En janvier 2023, l’Angola a signé un accord avec la Zambie et la RDC pour développer les infrastructures ferroviaires et portuaires liées au port angolais de Lobito. Ce projet permettra de désenclaver les mines de cuivre zambiennes et congolaises, au moment où la demande mondiale cuprifère explose.
La construction du corridor ferroviaire de Lobito reliant l’Angola à la RDC est une occasion de réduire considérablement les coûts logistiques et l’empreinte carbone liés au complexe minier congolais de Kamoa-Kakula, considéré comme la future deuxième plus grande mine de cuivre au monde. C’est du moins ce que son propriétaire Ivanhoe Mines explique dans une mise à jour datée du 24 mai.
La compagnie minière canadienne estime en effet que la distance entre l’actif et le port angolais de Lobito qui donne son nom à l’infrastructure, est la moitié de celle parcourue actuellement pour transporter le cuivre jusqu’au port de Durban en Afrique du Sud avant son expédition vers les clients internationaux. C’est pourquoi Ivanhoe accueille avec enthousiasme l’annonce du gouvernement américain d’un investissement de 250 millions de dollars dans le développement du corridor.
Selon son coprésident exécutif Robert Friedland, le corridor devrait bientôt devenir « l’une des plus importantes routes commerciales pour le cuivre et d’autres minéraux essentiels à la transition énergétique ». L’infrastructure permettra non seulement l’exportation de la production de cuivre de Kamoa-Kakula, mais aussi celle de la mine de zinc-cuivre-germanium-argent de Kipushi, ou encore d’autres mines de cuivre en RDC et en Zambie.
« Si nous voulons relever les défis redoutables du changement climatique mondial, il est impératif que nous ayons une coopération internationale pour développer des chaînes d’approvisionnement en minerais responsables, en partenariat avec les populations locales et les communautés où se trouvent ces gisements de minerais », ajoute M. Friedland.
Pour rappel, la RDC et la Zambie sont les deux principaux producteurs africains de cuivre. En raison de leur enclavement, l’exportation de leur production se fait actuellement par la route, où des retards aux postes-frontière et l’état défectueux de certaines infrastructures allongent considérablement les délais et les coûts logistiques.
Avec l’explosion de la demande mondiale de cuivre à laquelle ces deux États veulent répondre pour accroitre leurs revenus miniers, il est donc impératif de développer une chaîne d’approvisionnement plus fiable. Cela pourrait d’ailleurs constituer un argument supplémentaire dans leurs projets de création d’usines de production de matériaux de batteries pour véhicules électriques.
Emiliano Tossou
Source : Agence Ecofin