Le Niger qui produit actuellement 20 000 barils par jour souhaite faire passer sa production à 110 000 b/j d’ici les prochaines années. La production gazière devrait également s’y ajouter.
Lors de l’US-Africa Business Summit qui s’est tenu à Gaborone du 11 au 14 juillet, la capitale botswanaise, le président nigérien, Mohamed Bazoum (photo), a animé un panel intitulé : « la problématique de l’approvisionnement en énergie de l’Afrique, dans le contexte de la transition vers les économies vertes ».
Lors des échanges, le dirigeant a révélé qu’un protocole d’accord venait d’être signé entre son gouvernement et une importante compagnie pétrolière chinoise pour exploiter du pétrole, mais aussi du gaz naturel. Selon le dirigeant, un accent particulier a été mis sur la production du gaz qui servira à alimenter la demande domestique.
Cela permettrait d’ailleurs de réduire la dépendance des foyers nigériens vis-à-vis du bois de chauffe, pour les besoins domestiques. « Nous mettrons l’accent sur la production du gaz, de façon à faire en sorte que dans tous nos foyers, nous puissions délivrer du gaz à un prix abordable et changer la vie de nos citoyens », a-t-il ainsi déclaré.
Cependant, aucun autre détail n’a été fourni sur les modalités de mise en œuvre de ce projet. Rappelons que le pays vise une pénétration de 100 % du gaz pour les besoins domestiques dans les centres urbains d’ici 2030 et 30 % dans les milieux ruraux.
En outre, Mohamed Bazoum s’est fait, pendant son intervention, le défenseur du principe de la justice énergétique qui veut qu’on laisse les pays africains exploiter au maximum leurs énergies fossiles, malgré les exigences de la transition énergétique. Pour lui, les pays de la région ont besoin de puiser dans toutes leurs ressources existantes pour favoriser l’accès à l’énergie.
« Tout le débat qui consiste à savoir si c’est compatible d’exploiter des énergies fossiles dans nos pays par rapport à nos engagements sur les énergies renouvelables […] n’a pas lieu d’être. C’est un devoir pour nous d’exploiter les énergies qui conviennent aux exigences de notre développement, les vendre et utiliser les ressources qu’on en tire pour financer ensuite le développement », a-t-il expliqué.
Pour finir, alors que la question du tarissement des investissements étrangers dans le développement des énergies renouvelables a été abordée, le dirigeant appelé les pays africains à promouvoir une gouvernance de nature à générer les synergies qui leur permettront de compter sur leurs propres forces et d’attirer des capitaux dans ce domaine. Il a indiqué que la balle est désormais dans le camp des pays africains, étant donné que les partenaires internationaux peinent à tenir véritablement leur promesse de financer l’action climatique en Afrique.
Olivier de Souza
Source : Agence Ecofin