu’a déclaré le président Cyril Ramaphosa (photo) le 5 février, dans son discours d’ouverture du Mining Indaba, la plus grande conférence minière africaine qui se tient au Cap jusqu’au 8 février.
C’est en 2004 que les autorités sud-africaines ont introduit pour la première fois une Charte minière dans l’industrie, afin de rétablir les droits des Noirs et des communautés locales violés pendant la période de l’apartheid. Des programmes de participation des employés à l’actionnariat d’entreprise ont été mis en place, ainsi que l’obligation pour les compagnies minières de s’approvisionner auprès d’entreprises appartenant à des Noirs.
Pour les biens et services par exemple, la version de la Charte minière publiée en 2018 par le ministère sud-africain des Ressources minérales et de l’Énergie prévoit que les compagnies doivent s’approvisionner à 80 % auprès d’entreprises appartenant à des Noirs. Pour obtenir de nouveaux droits de prospection, il faut également une participation minimale de 50 % + 1 personne noire dans l’entreprise demandeuse. Il faut néanmoins noter que les règles de la Charte ne sont pas unanimement saluées dans l’industrie, car considérées par certains comme un frein à l’investissement minier.
Pour rappel, le secteur minier sud-africain représente 7,5 % du PIB et 60 % des exportations du pays en valeur. Il emploie environ 476 000 personnes.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin